Lundi 23 décembre 2024

Politique

Le réveil des Eglises

14/03/2016 11

Après le secrétaire général des Nations unies et la délégation de haut niveau de l’Union Africaine, Bujumbura a accueilli des représentants d’Eglises venus, eux aussi, aider dans la résolution de la crise.

Sa Grâce Justin Welby : « Un vrai dialogue inclusif et la réconciliation exigent des sacrifices.»
Sa Grâce Justin Welby : « Un vrai dialogue inclusif et la réconciliation exigent des sacrifices.»

« Un vrai dialogue inclusif et la réconciliation exigent des sacrifices », a déclaré le primat de l’Eglise anglicane lors de son passage au Burundi.

Un message très politique : selon lui, le dialogue inclusif prôné ne devrait discriminer aucune partie prenante au conflit.

Même son de cloche de la part du Conseil ścuménique des Églises (COE). Son secrétaire général, le pasteur Olav Fykse Tveit a exprimé « l’engagement des Eglises à soutenir leurs efforts constants sur le terrain pour assurer paix et stabilité dans le pays »,

Du 1er au 4 mars, une délégation ścuménique de la Conférence des Églises d’Afrique (Ceta), du Conseil ścuménique des Églises (Coe, au niveau mondial), rehaussée par la présence de la visite de l’archevêque anglican de Canterbury (en Angleterre), Justin Welby a rencontré des responsables protestants et catholiques, des représentants du gouvernement et de l’opposition, ainsi que des membres d’ONG. « Nous tenions à exprimer notre vive inquiétude face à l’escalade des tensions et de la violence qu’a connue le pays après les récentes élections », a déclaré le pasteur Tveit.

Dans un communiqué distribué dès son arrivée, l’archevêque de Canterbury et primat de la Communion anglicane, le Dr Justin Welby s’est dit « très sensible à une situation conflictuelle »L’Archevêque de Canterbury a rencontré le président Pierre Nkurunziza, les leaders de l’opposition et les victimes des violences qui ont émaillé le pays récemment.

Pour le Dr Justin Welby, «  tout le monde doit se préparer à faire des sacrifices pour avoir la paix.» Il a averti d’un risque d’une éruption sérieuse de violence au Burundi.


Le retour de la CECAB

Cette semaine, la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi, CECAB, a également sorti un communiqué dans lequel le dialogue inclusif reste la solution à la crise burundaise.

« D’où venons-nous et où allons-nous ? » Telle est la question que se sont posée les évêques de l’Eglise catholique du Burundi.
« D’où venons-nous et où allons-nous ? » Telle est la question que se sont posée les évêques de l’Eglise catholique du Burundi.

« D’où venons-nous et où allons-nous ? » Telle est la question que se sont posée les évêques de l’Eglise catholique du Burundi réunis à Gitega du 2 au 4 mars dans leur assemblée plénière ordinaire du mois de mars.
Dans un communiqué du 4 mars signé par Mgr Gervais Banshimiyubusa, évêque du diocèse de Ngozi et Président de la CECAB, ces évêques n’y vont pas par quatre chemins. Pour eux, il appartient aux politiciens chrétiens de prendre les bonnes décisions pour sauver le pays qui se trouve à la croisée des chemins. Les évêques catholiques s’interrogent également sur le nouveau mode d’accès et de succession au pouvoir : « Serait-il avéré que les Burundais et les Burundaises ont fait l’option de revenir au système d’un parti unique qui a sur eux le droit de vie et de mort ? »

Pour la CECAB, telles sont les interrogations qu’un chrétien et un croyant devraient garder à cśur en cette période. Et la réponse pour les évêques est claire : « le dialogue des politiciens qui ont une vision pour ce pays et qui aiment cette nation et ses citoyens plus qu’ils n’aiment leurs propres intérêts. » Les évêques catholiques constatent qu’il existe deux blocs qui n’acceptent pas de se rencontrer, un manque de dialogue qui est en train de couvrir des tueries qui continuent, des disparitions des gens dont les cadavres sont découverts dans des fosses communes. Pour eux, il est essentiel que des dirigeants acceptent un dialogue inclusif et le concrétisent par des actes.


>>>Réactions

Gélase Ndabirabe : « C’est dommage que des gens censés encadrer le peuple s’opposent à sa volonté »

Gélase Ndabirabe
Gélase Ndabirabe

Le porte-parole du parti au pouvoir n’y va pas par quatre chemins. Selon lui, cette déclaration du clergé prouve encore une fois que le comportement de celui-ci n’a pas changé : « Ils ont appelé au boycott des élections et veulent jeter tout le tort au gouvernement actuel. » Bien plus, accuse M. Ndabirabe, les évêques ont voulu créer un état de guerre qui n’existe pas : « Il n’y a pas de belligérants au Burundi et nous ne l’accepterons jamais. » Pour lui, ceux qui se sont retirés du processus électoral se sont opposés de facto à la volonté du peuple qui a élu ses représentants. Du coup, ils ne s’opposent pas au gouvernement, mais au peuple burundais. Et de conclure qu’il est dommage que ceux qui sont supposés encadrer moralement et spirituellement le peuple en arrivent à s’opposer à la volonté de ce dernier.

Léonce Ngendakumana : « Il faut des gens qui osent dire la vérité en face du pouvoir »

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Léonce Ngendakumana

« C’est le message qu’il faut aujourd’hui. Recentrer les choses car il faut que des gens disent la vérité quand le gouvernement chante à tout va qu’il y a la paix alors que nos dirigeants eux-mêmes n’en sont pas convaincus, au vu de l’armada qui constitue leur garde », assure Léonce Ngendakumana, président du Sahwanya-Frodebu. Pour lui, il faut des gens qui osent dire la vérité en face du pouvoir. « Les évêques l’ont toujours fait. »

Charles Nditije : « Une analyse juste »

Charles Nditije
Charles Nditije

Selon le patron de l’Uprona non reconnu par le pouvoir, c’est une analyse juste de la situation, les choses vont de mal en pis en ce qui concerne la sécurité, les droits de l’homme, mais le pouvoir dit toujours que tout va bien. La seule solution reste un dialogue inclusif pour résoudre cette crise, et l’archevêque de Canterbury l’a clairement dit, en incluant même dans ce dialogue les jeunes et les femmes. La réaction des évêques est normale, il y va de leur responsabilité morale. Il n’y a pas de Dieu sans les hommes et, comme bergers des hommes, les évêques doivent les ramener dans le droit chemin chaque fois que nécessaire.


Petit rappel…

Lors de son investiture le 20 août 2015, le président Pierre Nkurunziza a fait un clin d’śil aux confessions religieuses.
Lors de son investiture le 20 août 2015, le président Pierre Nkurunziza a fait un clin d’śil aux confessions religieuses.

Le 28 mai 2015, à la veille des élections, la CECAB a annoncé le retrait de l’Eglise catholique du Burundi du processus électoral burundais, notamment des commissions électorales provinciales et communales indépendantes. Pour les évêques burundais, les conditions pour un scrutin crédible n’étaient pas remplies. Une décision qui leur a valu des réactions emportées de la part des inconditionnels du pouvoir.

Le 21 juillet 2015, dans un débat sur la chaîne allemande Deutsche Welle, Willy Nyamitwe, conseiller spécial du président de la République en charge de la communication, n’a pas mis des gants pour dire ce qu’il pense de ces évêques :
« Ces prélats sont devenus incapables d’établir une graduation claire dans leurs priorités morales…Voyez dans notre région, le génocide au Rwanda qui, en grande partie ce sont ces évêques. Voyez ici au Burundi quand ils sont en train de se mêler dans la politique dans ce qui ne les concerne pas en s’opposant contre tout un peuple…Ils sont dans les histoires louches de ce monde. On ne peut pas dire que ce sont des gens qui peuvent présenter un modèle de moralité. »

Dans son discours d’investiture, le 20 août 2015, le président Pierre Nkurunziza a fait un clin d’śil aux responsables des confessions religieuses : « Nous demandons aux Responsables des confessions religieuses de poursuivre la mission leur confiée par Dieu pour prêcher la Bonne Nouvelle et de réconforter dans la foi leurs adeptes. Gardez-vous des actions politiciennes qui vous détourneraient de l’orientation tracée par Dieu pour qui vous travaillez. »


>>> Analyse

Les protestants et les autres

Après plusieurs mois de silence, la Conférence des Evêques Catholiques du Burundi sort de son silence et prend position sur la situation que vit le Burundi.

Une réaction courageuse dans une société où les voix qui osent s’élever contre les travers politiques se font de plus en plus rares, ou parlent sous anonymat. L’Eglise catholique reste une des rares « forces de paix » qui reste au Burundi, si ce n’est pas la seule. Ce qui, sans doute, ne doit pas plaire au pouvoir. La stratégie du pouvoir doit donc être, logiquement, de la combattre ou la réduire au silence. D’où la visite de la conférence des églises ścuméniques, sur invitation, pourrait-on croire, du pouvoir.

D’après le communiqué de la conférence des évêques catholiques, ceux-ci avaient réservé un temps pour rencontrer leurs frères en Christ du Conseil ścuménique mondial des Eglises.

Mais la rencontre n’a pas eu lieu, l’agenda des Protestants ayant connu « des contretemps. » Selon certaines sources, cette réunion ne plaisait pas au pouvoir. Certains se demandent si Bujumbura n’aurait pas craint un communiqué commun des deux organisations. D’autres observateurs estiment que les Eglises protestantes sont plutôt proches du pouvoir pour des raisons que tout le monde peut deviner.

Dans tous les cas, une chose est claire : l’Eglise catholique du Burundi, malgré la diversité des sensibilités en son sein, reste la seule force capable de dire encore certaines vérités au pouvoir. Apparemment, l’Eglise catholique parvient à dépasser ses clivages pour donner un message commun et validé par tous, sur ce qu’ils jugent bon pour
le pays. « Ce qui fait l’unité de l’Eglise ce ne sont pas les positions politiques, mais le critère éthique », remarque un observateur avéré de la société burundaise. Ce comportement de l’Eglise devait, en définitive, inspirer nos politiciens, au lieu de lui attirer le courroux de certains.

Forum des lecteurs d'Iwacu

11 réactions
  1. John

    Ne jettez jamais la pierre sur les messagers du bien. Rejettez ceux qui propagent le message de la haine. Le pays appartient a tous ceux qui l’habitent et tous y ont droit a la parole. Pour une fois que l’Eglise Catholique ne s’aligne pas avec le pouvoir mais se met plutot du cote des citoyens, il faut l’applaudir. Heureux que le message du Pape Francis est entrain de se concretiser au Burundi.

  2. Ntahitangiye

    Au Burundi tout le monde devient spécialiste de tout. On devient même spécialiste de ce qu’on ne connait pas.

    1) Tout le monde est membre de la cour constitutionnelle pour interpréter la loi et la défendre
    2) Tout le monde est membre des forces de sécurités pour leur indiquer comment elles doivent assurer la sécurité
    3) Tout le monde devient membre de tout pour intervenir partout.
    Chers Evêques et Pasteurs, soyez sincères, lisez et comprenez votre Bible. Lisez depuis l’Ancien testament, il y a deux Responsables dans la dégradation et la ruine d’une nation.
    1) Le Religieux (Sacrificateurs, Pasteurs, Prophètes ,Evêques etc.). C’est à eux qu’il est dit : » Vous êtes le sel de la terre et la lumière du monde (Matthieu 5: 13-14) ». Ainsi la dégradation morale( haine, corruption, manque de solidarité, maque de l’amour du prochain et de la patrie, manque du respect de la vie du prochain, égoisme, etc.) est de la responsabilité du Religieux.
    2) Le politicien (Roi ou Président ou les Gouvernements): C’est à eux d’assurer la sécurité, rendre justice, punir les coupables,gérer toute la nation etc. Si le Religieux et le Politicien, chacun fait d’abord correctement son travail ça irai mieux dans le pays.Mais quand le Religieux n’ayant pas fait son travail vient corriger le politicien et inversement, il introduit le désordre dans la nation. Notez bien :c’est quand on a la vie dans les ténèbres qu’on s’entre-tue bêtement. Or les ténèbres c’est l’absence de la lumière.

  3. Mayagwa

    Les déclarations des églises d’aujourd’hui sont plus politiques que religieuses! On oubliera jamais que ce sont eux qui ont inventé le mot « SINDUMUJA » qui était utilisée par les manifestations (parfois très violentes). Jésus nous a dit : « Cherchez premièrement le Royaume de Dieu, le reste vous sera donné par dessus (Mat 6:33)! Jusqu’à présent je ne comprends pas la signification des messes de circonstances politiques!!!!

    • Mayagwa

      Si l’on dit qu’ils sont manipulateurs, ce ne serait pas une grande erreur!

    • Arsène

      Je suis admiratif des gens qui se réfèrent à la Bible. Je suis cependant dubitatif par moment et pour cause. Monsieur Nkurunziza se dit être investi d’une mission divine: serait-il en train de suivre Jésus qui, dans Luc 19 : 27 nous dit:  » Quant à mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les en ma présence. »? Dans ce cas, quelle conclusion tirerions-nous? Mayagwa me répondra peut-être.

      • Venant

        @Arsène

         »Quant à mes ennemis, qui n’ont pas voulu que je régnasse sur eux, amenez-les ici, et égorgez-les en ma présence ».

        J’ai peur que les gens en lisant votre commentaire risquent de comprendre comme moi qu’un jour Jésus a demandé à ce qu’on lui amène ses ennemis pour les égorger devant lui, ce qui est impensable pour Dieu. La phrase à laquelle vous vous référez est tirée de la parabole des talents. Ces paroles ont été dites par un roi que ses sujets détestaient et ne voulaient pas qu’il régnasse sur eux.

  4. AmahoroKuri bose.

    Les eveques et la politique.
    Une petite demande avant de donner mon avis sur cet article. Les eveques sont-ils des citoyens ou non? A ce que je sache, avant d’etre des eveques, ils sont des burundais comme chacun de nous et donc ils sont sujets des droits et des devoirs qui sont reconnus à tout citoyen burundais par notre Constitution et par les autres lois qui tirent leur force de leur conformité avec la loi fondamentale du Burundi.
    Or celle-ci stipule:
    Art. 73: Tout individu a le devoir de contribuer à la sauvegarde de la paix, de la démocratie et de la justice sociale.
    Art. 71: Tout burundais a le devoir de contribuer par son travail à la construction et à la prospérité du pays.
    art. 70: Chacun a le devoir de travailler pour le bien commun…
    Art. 31: La liberté d’expression est garantie. L’Etat respecte la liberté de religion, de pensée, de conscience et d’opinion.

    En tant que citoyens, les eveques peuvent donc donner leur opinion sur la vie du pays dans toutes ses dimensions. Et cela ils doivent le faire uniquement en vue de promouvoir le bien commun (art. 70). Et sur ce point, il convient d’avoir une idée bien claire du bien commun. L’une des définitions données par les auteurs (que je fais mienne) présente le bien commun comme l’ensemble des conditions qui permettent à chacun individu de réaliser son bien etre matériel et spirituel par l’exercice maximal de ses droits fondamentaux mais bien évidemment dans le respect de l’ordre public. Dans ce sens, le bien commun ne doit pas s’opposer au bien des individus comme celui-ci aussi ne doit pas s’opposer à celui-là. Il revient à l’autorité compétente de créer des conditions qui sont de nature à favoriser un équilibre harmonieux entre le bien commun et celui des particuliers. « Tous les citoyens doivent en tirer profit sans aucune exclusion ». Dans ma manière de lecture, il me semble que dans leur récent message, les eveques ont agi dans ce cadre constitutionnel de notre pays.
    Par ailleurs, leur message a aussi un cachet prophétique conformément à la mission que Dieu leur a confiée. Ils sont des guetteurs du peuple pour reprendre l’expression d’un des prophètes de l’Ancien Testament. Ils doivent toujours rappeler aux peuples et aux nations le dessein de Dieu qui a voulu se réconcilier avec tous les hommes en constituant une seule famille où tous vivent comme des frères et soeurs c’est-à dire où tous se sentent comme chez soi partout où ils se trouvent. En d’autres termes, ils doivent se soucier du bien de chaque homme et de chaque femme à l’instar de leur Maitre. Ils ont été constitués eveques pour etre rassembleurs de tous, pour travailler au rapprochement des uns et des autres, meme si leurs points de vue (de ces derniers) sont diamétralement opposés. Bien plus, un saint des premiers siècles de notre ère disait que la gloire de Dieu c’est l’homme vivant. L’Eglise Catholique, dans sa doctrine sociale, affirme que Dieu a un amour préférentiel pour les pauvres. Ce terme est en réalité l’équivalent de toute personne qui se trouve dans la nécessité. Pour ce, quand bien meme il y aurait un seul etre humain dont l’exercice des droits fondamentaux est compromis, l’Eglise ne saurait se taire si elle veut etre la servante fidèle de son Seigneur. Le salut des ames qui est la « lex suprema » de la mission de l’Eglise suppose l’existence des ames incarnées et non le contraire.

    • Venant

      @AmahoroKuri bose
      Excellent commentaire. J’ajoute une chose: nous pouvons être certains à 100% que le mal ne remportera jamais sur le bien. Jusqu’à un certain point, nous penserons que tout va s’écrouler au Burundi mais par les dispositions du Tout-puisssant, le pays va se relever. Ne perdons jamais le courage, positivons et continuons à prier. Ceux qui pensent qu’ils sont plus puissants que les évêques se trompent lourdement. Les premiers ont les armes, les seconds ont entre autres comme arme le rosaire. Celui-ci est une arme extrêmement puissante, plus puissante même que la plus sophistiquée des bombes atomiques. Boko Haram qui a fait des milliers de morts au Nigéria est en train de disparaître de ce pays grâce à la récitation du rosaire.

  5. Niyomzima Bernardine

    Bravo Eglise Catholique, vous accomplissez votre mission d’avertir et de conseiller qui fait le mal! Et vous reconfortez le peuple! Que Dieu benisse vos efforts et que le bien remporte sur le mal. Courage! Dans tout les cas, c’est Dieu qui a le dernier mot et non la force des armes et la vilence de toute sorte. comme nous a bien dit le Pape quand il est venu en RCA!

    • CESAR

      L’Eglise catholique Burundaise est la soeur jumelle de l’Eglise rwandaise.
      Les Burundais qui ont une bonne mémoire se rappellent que lorsque les soldats burundais de Micombero avec certains citoyens ordinaires tutsi se livraient aux massacres de masse contre les Hutu, femmes, enfants et homes de tous âges et conditions en raison de leur appartenance ethnique, des écoliers rescapés ont tenté de trouve refuge chez les religieux des Eglises (majoritairement tutsi comme aujourd’hui). Ces religieux les ont livrés ont bouchers. Quelques rescapés dont les enfants de moins dix ans ont été sauvés par un frère de la Charité, frère Florin que les burundais réfugiés au Rwanda dans les années 70 qui ont fait Groupe Scolaire de Butare connaissent. Une partie du couvent des frères de la Charité du Groupe Scolaire de Butare a été transformée en crèche pour leS bébés orphelins qui avaient été sauvés par ces frères. Certains membres de l’Eglise chrétienne du Burundi ont participé au génocide de 72 contre des milliers de Hutu. L’église en tant qu’institution n’a jamais condamné ou dénoncé publiquement ce génocide. La même église n’a jamais condamné le découpage en morceaux du président Ndadaye qui, il faut le rappeler, état rescapé du génocide de 72, le tout alors qu’il avait élu démocratiquement par les Burundais.
      Au regard de leurs actes passés et déclarations pitoyables et minables pour les hommes de l’Eglise dite chrétienne, pour eux, les victimes sont des bourreaux et les bourreaux les victimes. Il aurait été dès lors judicieux pour eux, à l’installer du clergé rwandais de prier pour ces bourreaux et de demander à Dieu de punir les victimes.
      Ce genre de déclarations discrédite les intéressés et leur institution. Les auteurs des crimes contre les policiers et les citoyens ordinaires burundais dont certains sont membres de l’Eglise chrétienne du Burundi. Les auteurs de cette déclarations ont une compassion à l’endroit non pas des victimes, leurs veuves, veufs et orphelins mais à l’égard des bourreaux terroristes notoires qui viennent d’être pris la main dans le sac pour la inième fois. Les membres du clergé catholique en l’occurrence font de la politique au lieu d’accomplir les missions pour lesquelles leur ont été confiées par le Pape en application des règles du droit canonique qui gouvernent leur institution. Ils officient dans un pays dont ils ignorent qu’il n’est plus celui des années 70 et que le Burundi qu’ils ont connu relève du passée et qu’en conséquence leurs déclarations sont en tout état de cause inopérante dans un Burundi nouveau et actuel.

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