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Le projet de loi révisé sur la presse est sur la table de l’Assemblée nationale

05/05/2013 Commentaires fermés sur Le projet de loi révisé sur la presse est sur la table de l’Assemblée nationale

Le projet de loi révisée sur la presse au Burundi a déjà pris le chemin de Kigobe,
le siège de l’Assemblée nationale, laissant derrière lui des interrogations dans les milieux des professionnels des médias sur les raisons qui ont poussé le gouvernement à ne pas les consulter en tant que premiers concernés par le dossier.

Ces interrogations et inquiétudes ont été encore soulevées lors de l’émission hebdomadaire ‘Le club de la presse’ qui donne la parole aux professionnels des médias pour décortiquer l’actualité dominante de la semaine aussi bien sur le plan national qu’international. On a appris, au cours de la même émission, que l’Union burundaise des journalistes (UBJ) a écrit une lettre au parlement pour que les journalistes soient associés aux discussions sur la révision de ladite loi avant son vote.

D’après Alexandre Niyungeko, l’actuel président de l’UBJ, l’idée de réviser la loi émane des Etats généraux de la presse avec comme enjeu majeur, la dépénalisation des délits de presse. «Il fallait des consultations préalables entre les journalistes, le conseil national de la communication (CNC) et le Ministère. On a appris que le projet a été adopté au niveau du conseil des ministres et qu’il a été acheminé vers l’Assemblée nationale. Nous demandons à être consultés afin que le parlement puisse voter une loi qui satisfasse toutes les parties. Le gouvernement n’a pas respecté les recommandations des Etats généraux de Gitega. Toutefois, nous reconnaissons qu’il y a des fautes professionnelles qui se commettent. Nous voulons qu’on les considère comme des délits et non comme des crimes. On
n’a pas besoin du code pénal pour sanctionner les délits qui sont commis par la voie de presse ».

Thierry Ndayishimiye, rédacteur en chef de l’hebdomadaire « Arc-en-ciel », quant à lui, est revenu sur les amendes qui vont être privilégiées dans la loi révisée sur la
presse en lieu et place de la prison. Selon lui, la dépénalisation des délits de presse
serait une avancée, mais il reste pessimiste eu égard aux autres promesses qui n’ont pas été tenues jusqu’à ce jour. Il pense qu’à l’approche des élections de 2015, le gouvernement sera tenté par un contrôle encore plus strict des médias. « Cependant, je pense que l’on ne peut plus faire reculer la liberté de la presse au Burundi », fait-il remarquer.

André Palice Ndimurukundo, journaliste à la radio publique africaine (RPA), estime que c’est tout à fait normal pour certains gouvernements de vouloir contrôler la presse. Si le gouvernement ne veut pas associer les professionnels des médias, c’est qu’il y a certainement des dispositions qui ne font pas la promotion de la liberté de la presse. En outre, il affirme ne pas attendre grand-chose de l’Assemblée nationale dans l’état actuel des choses.Pour Jérémie Sindayigwanya, l’actuel secrétaire exécutif du réseau des journalistes pour le développement, l’information est devenue un enjeu politique majeur.

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