Les cérémonies de remise de ce prix à la mémoire de l’ancien vice-président de l’Olucome assassiné il y a 4 ans coïncidaient avec la clôture de la semaine dédiée à la lutte contre la corruption. La presse était à l’honneur pour "sa place dans la consolidation de la paix, de la bonne gouvernance et de la démocratie".
<doc6449|left>Dix ans après la naissance de l’Olucome, le jury présidé par le sénateur Sylvestre Ntibantunganya affirme que le choix n’a pas été facile, le critère genre ayant eu finalement le dernier mot : « L’année dernière c’était un homme qui a remporté le prix, cette année, il n’y avait qu’une seule femme parmi les candidats. La Radio Publique Africaine et le Groupe de Presse Iwacu étaient les médias les plus représentés », fait remarquer l’ancien président Ntibantunganya, pour lequel « les deux médias ont une assise dans le monde médiatique burundais et contribuent dans le dynamisme de la presse. »
La lauréate du Prix Ernest Manirumva 2012 appelle l’Olucome à ne pas baisser la garde : « Le chemin est encore long et parsemé d’embuches. La presse est à vos côtés pour relayer et porter loin votre message ». Domitile Kiramvu, accompagnée de ses enfants dont le rappeur Florian Iteka alias « 19 th », sera applaudie tout au long de son discours par une foule de fans. Des diplomates présents à la cérémonie se sont relayés pour la féliciter. L’Ambassadeur de France au Burundi, Jean Lamy avait un autre cadeau pour la journaliste : la participation à Paris au début de l’année prochaine dans un colloque où les femmes seront à l’honneur.
« Ce prix est un signe de reconnaissance de la place des médias dans la consolidation de la paix, de la bonne gouvernance et de la démocratie », souligne Pacifique Nininahazwe, le délégué général du Forum pour le renfoncement de la société civile (Forsc). Et de revenir que « les quatre ans qui viennent de passer sans que l’on sache les vrais assassins d’Ernest Manirumva qui enquêtait sur un dossier d’achat d’armes par la police qui ne sont jamais arrivées dans les stocks, quatre ans au cours desquelles son nom n’a jamais été prononcé à l’Assemblée nationale. »Sa requête : qu’une analyse de l’ADN de certaines autorités citées dans l’affaire Manirumva soit faite telle que recommandée par le rapport du FBI.
Par ailleurs, M. Nininahazwe interpelle les députés qui analysent le projet de loi sur la presse de « tout faire pour retirer toutes les dispositions qui entravent la liberté d’expression au Burundi, notamment les amendes excessives et l’obligation pour un journaliste de révéler ses sources. »
A l’hôtel Ego où se sont déroulées ce dimanche soir 16 décembre les cérémonies du Prix Ernest Manirumva, le ministre à la présidence chargé de la Bonne gouvernance et de la Privatisation, Issa Ngendakumana, félicitera ceux qui ont institué le concours : « Cela permet de garder la mémoire de ce militant anti-corruption ».