Un plan d’élimination des responsables du CNL serait en préparation, selon le secrétaire général de ce parti. Certains responsables du parti au pouvoir et certains administratifs sont pointés du doigt.
«Le parti CNL reçoit des informations ici et là faisant état d’un probable plan national d’élimination systématique et d’emprisonnement des responsables en commençant par le plus haut sommet», a indiqué Simon Bizimungu, secrétaire général du parti, dans une déclaration de ce jeudi 7 novembre. Au vu de la montée fulgurante des montages, d’une vague d’arrestations et d’emprisonnements arbitraires suivis de procès à la va-vite, poursuit-il, tout porte à croire qu’il y aurait un plan en exécution contre les responsables et militants du parti CNL.
Simon Bizimungu explique que ce montage se traduit notamment par le piratage et l’utilisation des insignes du parti, une éventuelle fabrication et distribution de T-shirts à l’effigie d’Agathon Rwasa et de képis ainsi que des tenues policières et militaires et éventuellement des armes à feu dans le but d’indexer le parti CNL et ses leaders. De plus, des canaux de communication pirates You tube, Twitter et Facebook fusent et s’approprient le nom du président du parti, les insignes du parti et diffusent des messages incendiaires afin de désorienter l’opinion par rapport à la vision du parti.
Le parti au pouvoir et l’administration indexés
«Le parti CNL et ses militants endurent toute sorte de harcèlement, de montages grotesques, d’intimidations, de violences physiques et verbales, des arrestations suivis d’emprisonnements arbitraires. Bref, il s’agit d’une sorte de chasse à l’homme».
Visiblement, selon le CNL, les responsables des actes ignobles commis sont généralement certains responsables politiques du parti au pouvoir et ses alliés, certains responsables administratifs issus du parti au pouvoir ainsi que certains membres de la jeunesse affiliée au parti au pouvoir.
Le parti CNL dit regretter une campagne tous azimuts de diabolisation des leaders du parti qui se fait remarquer surtout dans les provinces de l’ouest du pays «où des membres du parti au pouvoir, sous haute protection des autorités administratives, sillonnent la région et diffusent des propos malveillants et calomnieux».
Le parti CNL regrette aussi que l’initiative du ministre de l’Intérieur d’évaluer mensuellement le climat politique manque d’effet positif sur le terrain et «que par contre ce forum offre une opportunité à certains administratifs et responsables des partis politiques de porter des accusations tant gratuites que fallacieuses contre le parti CNL».
Le parti CNL demande au gouvernement de libérer tous les prisonniers d’opinion politique injustement incarcérés et de mettre sur pied un mécanisme de vérification des faits par des commissions mixtes. Et à la communauté tant nationale qu’internationale de suivre de près l’évolution de la situation politico-sécuritaire qui prévaut au Burundi à la veille des élections générales de 2020. Au parti au pouvoir et ses alliés de s’imprégner des idéaux de la compétition démocratique et de surseoir aux montages grotesques et aux violences tant physiques que verbales contre leurs militants.
Iwacu a contacté le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Tharcisse Niyongabo, mais il n’était pas disponible.