Mardi 16 juillet 2024

Politique

«Le président Nkurunziza n’a pas dit qu’il ne va pas se présenter en 2020»

08/06/2018 Commentaires fermés sur «Le président Nkurunziza n’a pas dit qu’il ne va pas se présenter en 2020»
«Le président Nkurunziza n’a pas dit qu’il ne va pas se présenter en 2020»
Gertrude Kazoviyo : ««Le public à qui il s’est adressé est composite». ».

Le discours du président Nkurunziza ne portait pas sur sa candidature mais plutôt sur la fin de son mandat en cours. C’est l’avis de Gertrude Kazoviyo, professeure d’universités et analyste du discours. Elle s’exprime au lendemain du discours différemment interprété du chef de l’Exécutif burundais.

«Il n’a pas dit qu’il ne va pas se présenter en 2020. Il a tout simplement indiqué que son mandat va se terminer en 2020 et s’est déclaré engagé à soutenir celui qui sera élu».

Cette universitaire trouve normal que les gens commentent différemment le discours du chef de l’Etat burundais : «Le public à qui il s’est adressé est composite».

Certains tirent profit de son pouvoir, d’autres sont déçus. D’autres encore sont indifférents par rapport à ses mandats. Et d’ajouter la communauté internationale qui observe le numéro Un burundais. «Cela est conforme à la composition du public qui a écouté son discours».

En outre, cette analyste du discours explique l’ambigüité du discours présidentiel par le comportement de certains de ses pairs africains. A titre d’exemple, elle évoque le président ivoirien Alassane Dramane Ouattara : «Celui-ci promet de s’exprimer sur sa candidature en 2020. C’est au moment où les élections auront lieu cette même année».

Il en est de même pour le Congolais Joseph Kabila. «L’élection, c’est en moins de 6 mois mais il a toujours refusé de dire quoi que ce soit». Pourtant, la Constitution en vigueur dans son pays ne l’autorise pas de se représenter, etc.

D’après Mme Kazoviyo, le discours du président Nkurunziza de ce jeudi 7 juin prête à confusion. Elle s’en tient à ce qu’il a dit fin 2016 lors d’une séance de questions publiques à Rutana : «C’était le 31 décembre, il a clairement dit qu’il pourra se représenter si le peuple le souhaite».

Pour rappel, le chef de l’Etat burundais avait alors dit : «Si la nouvelle Constitution le permet et que la population le demande, je ne vais pas me dérober». Et d’ajouter qu’il respectera la décision des Burundais : «Si vous avez besoin de quelqu’un d’autre, je m’effacerai sans problème».

La professeure Kazoviyo appelle les journalistes à soumettre la question au concerné afin qu’il éclaire l’opinion.

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Dépités par nos députés

En décembre dernier, une députée a revendiqué, lors d’une séance de questions au ministre de l’Énergie, une station-service réservée uniquement aux élus, se plaignant d’être méprisée lorsqu’elle devait faire la queue. Ces propos ont profondément choqué l’opinion publique et ont (…)

Online Users

Total 3 092 users online