Vendredi 22 novembre 2024

Culture

« Le professionnalisme d’Iwacu n’a jamais été remis en cause »

16/11/2015 3

Le Directeur du Groupe de Presse comparaît dans quelques minutes. Entretien

Antoine Kaburahe fait une mise au point avec son Avocat
Antoine Kaburahe fait une mise au point avec son Avocat

Dans une heure, vous allez comparaître devant la justice ce matin à Bujumbura. Savez-vous pourquoi ?

J’ai reçu une convocation vendredi soir , le 12 novembre, selon la référence mentionnée sur la convocation, il semble que c’est en rapport avec la tentative de coup d’Etat du 13 mai dernier.

Avez-vous eu peur de répondre à cette injonction ?

Non. Même si plusieurs personnes me pressaient de me mettre à l’abri, craignant un montage pour être arrêté. Mais le Groupe de presse Iwacu que je dirige depuis 8 ans a toujours agi dans le cadre de l’Etat de droit, en respectant les lois et les autorités publiques du pays. Cette ligne de conduite d’Iwacu n’a jamais été mise en cause, par aucune autorité publique : organe de régulation et surveillance des médias, magistrature, organisations professionnelles des journalistes.

Notre ligne éditoriale, notre éthique, le respect de la déontologie nous ont toujours guidés. Nous sommes au service de la démocratie et de la République dans le cadre de ses lois. Nous connaissons les droits et devoirs des journalistes. Aujourd’hui comme hier, nous agissons dans la légalité, dans le respect de nos lecteurs et des citoyens qui nous font confiance. Notre devoir est d’informer, notre devoir est également de respecter notre pays, le Burundi.

Quel est votre état d’esprit ?

Au-delà de la surprise et de l’étonnement, je me sens en paix, je suis serein. Tout ce que je souhaite c’est de contribuer à l’édification de mon pays en développant une presse professionnelle. C’est ma ligne de conduite depuis toujours, je suis resté au pays pour exercer mon métier avec cette équipe formidable de journalistes passionnés. J’ai également été très touché par les nombreux messages de soutien que j’ai reçus du monde entier.

Iwacu est le dernier média indépendant en activité au Burundi, pensez-vous qu’il est menacé ?

Depuis toujours Iwacu et ses équipes travaillent officiellement, dans la légalité. Tous les journalistes sont des professionnels qui connaissent et appliquent les règles de la déontologie du métier, tous les articles sont signés, assumés. Je le répète, aucune autorité publique en matière de médias n’a jamais remis en cause ce professionnalisme. Pourquoi se sentir menacé ?

Depuis 6 mois, le Burundi connaît une vie politique pour le moins tourmentée, quels sont vos rapports avec le gouvernement ?

Il y a trois semaines, un des chefs de l’Exécutif, le Premier Vice-Président de la République nous a rendu visite, accompagné du Ministre de la communication. Ils nous ont ainsi marqué leur intérêt et leur confiance. Malgré la situation à laquelle vous faites allusion, les journalistes d’Iwacu ont toujours pu rencontrer les membres de l’Exécutif. Nous leur donnons régulièrement la parole, ainsi qu’à d’autres cadres politiques en fonction. S’ils s’expriment dans nos colonnes, c’est bien qu’ils nous considèrent comme un organe de presse respectueux et respectable.

Forum des lecteurs d'Iwacu

3 réactions
  1. kibwa

    Mon cher Kaburahe,
     » Rinda umugabo arinda akaje ». Nous vivons aujourd’hui dans un pays où le déni de l’opinion est la règle. Pourquoi voulez-vous que Iwacu reste débout?
    J’ai peur que demain tu ne prennes l’avion pour la Belgique car, après l’interrogatoire, tu auras de temps en temps des visiteurs, des messages anonymes…….pour te pousser à partir. Généralement « le travail » comence à l’abri des journalites.
    Courage
    Kibwa

    • BUSORONGO

      J’ai vu souvent vos comments avec un age de 95ans. Je crois bien que l’experience personnel vous fait croire que vous aves raison. 1965, 1972, 1988, 1993 vous etiez la et surement vous y avez participe… sans journalistes donc.
      Pour ce qui est des appels anonymes il est deja etabli que ces appels viennent souvent des gens qui profitent de la situation pour salir les autres. Heureusement que la technologies avancent.

    • Malédiction

      Il n’y a pas plus terroriste que la clique qui confusque le pouvoir au Burundi en prenant en otage le peuple Burundais. Ce clan des Abaja et pire que la bande qui vient de tirer sur 120 français.

      Imaginez, en moins de 8 mois de la crise que le Burundi connait depuis la violation de la constitution:  » Plus de 230 000 réfugiés (Tanzanie, Rwanda, Ouganda, Kenya, Belgique, USA, Canada, etc…), plus de 450 civils tués sur tout le territoire national, plus de 200 policiers tués par l’égoisme d’un seul homme, des médias, marchés, emplois et hopitaux fermés pour non respect du mandat de trop, quelques 52 milliards de Fbu gaspillés par un homme soit pour défendre son mandat contre le Burundi ou pour neutraliser les jeunes manifestants Sindumuja qui font la fierté nationale.

      La source des 52 Milliards de bif: Rapport Valentin Bagorikunda, procureur général de l’ancien Président Pierre Nkurunziza. Donc c’est à vérifier pour manque de bonne fois ds le chiffrage.

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