Dans une situation post-conflit, le risque de récidive est élevé. Une société pluraliste respectant la liberté d’expression des différentes couches de sa population est un moyen de prévenir la rechute dans un cycle de violence.
« A défaut de la liberté d’expression, l’usage de la force reste le seul moyen », disent les Burundais, selon Aloys Batungwanayo, de l’ONG La Benevolencija. Car, quand des points de vue diversifiés peuvent être exprimés, les gens sont susceptibles de dénoncer des idéologies destructives. M. Batungwanayo précise que souvent « l’absence de la liberté d’expression provoque des frustrations à cause des besoins non assouvis. Ce qui peut déboucher sur des conflits violents ».
Cependant, fait-il remarquer, on peut se heurter à une situation où la liberté d’expression n’est pas bien comprise par toutes les couches de la population. Dans ce cas, selon lui, le pouvoir doit veiller à ce que la législation du pays garantissant la liberté d’expression soit respectée. Il doit, en outre, surveiller que les idées destructrices ne dominent pas la société, car « les mauvaises idées pourront de nouveau plonger le pays dans un autre cycle de violence. »
Athanase Karayenga, journaliste, indique que lorsque le pouvoir ne permet pas aux opinions diversifiées de s’extérioriser, ces sociétés évoluent vers des conflits ouverts. De tels régimes, précise M.Karayenga, ne favorisent pas le dialogue. Et des divisions naissent : « Ceux qui sont au pouvoir ou proches du pouvoir, les défavorisés et les frustrés ».
Restriction des libertés : source de frustration et de tuerie
Un pays sans liberté d’expression suffisante, indique Aloys Batungwanayo, est un terrain propice à la suspicion. Ceux qui sont proches du pouvoir suspectent les autres composantes de la société. Selon lui, dans ce genre de situation, on trouve des frustrés du fait qu’ils ne sont pas libres de s’exprimer librement sur des questions hantant le pays. Il rappelle, par ailleurs, que cette liberté est psychologiquement importante pour l’homme afin de se sentir à l’aise, de gérer son propre développement et son « well being » (bien-être).
Aloys Batungwanayo donne l’exemple du Rwanda où plusieurs génocidaires confirment que suite au manque d’ouverture, « ils ont été facilement manipulés et ont été entraînés à commettre des atrocités ».
Faisant un regard rétrospectif sur le Burundi, il affirme qu’il y a eu des régimes qui ne favorisaient pas la liberté d’expression. « Ainsi, certains ayant voulu s’exprimer librement l’ont payé cher. » Selon lui, ceux qui suivent de près l’évolution politique du Burundi affirment que certaines violences qui l’ont endeuillé prennent origine dans cette restriction du cadre d’expression. Idem pour l’Afrique du Sud.
Quid d’une société monolithique ?
D’après Aloys Batungwanayo, du point de vue politique, une société monolithique est caractérisée par une absence totale de pluralisme. Les différents points de vue ne peuvent pas être librement exprimés. « Pas d’avis contraire à l’idéologie en place, pas de dénonciation des abus du pouvoir. »
Au niveau culturel, poursuit-il, il s’agit d’une société marquée par l’absence de valeurs et de croyances diversifiées. Il y a un manque de tolérance ou d’ouverture à d’autres cultures ou à d’autres modes de pensée. Selon lui, dans ce genre de société, les agents et les institutions sociaux parlent le même langage, expriment les mêmes idées pour servir un but commun. Elles sont intolérantes et autoritaires. Cela peut amener à conclure que les sociétés, qui ont connu des violences de masse ou un génocide, étaient sans doute monolithiques.
Could you please in these kind of articles outline the context of the article for instance whether this came from a conference, interview and so on..Also, please quote sources unless the people who are mentioned in your articles are well known specialists in the field. On a general note I think the quality of your articles have dramatically dropped over the last few months. I wonder whether the recent laws censoring the press in Burundi are gradually tightening their grip.