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Le personnel soignant en grève à durée indéterminée

05/05/2013 Commentaires fermés sur Le personnel soignant en grève à durée indéterminée

{L’application intégrale des accords signés respectivement les 10 février et 17 avril 2009, l’application scrupuleuse des normes portant ouverture et fonctionnement des écoles paramédicales au Burundi, …} Voilà quelques unes des causes d’un arrêt de travail entamé ce lundi 3 décembre par le personnel de la santé réuni au sein du Syndicat national du personnel paramédical et aides-soignants (SYNAPA).

<doc6265|left>D’après Mélance Hakizimana, président du SYNAPA, la nouvelle politique salariale envisagée dans le secteur public risque de mettre en cause les acquis des accords de 2009 (voir encadré).
Ces syndicalistes accusent le gouvernement de faire la sourde oreille face à leurs doléances. « Le gouvernement n’a pas voulu nous écouter pour traiter des questions jugées très importantes par rapport à la situation actuelle », indique Mélance Hakizimana.
Ils réclament aussi la mise en place d’un fonds de garantie facilitant l’acquisition des crédits au personnel de la santé, l’indemnité d’éloignement (distance parcourue pour aller au travail) et l’accès à la faculté de médecine des lauréats des écoles paramédicales qui réussissent avec la note d’excellence à l’examen d’Etat.

Ce personnel de la santé réuni au sein du SYNAPA se bat pour la mise en application du système BMD (Baccalauréat-Maîtrise-Doctorat) dans les instituts de formation des sciences de la santé sur trois ans et non pas sur quatre années.
Il invite aussi le gouvernement à réviser le mode de fonctionnement et de gestion de la Mutuelle de la Fonction Publique (MFP) pour que les affiliés aient l’accès facile aux soins. « Il faut enfin la révision de la politique du financement basée sur les performances couplée à la gratuité des soins », exige-t-il.

D’après Mélance Hakizimana, « seule la volonté du gouvernement mettra fin à cette grève ». Différents hôpitaux et dispensaires de la ville de Bujumbura ont suivi ce mouvement de grève. « Seul le service minimum est assuré et pas de façon régulière », indique un infirmier. Ce qui ne facilite pas, par exemple, la tâche aux mères qui ont besoin de faire vacciner leurs enfants.

Du côté des patients, c’est la désolation totale. « A quoi sert la politique de gratuité des soins de santé au moment où les grèves sont devenues monnaie courante dans les hôpitaux ? », s’interroge une jeune femme rencontrée à l’hôpital Prince Régent Charles. Le gouvernement, lance-t-elle, devait faire tout pour mettre fin à ce cafouillage dans le secteur de la santé : « Sinon, c’est la population qui souffre parce qu’elle n’a pas de moyens pour se faire soigner dans le privé. »

« En attendant, l’élaboration, l’adoption et la mise en œuvre d’une nouvelle politique nationale des salaires en vue du traitement des disparités, des dysfonctionnements et des incohérences qui la marquent aujourd’hui, le salaire de base sera gardé dans son état actuel », stipulent ces accords de 2009 en son chapitre II, article 3.

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