Les boulangers justifient cette hausse par la suspension de la mesure présidentielle de détaxation de la farine. Pourtant, la mesure devait être en vigueur jusqu’en décembre.
<doc5393|right>Dans différentes alimentations et boutiques de la capitale Bujumbura, le prix du pain a augmenté. Les Boulangers interrogés nous ont indiqué qu’ils payent d’importantes taxes. « Alors que le président avait ordonné de détaxer la farine il y a quelques mois, maintenant nous sommes obligés de payer. Pourtant nous devrions profiter de la détaxation jusqu’en décembre comme le président l’avait dit», déplore un boulanger. Il souligne qu’il doit aussi hausser le prix pour compenser le vide créé par les taxes « pour la survie de l’entreprise. »
Les conséquences de cette hausse sont légion. Les consommateurs en souffrent énormément. Ceux qui ont des enfants habitués à prendre du pain sont dans la désolation. L’ABUCO (Association Burundaise des Consommateurs) trouve d’ailleurs que cette hausse est catastrophique : « Le pain est l’une des denrées de 1ère nécessité. Ainsi, la population en générale est victime de l’augmentation de son prix, notamment les enfants parce qu’ils en consomment beaucoup », précise Pierre Nduwayo, porte-parole de l’ABUCO. Et d’ajouter : « Les parents sont obligés de l’acheter à n’importe quel prix, même si ça crée des problèmes financiers dans les familles. » Le porte-parole lance un appel vibrant au gouvernement du Burundi de revenir sur sa décision de détaxation « pour que la population soit soulagée. »
« Une ordonnance ministérielle en est la cause »
Le chargé de la communication de l’OBR (Office Burundais des Recettes) ne nie pas que son office a recommencé de percevoir les taxes sur la farine. « Une ordonnance du ministère des finances suspendant la mesure de détaxation de la farine nous est parvenues au mois de juillet », indique Dieudonné Kwizera, porte-parole. Il considère que cette mesure a été mise en place après avoir constaté que l’exonération de la farine et du blé pourrait créer des problèmes aux usines locales et au trésor public : « Si la farine et le blé panifiable sont tous exonérés, nos petites usines produisant de la farine pourront fermer et partant l’Etat encaissera de moins en moins de taxes. »
Par ailleurs, M. Kwizera pense que le fait de percevoir ces taxes sur la farine n’est pas la cause de cette hausse. En effet, il soutient que le blé reste exonéré.
Nous avons essayé de contacter le ministère des finances, pour plus de précision, mais en vain. Au secrétariat du ministère, les services habiletés n’étaient pas disponibles.
La mesure de détaxation de la farine tout comme les douze autres produits agricoles (blé, manioc sec, farine de manioc, farine de maïs, pommes de terre, riz, haricot, …) avait été prise par le président de la République, à la veille du 1er mai 2012.