Plus de 50 mille personnes assassinées, plus de 9.300 présumés assassins, plus de 2.600 fosses communes. Telle est le résultat des dépositions auprès de la CVR pour 13 provinces depuis avril 2017.
Mgr Jean Louis Nahimana, président de cette commission, l’a fait savoir ce jeudi 22 mars. C’était lors d’un atelier organisé à l’intention des jeunes et femmes leaders sur la «gestion des mémoires du passé douloureux».
Ce prélat assure que plus de 20 mille victimes et témoins sont prêts à dire ce qu’ils ont vu. D’après lui, la réconciliation est possible au Burundi. Il s’en tient au nombre de personnes qui assument la responsabilité quant aux crimes dont ils sont auteurs. «Près de 6 mille victimes et présumés auteurs veulent accorder le pardon ou en bénéficier».
En outre, le Burundi compte de véritables ‘‘piliers de l’humanité’’. «Avec tout le risque qu’ils encouraient, près de 5 mille personnes se sont distinguées dans la protection des vies en danger».
Ainsi, lâche Mgr. Nahimana, l’opinion de certains politiciens selon laquelle «le moment n’est pas propice» pour le travail de la CVR diffère de la réalité du terrain. «Nous les appelons plutôt à libérer la parole, le moment est celui-ci et notre travail touche à sa fin».
Au cours de l’atelier, Mgr Nahimana a insisté sur la part des femmes et des jeunes dans la réconciliation. «Ils sont les premières victimes de différentes crises. Si leurs mémoires sont gérées d’une façon responsable, elles aboutiront à la réconciliation nationale».
Le mandat de la CVR prendra fin en décembre prochain. La loi accorde à cette Commission une possibilité d’une prolongation d’une année.