Elle revient. La terrible phrase. Mais qu’est-ce qui se passe ? La plupart des Burundais et la Communauté internationale croyaient apercevoir le bout du tunnel, mais hélas… Depuis la semaine dernière, – et peut-être même avant, avec notamment la découverte reconnue par l’administration d’une trentaine de cadavres aux environs de la Rusizi dans la province de Cibitoke, au cours des trois derniers mois,- certains espoirs nourris risquent d’être très déçus.
Les vieux démons semblent se réveiller. Probablement qu’ils ne dormaient que d’un seul œil. Les vieilles scènes que les Burundais commençaient à peine d’oublier reviennent au galop, intactes. Des scènes de citoyens « arrêtés », puis embarqués pour une destination inconnue dans des véhicules aux vitres teintées redoutés par les Burundais.
Pour ces pauvres personnes, -peut-être qu’il y en a qui ne sont pas des enfants de chœur-, c’est peut-être leur ultime voyage ici-bas. Elles laissent des larmes, des orphelins, des sanglots de leurs épouses qui ne savent pas, qui ne veulent pas accepter qu’elles sont désormais veuves.
Ces scènes sont indignes d’un Etat de droit. Elles sont dignes d’une République bananière qui n’a rien à faire des droits les plus élémentaires de ses citoyens.
Avec ces nombreuses arrestations parfois suivies de disparitions, surtout des militants de l’opposition, la peur est grande. Visiblement, la hache de guerre que l’on pensait enterrée, laisse entrevoir son manche. C’est comme si l’accalmie était un trompe-l’œil.
Il y a eu une onde de choc avec différentes attaques meurtrières perpétrées dernièrement dont l’embuscade tendue à Rutegama dans la province de Muramvya dans la nuit de ce samedi 26 juin 2021.
Elle a fait plus de 15 personnes innocentes tuées, 9 blessées et 2 portées disparues. Parmi les victimes, quelques militants du Cnl. Au lendemain de cette ’’attaque terroriste’’, une trentaine de responsables et de militants de ce parti ont été arrêtés sans ménagement.
« Nous déplorons ce qui s’est passé à Rutegama, aucune raison ne peut justifier ces tueries. S’il y a des revendications, qu’elles soient exprimées mais que des gens innocents ne soient pas tués ». Ce sont là des mots d’un responsable du parti Cnl.
Quand il y a des soupçons dans une affaire quelconque, reconnaît-il, il faut certes que des gens soient interrogés, c’est normal, mais ce qui est incompréhensible, exaspérant, ce sont les arrestations qui ne visent que nos membres, opérées sans respect de la loi.
Le porte-parole du ministère chargé de la Sécurité publique a reconnu qu’il y a « des arrestations et que des enquêtes se poursuivent pour les attaques terroristes perpétrées à Rutegama ».
J ai écouté attentivement les interviews de nos deux illustres dignitaires: Le Général président et l’opposant Rwasa (RFI).
En un mot comme en plusieurs. L’un demandait la levée des sanctions économiques. L’autre pas nécessairement.
Mais le probleme n est pas la. Le probleme, ce sont des dizaines ou meme des centaines de nos freres et soeurs tués comme des moutons , sans jugement.
Les journalistes, la communauté internationale, nous tous burundais savons tres bien ce qui se passe chez nous.
Que ce soit au niveau des droits de l homme, de la corruption, de la misere, etc…
Quand le Président sera informé, il limogera ces tortionnaires publiquement. Faisons confiance à notre Leta Mvyeyi.
« Que celui qui n’a jamais péché lui jette la première pierre ! »
Jn 8,7. Qui va limoger qui? Peu vont garder leur poste dans ce cas.
Quand le Burundi se montre sous ce jour-là, on désespère de voir jamais s’effacer cette logique du « gagner à tout prix », logique de rébellionnaires qui ne veulent pas évoluer ni ouvrir réellement la société burundaise à un apaisement si douloureusement nécessaire.
JerryCan dirait pire, mais on lui a intimé de se la coincer …