Ce mardi 23 août, le Programme des Nations Unies pour le Développement a organisé un atelier de formation et sensibilisation des femmes entrepreneures sur la passation des marchés et la digitalisation entrepreneuriale. Un atelier fructueux selon les participantes.
Le processus de passation des marchés, les critères de sélection et étique déontologique ainsi que la digitalisation entrepreneuriale étaient les thèmes développés lors de cet atelier.
Trente femmes entrepreneures œuvrant dans des domaines variés, étaient conviées.
Selon le représentant résident par intérim du PNUD au Burundi, Taib Diallo, la femme est le pilier du développement.
Le Programme des Nations Unies pour le Développement a alors organisé cette formation pour que les femmes entrepreneures puissent promouvoir leurs activités de façon à leur permettre d’être plus performantes et plus de compétitives dans les processus de soumission aux offres qui émanent des différentes institutions publiques, nationales et internationales.
« Nous avons choisi ces thèmes parce que nos analyses montrent que ce sont plus les hommes qui participent aux marchés que nous lançons. Ce sont eux également qui utilisent davantage les facilités qu’offre le monde digital pour une meilleure gestion entrepreneuriale. Vous élever au même rang que les hommes, est un devoir pour le PNUD qui a le mandat d’assurer le développement intégral et durable de tous et toutes avec comme point névralgique l’équité et le respect des droits de chacun à atteindre le bien être auquel il aspire. Conscient, qu’un développement neutre renforce les inégalités déjà existantes », a fait savoir le représentant résident par intérim Taib Diallo.
La femme, le pilier du développement
Il regrette que dans les pays en voie de développement dont le Burundi, la femme continue à subir plusieurs formes de discriminations, ce qui fait qu’elle est classée parmi les groupes vulnérables. Or, elle est la base du développement de la famille et de sa communauté, surtout dans les pays qui dépendent de l’agriculture comme richesse principale : « Représentant 51 % de la population, elles doivent avoir la place qui leur revient en tant que pilier du développement », a-t-il indiqué.
Le PNUD, place donc l’équité de genre au cœur de ses principes fondamentaux pour la construction d’un monde inclusif, durable et résilient. Et il veut voir la femme évoluer et prendre sa place dans la société.
Christella Biraronderwa, l’assistante au service des approvisionnements du PNUD, a fait sa présentation sur le processus de passation des marchés et les critères de sélection et étique déontologique. Elle a indiqué que la durée totale du processus dépend de la nature, de la complexité et de la modalité de sélection.
« Mon atelier se trouve à la maison et mon bureau sur mon téléphone »
Au Burundi, la pénétration à l’internet est estimée à 13 %. Christella Reine Ingabire et Lucie Fohle Ifola, facilitatrices, ont expliqué l’utilité des réseaux sociaux et le commerce électronique : « On ne peut pas se passer des réseaux sociaux. Le digital est une opportunité, car on est multitâches, on peut travailler à la fois étant à la maison et n’importe où vous voulez. Il est différent du commerce traditionnel.»
Elles ont mentionné que le commerce électronique est moins coûteux que le commerce traditionnel : « C’est facile d’avoir des clients. Tu as la capacité de t’étendre sans fournir des efforts, non seulement au niveau national, mais aussi au niveau international. »
Elles ajoutent que pour démarrer le commerce électronique, il faut d’abord construire les plateformes de commerce électronique.
« J’ai gagné plus de 10 000 dollars seulement dans une semaine »
Parmi les participantes, certaines ont déjà compris l’utilité de l’utilisation des réseaux sociaux pour vendre leurs services et leurs produits. Elles témoignent les bienfaits du numérique.
« Je suis décoratrice des évènements. J’ai créé une page Instagram. Je poste souvent mes œuvres. Au mois de juillet, j’ai décroché un grand lot. J’ai eu un marché au Congo, cela grâce à mes postes sur Instagram, j’ai gagné plus de 10 000 dollars seulement dans une semaine »
Même constat pour une dame qui dirige une entreprise fabricant des serviettes hygiéniques lavables et réutilisables. Elle travaille en ligne : « Je n’ai pas de place où étaler mes produits. J’utilise Facebook et WhatsApp, c’est un avantage pour moi. Mon atelier se trouve à la maison, mais mon bureau sur mon téléphone », a-t-elle lâché.
La formation consistait à les orienter où trouver les opportunités notamment sur le site web, et différentes plateformes. Leur apprendre comment soumissionner avec le formulaire de manifestation d’intérêt et le processus d’application, ainsi que connaître les critères de sélection, le processus de partenariat et le mode de paiement. Le Programme des Nations Unies pour le développement encourage les femmes à soumissionner aux appels d’offres de cette organisation onusienne : « Ôter dans vos têtes que c’est difficile, si les hommes le peuvent, nous aussi, nous en sommes capables », a insisté Christella Biraronderwa.