En s’attendant que le tribunal juge Rwembe, la population de Gitega est restée sur sa faim. Le procès n’a duré que trente minutes. La justice n’a pas entré dans le fond du procès par manque de témoins et aussi les accusations ont été revues à la baisse selon elle.
Il y’avait foule ce matin du 6 juin, au Tribunal de Grande Instance de Gitega. On allait enfin entendre ce qu’il est réellement du Commissaire de police Michel Nugweze, alias Rwembe. La salle des audiences était archi-comble. Et comme il n’y avait pas des appareils de sonorisation, chacun cherchait par tous les moyens possibles pour ne pas rater un mot de ce qui allait se dire à l’intérieur de la salle.
L’homme du jour se fait attendre, dans les retrouvailles avec ses proches et amis. 10 min pour entrer dans la salle alors que le siège l’avait déjà cité à comparaitre à la barre. A sa présentation à la barre, des bousculements et des brouhahas se lèvent, le président de la cour peine à imposer le silence dans la salle.
C’est un Michel Rwembe totalement méconnaissable, calme , visage rajeuni qui est apparu en public ce matin devant les juges. L’ancien commissaire provincial adjoint a donné une image bien éloignée de l’homme dont un seul regard faisait effroi dans la population de Gitega.
Après l’identification de l’accusé et la signification des chefs d’accusation, l’accusé a signifié au tribunal qu’il n’a pas besoin des témoins, sauf sur le cas de Zacharie Ngenzebuhoro. Les faits lui reprochés étaient l’assassinat de Léandre Bukuru, atteinte sur la vie de Fulbert Kimararungu, avoir torturé Zacharie Ngenzebuhoro. En ce qui concerne le cas de Ngenzebuhoro, il a cité Muhamed Emile, chef des services de la documentation à Gitega et Brigadier Juvénal comme témoins.
Dans ce procès que beaucoup avait souhaité suivre, le ministère public a déclaré que le témoin disponible et qui puisse comparaitre est Gaston Gahungu et que les autres peuvent témoigner dans l’anonymat pour leur sécurité. « L’accusé était un officier de police. Il avait des hommes à sa garde et aussi des hommes de main qui sont toujours en liberté. Mes témoins ne peuvent pas alors s’exposer de peur qu’ils subissent des représailles de ces derniers »,a-t-il avancé.
Et de Rwembe de contrattaquer :«Pour le cas de ce Léandre Bukuru et Fulbert Kimararungu, je n’ai pas besoin de témoins parce que je ne m’accuse de rien. Je demande à la cour qu’il ne tienne pas compte des accusations formulées à l’encontre de moi par des sois-disant témoins qui ne veulent pas apparaitre. Ils veulent ternir l’image de l’uniforme que j’ai porté et le pays qui m’avait fait confiance », clame l’ex commissaire provincial adjoint.
Après concertation entre les juges, le président du siège déclare que le procès est reporté pour le 16 Juin et demande au ministère public de revenir avec tous les témoins. « S’il s’avère nécessaire, le tribunal cherchera comment les protéger », a-t-il indiqué. Un mur compact et bruyant du public guette la sortie de Michel Nugweze.
Arrivé à l’extérieur, il sera poursuivi par la foule, jusqu’à la camionnette de police qui le ramenera à Muramvya.