Le président du Syndicat général du personnel enseignant de l’éducation du Burundi (Sygepebu) vient de passer sa première nuit aux cachots du commissariat de la province Rutana.
D’après Gérard Niyongabo, président du Sepeduc (Syndicat des enseignants professionnels de l’éducation), Antoine Manuma, président du Sygepebu a été interpellé dans la soirée de ce 8 janvier par le chargé des services de renseignement de la province Rutana. Le premier craint lui-même une arrestation d’un moment à l’autre et accuse la Cossesona (Coalition spéciale des syndicats des enseignants pour la solidarité nationale) d’être derrière cette arrestation. « Nous sommes accusés de nous opposer contre les retenues sur salaire forcées de 500 BIF par la Cossesona sur les comptes des enseignants », s’insurge ce syndicaliste.
Le président du Sepeduc tranquillise tous les enseignants et leur demande de poursuivre leur tâche quotidienne en dépit de cette mauvaise passe. Il les exhorte également à signer et relayer la pétition en ligne des syndicats Sygepebu et Sepeduc contre les retenues sur salaire forcées exercées par la Cossesona.
Quant à la Cossesona, M. Niyongabo leur demande de respecter la loi. « S’ils ont opté de nous arrêter, ce n’est pas leur tâche ». Il demande que la justice fasse son travail.
Contacté, Victor Ndabaniwe, président de la Cossesona, affirme qu’il a effectivement demandé au parquet d’arrêter les responsables des deux syndicats. D’après lui, il y aurait des infractions pour lesquelles la justice va les auditionner.