D’après Pierre Claver Mbonimpa ce dossier en rapport avec le {Plan Safisha} a été traité au Parquet en mairie de Bujumbura et on ne comprend pas pourquoi le ministre de l’Intérieur revient sur ce dossier. Des explications, des preuves, la liste des personnes exécutées et leurs photos ont été données. Il y a aussi des preuves que certaines armes utilisées dans certains actes proviennent des renseignements burundais. <doc2942|right>Selon le président de l’Association pour la protection des droits humains et des personnes détenues- Aprodh, en date du 15 février 2011, il a été victime d’un vol nocturne d’individus armés : « Ce groupe avait exactement 4 armes et d’après mes enquêtes, on a découvert que ces fusils appartenaient au SNR. Nous avons même les noms des distributeurs : raison pour laquelle ces fusils ont été retirés à leurs premiers propriétaires », souligne Pierre Claver Mbonimpa. Il affirme que d’autres exemples peuvent être donnés et qu’il n’a pas peur de continuer les dénonciations : « Si le ministre a l’intention de fermer l’Aprodh, il n’a qu’à le faire, nous savons que nous travaillons dans la légalité et ce n’est pas pour la première fois la menace de fermeture pèse sur nous », explique-t-il. Concernant le dossier en rapport avec le {Plan Safisha}, le président de l’Aprodh se défend : « Nous n’avons jamais parlé de {Plan Safisha du gouvernement}, nous avons dit seulement qu’il y a des méthodes, des mots utilisés pour brouiller les pistes en utilisant le mot {Safisha} pour liquider des militants des partis d’opposition ». Il affirme que le système {Safisha} a été bel et bien commandité par quelques personnes du Service national de renseignements (SNR) et non par le SNR. Il souligne que ces mêmes personnes ont participé dans des exécutions extrajudiciaires confirmées par ailleurs par les Nations Unies. Pour rappel, dans une correspondance datant du 8 février 2012 adressée à Pierre Claver Mbonimpa, président de l’Aprodh, le ministre de l’Intérieur, Edouard Nduwimana, exige à M. Mbonimpa de présenter en moins de dix jours toutes les preuves sur ses révélations faisant état d’une distribution d’armes opérée par le Service national de renseignements (SNR). D’après le ministre de l’Intérieur, le représentant de l’Aprodh doit lui communiquer tous les éléments prouvant cette distribution en indiquant celui ou ceux qui l’ont fait, les bénéficiaires, les collines ou les communes ainsi que la période pendant laquelle cette opération a été faite. Au cas où ces preuves n’étaient pas fournis, souligne le ministre, des sanctions sévères seront prises à l’endroit de l’Aprodh, conformément à la loi en vigueur en la matière. Dans cette correspondance, le ministre de l’Intérieur est très dur : « Depuis un certain temps, l’Aprodh a entrepris une quasi campagne de diabolisation, de désinformation et d’incitation de la population à la méfiance à l’endroit des autorités, des institutions et des services publics de l’Etat en sortant des déclarations globalisantes et dénouées de preuve ». Les faits ? « M. le représentant de l’Aprodh, il y a quelques mois, votre association a accusé le gouvernement d’avoir organisé un plan dénommé Safisha tendant à massacrer tous les opposants politiques. Aujourd’hui, vous venez d’affirmer que la recrudescence de la criminalité est liée au fait que le SNR est en train de distribuer des armes à une partie de la jeunesse burundaise », continue le ministre de l’Intérieur. Le ministre souligne dans cette correspondance que malgré les différentes remarques que l’Aprodh a qualifié d’intimidations, « force est de constater que M. Pierre Claver Mbonimpa a opté pour le mensonge avec toutes les conséquences que ce comportement peut entrainer », déplore Edouard Nduwimana.