Mardi 25 mars 2025

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Le projet KAZE TWIYUNGE financé par l’Union européenne, un modèle pour la réintégration des rapatriés au Burundi.

23/03/2025 0
Le projet KAZE TWIYUNGE financé par l’Union européenne, un modèle pour la réintégration des rapatriés au Burundi.
Photo de famille des participants à la première réunion des membres de pilotage pour le projet « Kaze twiyunge », financé par l’UE au Burundi.

Ce vendredi 21 mars 2025, le ministère de l’Intérieur, du développement communautaire et de la sécurité publique a organisé, en partenariat avec l’International Rescue Committee (IRC), une première réunion du comité de pilotage du projet « Kaze twiyunge », la réponse intégrée pour favoriser la protection et la résilience des rapatriés au Burundi.

Ali Amadou, directeur pays de l’International Rescue Committee (IRC), a prononcé un discours engagé lors de la réunion inaugurale du comité de pilotage du projet « Kaze Twiyunge ». D’emblée, il a tenu à remercier l’ensemble des partenaires présents, « malgré des agendas chargés », soulignant que leur présence « témoigne de l’importance collective accordée au rapatriement et à la réintégration ». Il a rappelé que le projet, officiellement lancé en février 2024 à l’hôtel Club du Lac Tanganyika, avait déjà fait l’objet d’un bilan en décembre dernier, qui avait révélé des « résultats globalement satisfaisants ».

Le directeur pays de l’IRC, Ali Amadou, a partagé quelques résultats sectoriels de protection, résilience et cohésion sociale avec précision comme suit :

• Dans le domaine de la protection, il a souligné l’installation de « 15 bureaux d’écoute » dans les communes cibles, permettant d’orienter les rapatriés vers des services juridiques et sociaux. « 223 personnes ont été assistées judiciairement et 583 ont reçu un conseil juridique », a-t-il insisté. Il a ajouté que « 42 comités de veille », « 96 points focaux » et « 40 comités de protection de l’enfance » sont désormais actifs sur le terrain.

• Concernant la santé mentale, Ali Amadou a mis en avant la formation de « 784 agents de santé communautaire, 262 transporteurs de soins et 30 médecins ». Il a par ailleurs salué la réintégration scolaire de « plus de 33 000 enfants », rendue possible grâce à des kits scolaires distribués dans leur dignité.

• En matière de résilience économique, le directeur pays d’IRC a indiqué que « 4 849 personnes », dont 80 % de rapatriés, ont bénéficié de formations en entrepreneuriat et d’un capital de démarrage. Il a également évoqué les avancées agricoles, avec « 2 661 pépiniéristes » et « 1,35 million de plants » en production, ainsi que la formation professionnelle de « 1 000 jeunes », majoritairement des rapatriés ».

• Ali Amadou a insisté sur l’importance de la cohésion sociale, citant la création de « 45 comités d’accueil communautaire » et de « 244 Groupes d’Initiatives Communautaires (GIC) » associant rapatriés et populations locales.

Il a par ailleurs salué la « synergie exemplaire » avec les autorités burundaises, « de la commune au ministère », ainsi qu’avec le HCR et l’Union européenne. Une mention spéciale a été adressée à la Direction générale du rapatriement pour son « implication sans faille ».

Le directeur de l’IRC a appelé à une « coordination à haut niveau » pour harmoniser les efforts des acteurs, estimant que « le rapatriement et la réintégration exigent une complémentarité et une communication continues ».

Ali Amadou, directeur pays de l’IRC, lors de son allocution.

Il a réitéré l’engagement du consortium à fournir « toutes les informations nécessaires » au comité de pilotage, tout en exprimant sa conviction que « travailler étroitement ensemble garantira une réintégration réussie ».

Le directeur pays d’IRC, a rendu hommage au gouvernement burundais pour son « soutien sans faille », à l’Union européenne pour ses « appuis multiformes » et aux partenaires du consortium pour leur « collaboration franche ». Il a conclu son allocution sur une note d’espoir : « Kaze Twiyunge incarne l’engagement de tous pour le bien-être des rapatriés et la construction nationale. Ce comité doit revitaliser nos actions en vue d’un retour massif et d’une réintégration durable ».

Nestor Bimenyimana, directeur général du Rapatriement, de la Réinstallation et de l’Intégration des Rapatriés, a décrypté les enjeux complexes du retour des réfugiés burundais, tout en appelant à une mobilisation accrue des partenaires.

Représentant le ministre de l’Intérieur, du Développement Communautaire et de la Sécurité Publique, il a souligné que « depuis 2017, plus de 255 000 rapatriés facilités et 150 000 rapatriés spontanés ont été accueillis ».

Cependant, il a alerté : « Le niveau de réintégration au Burundi reste bas, ce qui explique la réticence au retour ». Une réalité aggravée par les « environ 800 naissances par mois dans les camps tanzaniens de Nduta et Nyarugusu », contre seulement « 800 rapatriés en quatre mois » depuis début 2025.

Le directeur général a détaillé les défis à relever : « épidémie de Marburg en zone frontalière, routes impraticables en RD Congo » et « une situation sécuritaire volatile » bloquant les convois.« Aujourd’hui, nous gérons un afflux de rapatriés contraints de quitter les camps de Rusenda et Murongwe », a-t-il précisé, tout en annonçant un « plan de contingence » pour anticiper l’accueil des réfugiés congolais et burundais.

Réintégration : un levier indispensable

« Rien n’est plus beau que vivre chez soi », a insisté Bimenyimana, martelant que « la réintégration définit la résilience communautaire ». Il a exhorté les partenaires à « travailler pour que chaque rapatrié soit fier d’être ici et incite d’autres à revenir », tout en saluant l’appui de l’Union européenne et de l’IRC.

Bimenyimana a plaidé pour une extension du projet « au-delà des trois ans prévus », jugeant le délai « insuffisant pour une résilience effective ».

Face aux « 450 naissances mensuelles à Nduta et 350 à Nyarugusu », Nestor Bimenyimana a interpellé : « D’ici trois ans, combien de réfugiés burundais seront encore en exil si la tendance persiste ? ».

Il a réclamé une « gestion collective », invitant les partenaires à « emboîter le pas à l’UE » afin de renforcer l’aide. « Chacun doit vivre chez soi, dans le respect des lois migratoires », a-t-il conclu, tout en saluant la « collaboration exemplaire » entre ministères, provinces et organisations locales.

Le directeur général a rendu hommage à l’IRC et à ses sept partenaires pour leurs « réalisations satisfaisantes », ainsi qu’aux gouverneurs et secrétaires permanents impliqués. Son message était clair : « Kaze Twiyunge doit être un modèle pour transformer l’accueil humanitaire en réintégration durable ».

Dans son allocution, Ivo Hoefkens, chargé de coopération à l’Union européenne (UE) au Burundi, a défendu une approche « intégrée et collaborative » pour sécuriser le retour volontaire des réfugiés burundais. Ce projet, lancé en décembre 2023 et financé par l’UE, vise à renforcer la protection et la résilience des rapatriés, en accordant une attention particulière à la « dignité » et à la « sécurité ».

Dès le début de son discours, Hoefkens a souligné que « Kaze Twiyunge incarne une vision commune : soutenir le retour volontaire des Burundais des pays des Grands Lacs ». Il a salué la « résilience » des rapatriés face aux « adversités de l’exil », tout en insistant sur la nécessité d’une coalition regroupant gouvernement, UE, organisations locales et retournés eux-mêmes. « Chacun joue un rôle essentiel pour garantir un processus sûr, digne et durable », a-t-il déclaré.

Le chargé de la coopération de l’UE au Burundi a insisté sur quatre axes majeurs du projet « Kaze Twiyunge ». Concernant la question cruciale de la documentation civile, il a souligné que « l’accès aux papiers d’identité est fondamental, surtout pour les enfants nés en exil », avertissant que « sans cela, les rapatriés risquent l’apatridie ».

Concernant les services de base, le diplomate a mis en avant la nécessité de « réintégrer les rapatriés dans les systèmes de santé et éducatifs », tout en plaidant pour une « reconnaissance des diplômes obtenus à l’étranger », essentielle selon lui pour « restaurer la confiance et l’équité ».

Sur le volet infrastructure, Hoefkens a défendu des investissements ciblés pour « favoriser une coexistence pacifique » entre rapatriés et communautés locales, estimant que « des écoles, des centres de santé ou des points d’eau partagés renforcent le tissu social ».
Enfin, évoquant les moyens de subsistance, il a rapproché les programmes de « formation professionnelle » et la création d’emplois, particulièrement dans l’agriculture, d’une « réintégration économique réussie ».

Il a conclu en soulignant que « donner aux rapatriés les outils pour cultiver leur terre, c’est leur redonner une fierté et une autonomie », tout en appelant à une « mobilisation holistique » pour transformer l’essai.

Un projet catalyseur pour l’avenir

Ivo Hoefkens, chef de coopération à l’ambassade de l’UE au Burundi, et Nestor Bimenyimana du ministère de l’Intérieur.

Hoefkens a exprimé sa « profonde gratitude » envers les partenaires, qualifiant leur expertise d’« inestimable ». Il a souligné que « Kaze Twiyunge doit servir de modèle pour d’autres initiatives », en intégrant des leçons dans le plan national de réintégration en cours, soutenu par le HCR et l’UE. « Nous œuvrons pour que ce retour volontaire soit légal, sûr et porteur d’espoir », a-t-il insisté, appelant à une mobilisation accrue.

Il a aussi réaffirmé l’engagement de l’UE à « reconstruire des vies » et à créer « un avenir qui réunit tous les Burundais ». Un message clair : « Travaillons ensemble pour transformer cette vision en réalité ».

Léonard Simbaburanga, coordonnateur du projet « Kaze Twiyunge », a souligné lors de la réunion que l’objectif principal du projet était de « faciliter l’intégration durable des rapatriés au Burundi ».
Il a expliqué que cette première session du comité de pilotage visait à « réunir toutes les parties prenantes désignées, incluant les ministères concernés et les membres du consortium », afin d’assurer une coordination efficace.

Il a mentionné la nécessité de « réviser légèrement les termes de référence du comité de pilotage » pour mieux définir les responsabilités. Il a également insisté sur l’importance d’« organiser des visites de terrain et des évaluations régulières », qui permettront aux acteurs de « constater concrètement les réalisations présentées dans les rapports ».

« Il est crucial que les partenaires voient sur place l’impact des actions menées, comme l’installation des bureaux d’écoute ou les projets agricoles », a-t-il déclaré en concluant que ces initiatives « renforcent la crédibilité du projet et motivent les engagements futurs ».

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