L’Observatoire de l’Action Gouvernementale(OAG) a organisé, ce 9 septembre, une journée de réflexion sur le rapport d’exécution budgétaire au 30 juin 2011. Charles Nihangaza, consultant de l’OAG, dresse un bilan qui n’est pas luisant.
Côté ressources, Charles Nihangaza constate un niveau d’exécution de 34,8%, soit 316.172.961.886 Fbu sur des prévisions de 907.359.503.774Fbu : «Toutes les recettes fiscales sont bien exécutées (52.1%), sauf la taxe sur la valeur ajouté (TVA) qui a diminué par rapport aux prévisions. Elle est à 59% alors qu’elle était à 48% au 30 juin 2010 », annonce-t-il.
Il affirme en outre que faire payer les recettes non fiscales par l’Office Nationale des Recettes (OBR), a fait augmenté les ressources budgétaires : « L’encaissement des recettes de la PAFE et de l’ARCT est de 68,7% alors qu’ils étaient 47,3% l’année passée. »
Quant aux recettes en dons, cet ancien ministre des finances remarque une part d’exécution très faible : «17% des dons étaient seulement arrivés au 30 juin. Ce sont surtout des appuis budgétaires, des dons pour soutenir le budget de fonctionnement», se désole-t-il.
Concernant les dépenses, ce consultant trouve que le budget de fonctionnement est relativement bien exécuté (46,2%), celui d’investissement aussi (25,6%) : « Au niveau du budget de fonctionnement, tous les secteurs ont un bon niveau d’exécution à part les ministères du secteur économique (le ministère des finances, celui du plan et du développement communal ainsi que celui de la bonne gouvernance et de la privatisation) », indique M. Nihangaza.
Il explique que ce niveau faible d’exécution dans ces ministères est dû au retard de remise des rapports des paiements des services de la dette. D’après lui, le ministère de l’intérieur enregistre aussi un taux faible d’exécution : « Il ya certains administrateurs qui ne sont pas encore payés. Il doit y avoir des problèmes administratifs. »
Selon l’économiste, le taux d’exécution du budget d’investissement est également très faible (25%) : « Tous les secteurs, excepté les services sociaux et les services de souveraineté, ont des taux d’exécution très bas. Il y a eu beaucoup de projets nouveaux qui ont tardés à être mis en place. C’est le cas des projets de construction de nouveaux d’hôpitaux, des barrages, des routes, des projets d’irrigation etc. »
Il déplore en outre le déficit important qu’enregistre le budget de l’Etat : « L’Etat fait recourt aux avances de la BRB (Banque de la République du Burundi) pour faire face à son déficit. Ceci a un impact négatif sur la valeur de la monnaie », affirme-t-il. Sur ce, il suggère au gouvernement de chercher d’autres modalités de financer ce déficit, utiliser les bons de trésor du secteur commercial par exemple.
Il recommande aussi à l’Etat de mettre en place des indicateurs et leur système de suivi et des repères qui montrent comment le budget est exécuté à travers ses ministères : « Ces indicateurs devraient être publiés et servir de niveau d’appréciation de l’efficacité des services selon leurs actes d’engagements. »