La composition exclusivement nationale de la Commission Vérité et Réconciliation soutenue par le Chef de l’Exécutif va à l’encontre des vœux exprimés lors des consultations nationales, selon le Forsc.
<doc6676|right>Lors de cette campagne nationale menée en 2009 au deuxième semestre et pilotée conjointement par des représentants du Gouvernement, des Nations Unies et de la Société civile, 76,78% des personnes interrogées étaient favorables à une composition mixte de la CVR.
Le délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile (Forcs), Pacifique Nininahazwe appelle la classe politique burundaise à prendre en compte les recommandations de l’Accord d’Arusha et des desideratas exprimés par la population lors de ces consultations nationales : « On ne comprend pas pourquoi le président de la République semble vouloir donner une certaine orientation à ce processus de Justice de transition », s’interroge le délégué général du Forsc.
« Ce qui est important aujourd’hui, c’est qu’il y ait à chaque étape un large consensus entre différents partenaires », insiste Pacifique Nininahazwe. Il rappelle que toutes les étapes de ce processus ont été le résultat d’une concertation entre différents protagonistes de la crise burundaise.
Cette réaction survient après les propos du président de la République sur la place des non-Burundais dans le CVR, appelés à être des membres du Conseil consultatif et non des commissaires : « Ce sont les Burundais qui sont appelés à résoudre leurs problèmes. Mais, un coup de main n’est pas à négliger, avec des limites cependant. La CVR sera composée par les Burundais à laquelle s’ajoureront des intervenants pour donner peut-être des conseils. »
Pacifique Nininahazwe se dit inquiet : « Les partenaires comme les Nations Unies, la société civile et les autres acteurs de la vie nationale sont de plus en plus ignorés alors qu’un texte comme ce projet de loi régissant la CVR doit requérir un consensus », déplore-t-il. « Si le gouvernement veut conduire ce processus en excluant les autres partenaires, le mécanisme qui va en sortir ne va pas rassurer les Burundais », fait-il remarquer, appelant « les députés à tout faire pour requérir un consensus le plus large possible sur ces textes. Une réconciliation sans consensus est inconcevable. »