Une équipe d’experts et d’acteurs impliqués dans la prévention de risques et gestion des catastrophes au Burundi se sont réunis, du 11 au 12 février, à l’Hotel Accolade de Gitega, afin d’actualiser le Plan national de contingence harmonisé. Un atelier co-organisé par le gouvernement du Burundi, le PAM et le PNUD.
«Il s’agit d’analyser le contexte et identifier les risques pour le pays en 2015, revoir les scenarii ainsi que les hypothèses de planification jusqu’à la définition des plans globaux et sectoriels de réponse », souligne la représentante du coordonateur résident du système des Nations unies au Burundi.
Pour sa part, le représentant du président de la Plateforme nationale (PFN) a rappelé que le Burundi est un pays vulnérable suite aux risques naturels et anthropiques associés aux changements climatiques. Il cite les événements météoritiques et climatiques extrêmes tels que la sécheresse prolongée au Nord du pays, les inondations et les épidémies de choléra dans la plaine de l’Imbo. Il ajoute les catastrophes, notamment les nombreux incendies dont le plus dramatiques est celui qui a ravagé, le 27 janvier 2013, le marché central de Bujumbura. « Le Burundi doit s’atteler à adopter une approche globale, réaliste et participative visant la prévention de tous ces risques et la réduction de leurs impacts. » D’où cet atelier d’actualisation du plan de contingence national harmonisé version II.
Quid de ce plan actualisé ?
La nouveauté est que ce nouveau plan de contingence national prend en compte les conflits politiques, tandis que l’ancien se focalisait seulement sur les conflits sociaux, notamment les conflits fonciers). Il est précisé dans ce nouveau plan que l’environnement politique actuel risque d’évoluer vers l’intolérance des militants politiques, avec une augmentation de l’insécurité dans les provinces où les principaux partis sont majoritairement représentés : Cndd-Fdd, Cndd, Frodebu, Fnl et Msd. Qu’il existe une divergence de points de vue des medias et de la société civile sur certains points liés à la situation politique, la bonne gouvernance, le 3ème mandat de l’actuel président de la République, le fichier électoral, les arrestations et emprisonnements à caractère sociopolitique, les attaques à main armée, etc. « Il est primordial de mettre en place au plus tôt un système de suivi de la situation afin de déclencher les activités de réponses à temps », soulignent des experts.
Les participants ont procédé à la hiérarchisation des risques majeurs suivant la probabilité et l’impact. Par ordre de sévérité, ils sont classés comme suit : conflits sociopolitiques internes, inondations, épidémie de Cholera, déficit hydrique, afflux des populations transfrontalier vers le Burundi, incendie et accidents technologiques, épidémie d’Ebola et enfin terrorisme.
Que prévoit ce plan de contingence en cas de catastrophe ?
Des activités à mener pour tous ces risques majeurs ont été répertoriées au cours de cet atelier. Lors d’une attaque terroriste, par exemple, ce plan prévoit des activités pour chaque groupe sectoriel (PFN, Protection civile, Croix -Rouge Burundi, Direction générale de la police nationale du Burundi, Force de défense nationale, ministère de la Santé, Autorité de l’aviation civile, Mass-médias, MSF, ministère de la solidarité…). Il s’agit entre autres de déployer les équipes de sapeurs-pompiers, secouristes et équipes d’artificiers, de rendre disponible les camions anti-incendie et les ambulances, d’équiper les sapeurs-pompiers en matériels, de rendre disponible les secouristes et les brigadiers d’urgence, de constituer et de réapprovisionner les trousses en consommables, de construire des tentes au profit des victimes et des sans abris, d’administrer les premiers secours et d’évacuer les blessés vers les structures de soins…
Les participants ont émis des recommandations à l’endroit du gouvernement du Burundi, notamment constituer, former et équiper les unités d’intervention anti-terroriste, sensibiliser la population à renseigner et informer sur la présence de personnes suspectes dans leur circonscription, renforcer la sécurité des points stratégiques et infrastructures, mettre sur pied une loi en matière de prévention des risques et gestion des catastrophes à l’instar des autres pays de la sous-région. Et à l’endroit des partenaires du système des Nations unies d’appuyer le gouvernement techniquement, financièrement et matériellement. Il recommande à la PFN de coordonner toutes les activités des groupes sectoriels au moment de la catastrophe et de rendre compte régulièrement à la population de l’état d’avancement de la gestion de la présente catastrophe.
Au terme de cet atelier, le représentant du président de la PFN a demandé à l’équipe d’experts d’affiner le rapport de cet atelier en y intégrant toutes les recommandations pertinentes pour que ce plan de contingence national actualisé soit complet et réaliste.