L’augmentation des frais de transport fait monter le prix de l’huile de palme au grand désespoir des consommateurs et des femmes commerçantes.
Ces derniers jours, le prix de l’huile de palme, un ingrédient apprécié, présent dans presque toutes les assiettes des Burundais est monté en flèche.
Mardi 25 juillet, il est 10 heures au Cotebu le parking desservant le nord, centre et est du Burundi. Des commerçantes de l’huile de palme s’affairent devant les agences de voyage. Des passagers discutent le prix de l’huile. La plupart s’en va sans pour autant acheter.
« C’est pour la première fois que le prix de l’huile de palme est monté jusqu’à ce niveau. Un petit bidon de 5 litres coûte 27000 BIF. Une bouteille de 1.5 litre s’achète à 8000 BIF. Un bidon de 20 litres s’échange à 110000 BIF sur le marché d’approvisionnement de Musenyi, en commune Mpanda de la province Bubanza. Toutes ces dépenses cumulées font qu’un bidon de 20 litres rendu au Cotebu s’élèvent à 118000 BIF », indique une commerçante rencontrée à Cotebu.
Les commerçantes expliquent que ce produit a connu la hausse depuis deux semaines. « La pénurie récurrente du carburant cause la hausse généralisée des prix sur le marché. La revue à la hausse du prix de l’huile de palme trouve son origine dans l’augmentation des frais de transport. Actuellement pour transporter un bidon de 20 litres de Musenyi à Cotebu, on paie 2500 BIF », confie une détaillante de l’huile de palme.
Elles se plaignent que leur commerce n’est plus lucratif. Naguère, elles écoulaient facilement deux ou trois bidons par jour. Avec cette hausse, il est difficile de vendre un seul bidon en une journée. Parfois, elles parviennent à l’écouler dans deux jours.
Cette flambée du prix pousse les commerçantes à la prudence et à commander de petites quantités. « Nous n’abandonnons pas le métier qui fait vivre la famille. Pour garder nos clients, nous achetons deux ou trois bidons », indique une commerçante.
Cette hausse ne touche pas seulement les commerçantes.
Les consommateurs disent qu’ils doivent oublier de consommer certains produits pour pouvoir continuer à s’en procurer.
Des consommateurs prétendent que la peau s’assèche lorsque le corps manque de l’huile :« Nous aurions cessé de l’acheter, mais nous craignons que nos corps soient déshydratés. Une personne qui consomme un repas préparé sans l’huile, son corps devient sec ».
La population demande à l’Etat de fixer et de contrôler le prix de ce produit.
Pour elle, le palmier à l’huile est cultivé et transformé localement au Burundi. Elle dit qu’elle ne comprend pas bien les raisons de cette hausse de prix.
Rappelons qu’en 2021, le prix le plus élevé était de 80 mille BIF pour 20 litres. Cinq litres coûtaient 18 mille BIF.