Comme lors de la première audience du 5 juin, la non-comparution des témoins clés dans l’assassinat de Léandre Bukuru a conduit au report du procès de Rwembe.
Malgré les supplications de la partie civile qui réclamait l’audition de ses clients, le siège est resté sur sa position. Le procès a été remis au 10 juillet 2013 : « Comme nous ne pouvons mettre en délibérer un seul procès alors qu’il y a d’autre chefs d’accusation contre Rwembe, le mieux est de reporter le procès pour que le ministère public nous présente ses témoins », a déclaré Thaddée Sindayigaya, président du siège et président du Tribunal de Grande Instance de Gitega. Ainsi évolue le procès pour assassinat, torture et autres crimes dont Michel Nugweze est accusé.
La non comparution des policiers qui devaient le charger reste la pomme de discorde entre le ministère publique et le tribunal d’une part, et les victimes d’autre part.
A entendre le représentant du ministère public, la solution n’est pas prête de se débloquer : « Le pouvoir de signer les mutations des ces témoins vers un autre lieu de travail avant de venir à la barre ne dépend pas du ministère de la Justice, mais celui de la Sécurité publique. Même le procureur n’est pas capable de le faire », a-t-il rappelé.
Selon Alexis Sinduhije, président du MSD dont Léandre Bukuru était membre, les juges doivent être courageux pour mener ce procès jusqu’au bout. Les familles ont besoin de connaitre la vérité : « Elles ont besoin de savoir ce qu’a fait cet officier de police, mais aussi ses complices, sa hiérarchie. »
Pour l’Aprodh, qui avait déplacé les témoins et les victimes jusqu’au Tribunal de Grande Instance de Gitega, les juges n’avaient aucune raison de ne pas entendre la partie lésée qui avait pris la peine de venir : « Les victimes et témoins peuvent ne pas venir au prochain rendez-vous, à cause des menaces qu’ils subissent », a rappelé Pierre-Claver Mbonimpa.