« La question des politiciens en exil, la mise en place de la Commission vérité et réconciliation et les détournements du trésor public », tels sont les grands thèmes de la campagne lancée, ce dimanche 13 mai, à Bujumbura par le parti Sahwanya Frodebu.
<doc3994|left>Pour Léonce Ngendakumana, président de ce parti, les Burundais doivent reprendre le courage et oser s’attaquer aux problèmes qui hantent le pays. « Il faut quitter les bureaux, aller à l’intérieur du pays et montrer les défis du Burundi actuel ».
Le parti Sahwanya-Frodebu affirme que ce programme ne va pas se limiter aux seuls membres de cette formation politique. Léonce Ngendakumana promet de mener une sensibilisation de grande envergure au sein de la classe politique, des églises et de la société civile.
Une question principale sera au centre des discussions : « Comment est-ce que le Burundi peut-il redorer son image ? Retrouver son honneur dans le concert des Nations ? »
Des étrangers, poursuit-il, doivent être sensibilisés. Le parti Sahwanya-Frodebu compte leur montrer les voies et moyens pour relever le Burundi : « On ne peut pas accepter que le pays continue à chavirer et à sombrer»
Sur la question des politiciens en exil, M. Ngendakumana est clair : « On ne peut pas trouver des solutions aux problèmes actuels au moment où il y a des leaders en exil. Ils doivent rentrer pour donner leur contribution au développement du pays et il faut que le gouvernement puisse permettre à ces derniers de diriger leurs partis ».
D’après Léonce Ngendakumana, « l’exclusion est un des maux dont souffre le Burundi actuellement. Comment peut-on lancer des appels aux investisseurs étrangers à venir alors qu’il y a des Burundais qui sont toujours en exil ? », s’interroge-t-il.
Concernant la Commission vérité réconciliation (CVR), le parti Sahwanya-Frodebu indique qu’elle doit être mise en place rapidement. Il demande que cette commission ne se limite pas seulement à la recherche de la vérité.
Il plaide pour une indépendance de la magistrature. Selon lui, cette dernière doit faire partie des défis à relever. « La justice est instrumentalisée et semble servir d’outil du pouvoir pour mâter les opposants », précise-t-il.
Au chapitre de la corruption et des détournements des deniers publics, Léonce Ngendakumana se dit optimiste : « Les récentes révélations de l’Ombudsman Mohammed Rukara sur une éventuelle préparation de son assassinat par un groupe de corrompus hauts placés sont éloquentes. »
Il affirme être confiant que, cette fois-ci, les noms de ces ’’mystérieux corrompus’’ vont être révélés. Sinon, s’indigne-t-il, personne ne va plus avoir confiance dans les propos de l’Ombudsman, s’il ne parvient pas les dénoncer.