« Vous êtes opprimés à cause de votre peur. Vaut mieux mourir que vivre comme un chien. La première mauvaise compagnie de l’Homme c’est la peur. Le pays appartient à tout le monde sans exclusion. Priver quelqu’un du droit de faire de la politique, c’est le tuer doublement …», tels sont quelques mots prononcés par les « Nziraguhemuka » (militants du parti Sahwanya-Frodebu) ce dimanche 30 septembre, en commune Kinama lors d’une assemblée.
<doc5391|left>Tout le long de la route macadamisée traversant la commune Kamenge, flottent les couleurs blanches et vertes du drapeau du parti Sahwanya Frodebu. Sur le lieu de cette assemblée qui n’était pas bien vue par l’administrateur de la commune, Thierry Ndabonekewe, des drapeaux des autres partis membres de l’Alliance des Démocrates pour le Changement (ADC-Ikibiri). L’ambiance est festive. Des tambourinaires et des groupes de danses sont là pour agrémenter la journée.
Des slogans sur la liberté d’expression sont scandés.
Ceci alors que la sécurité est assurée par des jeunes {Intakangwa} (Ceux qui ne sont pas intimidés), qui fouillent chaque personne à l’entrée de la salle : « Inciter nos membres à commencer à propager notre idéologie et notre projet de société dans la capitale et faire face aux intimidations, tel est l’objectif de cette rencontre», annonce Frédéric Bamvunginyumvira, vice-président du parti Sahwanya Frodebu.
« On est engagé »
« Qu’est-ce que je dois faire, qu’est-ce que tu dois faire, qu’est-ce que nous devons faire, qu’est-ce que vous devez faire pour chasser ces gens du pouvoir ? », demande Léonce Ngendakumana, président du parti Sahwanya Frodebu. Avant de lancer, publiquement, que " le combat est engagé. "
Faisant référence au discours prononcé par le président du Cndd-Fdd, ce 29 septembre dans la province de Cibitoke, M. Ngendakumana accuse ce dernier d’appeler les {Imbonerakure} (la ligue des jeunes du parti au pouvoir) à continuer des actes d’intimidation. M.Ngendakumana interpelle les membres du parti Sahwanya Frodebu et de l’ADC-Ikibiri à " envahir la capitale, à refuser les actes d’intimidation et à amener la population de Bujumbura à adhérer à l’ADC dans un délai ne dépassant pas 2 mois. "
Il précise qu’après la capitale, ça sera le tour des provinces frontalières : « Nous allons faire des descentes dans tout le pays d’ici quelques jours, dans le but de ramener le moral et de motiver nos membres à se défaire de la peur. D’ailleurs, nous n’allons pas demander la permission au nom d’un ou d’un tel autre parti, mais plutôt au nom de l’alliance ADC-Ikibiri que nous devrons renforcer. »
Des propos de M. Ngendakumana qui ont galvanisé les participants à la rencontre, dont, notamment, des jeunes issus des formations de la coalition ADC-Ikibiri.
Ce rendez-vous de Kinama qui survenait au lendemain de la grande messe de Cankuzo où le parti présidentiel annonçait "l’enrôlement d’un peu plus de 27.000 nouveaux membres" confirme que la bataille sur terrain pour les voix de 2015 est lancée. Et ceci de tous les côtés …