«Même si les Burundais lui demandaient de se faire élire, il ne le ferait pas. La nouvelle Constitution lui donne certes le droit de se présenter comme tous les Burundais, mais elle ne l’y oblige pas tout de même», a assuré Jean-Claude Karerwa Ndenzako, porte-parole du président Nkurunziza. Il répondait ce samedi 9 juin à notre confrère Evariste Nzikobanyanka de la radio Isanganiro.
Il fait savoir que le Chef de l’Etat a été clair dans son annonce. «Il a indiqué que son dernier mandat prendra fin en 2020. Il s’est déclaré engagé et préparé en âme et conscience avec toutes ses connaissances et toutes ses forces à soutenir le nouveau président de la République qui sera élu».
Avant de rappeler que le président Nkurunziza a dit dans son discours de Bugendana que «cette décision est un bon dessein de Dieu le Tout Puissant pour le Burundi et lui-même».
Ainsi, s’il dit qu’il s’agit d’un nouveau chef de l’Etat, poursuit-il, cela signifie que ce ne sera pas lui. «Le président Nkurunziza tient toujours promesse».
Il a promis aux Burundais la gratuité des soins de santé aux enfants de moins de 5 ans et aux femmes enceintes : «Il a concrétisé cet engagement». Il affirme que ces deux promesses étaient très exigeantes.
M. Karerwa Ndenzako tranquillise les Burundais : «Parmi des millions de Bagumyabanga, ’’membres du parti Cndd-Fdd’’, le président de la République peut avoir un successeur».
Sur son compte Twitter, Mme Gertrude Kazoviyo, analyste du discours salue l’intervention du porte-parole du président de la République : «En ce qui concerne la candidature du président Nkurunziza en 2020, je crois que la lumière donnée est non seulement éclairante mais aussi éblouissante».
S’exprimant au lendemain du discours du chef de l’Exécutif burundais différemment interprété, cette professeure d’universités avait précisé que le discours du président Nkurunziza ne portait pas sur sa candidature mais plutôt sur la fin de son mandat en cours.
«Il n’a pas dit qu’il ne va pas se présenter en 2020. Il a tout simplement indiqué que son mandat va se terminer en 2020 et s’est déclaré engagé à soutenir celui qui sera élu», avait-elle fait remarquer, demandant plus de précisions.
De son côté, le parti Sahwanya Frodebu salue cette déclaration du président Nkurunziza mais tient à ajouter qu’elle ne met pas un terme à ’’la crise consécutive au contentieux électoral de 2015 et accentuée par le récent référendum de mai 2018’’.
«Tant que le pouvoir ne s’engage pas résolument dans le respect de l’Accord d’Arusha, le Parti Sahwanya-Frodebu restera sceptique quant à l’impact de cette décision sur le processus de paix et de réconciliation prônée par cet Accord», lit-on dans le communiqué sorti ce samedi.
Et de préciser que la question des mandats n’est qu’un point parmi les autres questions vitales contenues dans l’Accord d’Arusha.