Le secrétaire général du gouvernement demande au ministre de l’Environnement d’accélérer le dossier. Celui-ci constate que le projet concourt à l’amélioration des conditions de vie de la population. Son homologue des Finances s’y oppose.
<doc7791|left>Le projet de construction de logements sociaux en location-vente destinés aux cadres et agents de l’administration publique n’avance pas. Tout commence le 19 décembre 2012. Le conseil des ministres étudie le dossier et le remet aux ministres de l’Environnement et des Finances pour une analyse plus approfondie. Dans la correspondance du 7 mars 2013, Philippe Nzobonariba, secrétaire général et porte-parole du gouvernement demande au ministre de l’Environnement de finaliser ce dossier et de le ramener en conseil des ministres pour adoption.
Le 13 mars, Jean Claude Nduwayo, ministre de l’Environnement, envoie le dossier à son homologue des Finances pour « analyses financières ». Le ministre Nduwayo précise que ses services techniques l’ont analysé et ont constaté que le projet contribue à l’amélioration des conditions de vie de la population. Néanmoins, le 29 mars, Tabu Abdallah Manirakiza, ministre des Finances envoie une correspondance à celui de l’Environnement pour s’opposer au projet. Pour lui, le contrat pourrait causer d’énormes risques macroéconomiques. Il estime ainsi que ce projet ne devrait pas faire objet d’analyse au conseil des ministres.
<quote>[Bientôt, des maisons à location-vente->http://iwacu-burundi.org/spip.php?article4489] </quote>
Un projet pourtant salué par le même ministre
Néanmoins, dans la correspondance du ministre des Finances adressée au gouverneur de la Banque de la République du Burundi le 3 décembre 2012, Tabu Abdallah Manirakiza se veut rassurant: « Le projet de convention de financement a été présenté aux services financiers de mon ministère et aux services juridiques du Fonds Monétaire International. » La même correspondance précise qu’une délégation de la société Biz Planners & Advisors (BPA), spécialisée dans le financement de projets d’infrastructures, est prochainement attendue, sans préciser la date, pour la signature de l’accord de prêt remboursable sans intérêt.
D’après les documents dont Iwacu s’est procuré des copies, il y avait un accord de prêt entre la République du Burundi et BPA, dont le siège est situé à Singapour. D’après ces documents, la société « Trust » sera chargée des constructions. Le créancier sera la société Biz Planners & Advisors. Elle va collaborer avec le ministère de l’Environnement.
Quid des bénéficiaires ?
D’après nos informations, les militaires, les policiers et enseignants seront les premiers acquéreurs. Les logements collectifs seront constitués par des blocs en étages de quatre niveaux, chacun comprenant soit 24 appartements de trois chambres, soit 32 appartements de deux chambres. Les blocks seront en matériaux durables. Pour les blocks de 24 appartements, chacun aura une superficie de 120 m² avec salon et salle à manger, deux sanitaires, cuisine. Selon les mêmes documents, pour les blocs de 32 appartements, chacun aura une superficie de 90m².
Des maisons jumelées et individuelles sont également prévues. Dans le mémorandum d’entente signé en novembre 2012, le ministère de l’urbanisme et de l’habitat cèdera les terrains pour la construction des maisons. Biz Planners and Advisors Ltd et ses partenaires internationaux assureront la mise en œuvre et la gestion du projet y compris la mobilisation du financement. Le même ministère sera propriétaire du projet.
Au moment où nous mettons sous presse, nous apprenons que le 2ème vice-président de la République vient de prendre en main cette question. Iwacu a contacté Melchior Simbaruhije, porte-parole de la 2ème vice-présidence sans succès.
Jean Claude Nduwayo, le ministre de l’Environnement estime que le projet contribue à l’amélioration des conditions de vie de la population
