Ce lundi 29 juillet 2024, les habitants de Musaga et de Kanyosha continuent de subir les conséquences de l’effondrement du pont Kanyosha, qui reliait ces deux zones. Depuis deux ans, la circulation des biens et des personnes est sévèrement restreinte, créant des difficultés quotidiennes pour la population locale.
Pascal, un citoyen du quartier Musama 1, zone Kanyosha, explique que l’effondrement de ce pont a été un immense coup dur pour la population : « Ça fait deux ans que ce pont s’est effondré. Si tu veux te déplacer vers la zone Musaga, tu dois payer 200 FBU ou contourner. Nous demandons vraiment au gouvernement de réhabiliter ce pont qui est d’une grande importance pour nous. »
Jeanine, résidente de Ceceni, quartier Kinanira 2, décrit avec amertume les conséquences de l’effondrement du pont : « Depuis 2022, nos déplacements vers Kanyosha sont devenus un véritable parcours du combattant. Nous sommes obligés de faire de longs détours par la route Rumonge, ce qui nous fait perdre un temps précieux. »
Une étudiante de l’Université Lumière, campus Kinindo, témoigne des difficultés engendrées par l’effondrement du pont : « Avant, je me rendais à l’université en quelques minutes. Aujourd’hui, je dois emprunter un détour par la route Rumonge, ce qui allonge considérablement mon trajet. Ce pont était indispensable à ma vie étudiante et à celle de nombreux autres. » Son amie partage ce constat, soulignant l’urgence de sa réhabilitation.
Eric, chef du quartier Kinanira 2, zone Musaga, décrit avec précision les conséquences de l’effondrement du pont : « Ce pont était bien plus qu’une simple infrastructure ; c’était un lien social et économique essentiel pour nos communautés. Il permettait aux élèves de Kanyosha d’accéder facilement aux écoles qui se trouvent dans la zone Musaga, facilitant ainsi leur parcours scolaire. De nombreux habitants de Kanyosha venaient également prier au petit séminaire de Kanyosha, créant des liens intercommunautaires. Malheureusement, son effondrement a non seulement isolé nos quartiers, mais a également entraîné des conséquences environnementales. En effet, le pont agissait comme un ouvrage de stabilisation des berges, empêchant les eaux de la montagne de provoquer des glissements de terrain. Aujourd’hui, nous constatons une dégradation de l’environnement et un risque accru pour les habitations situées à proximité. »
Contactée sur la situation, l’administratrice de la commune Muha, Madame Dévote Ndayisenga, a exprimé sa préoccupation face aux difficultés rencontrées par les habitants en raison de l’effondrement du pont. Elle a précisé avoir officiellement sollicité l’intervention de l’Office Burundais de l’Habitat (OBUHA). Bien que cet organisme ait effectué une visite des lieux pour constater l’ampleur des dégâts, aucune décision définitive concernant la reconstruction du pont n’a encore été prise. Madame Ndayisenga a assuré que les démarches auprès de l’OBUHA se poursuivaient.