La Cndi a réuni la semaine dernière les deux chambres du Parlement pour clore le bal du dialogue interne. Une session riche en déclarations centrées sur la modification de la Constitution.
« Il faut que les mandats ne soient pas limités pour donner la chance à ceux qui sont choisis et aimés par le peuple de rester au pouvoir. » C’est la déclaration-choc du président de l’Assemblée nationale, Pascal Nyabenda lors de l’atelier de clôture des activités de la Commission nationale du dialogue inter burundais (CNDI), ce jeudi 9 mars 2017.
Le président du sénat a enfoncé le clou. « Pas question de limiter le pouvoir de quelqu’un si le peuple a encore confiance en lui », a souligné Révérien Ndikuriyo. Et d’indiquer qu’il faut réviser la Constitution pour que les dirigeants choisis par le peuple gouvernent aussi longtemps que le peuple le veut.
Même son de cloche du côté de Gélase Ndabirabe, député issu du parti au pouvoir qui parle de modification de la Constitution en respectant la volonté majoritaire du peuple.
Il est ressorti donc de cette session, des idées qui convergent avec les recommandations issues de la population, selon la Commission nationale du dialogue inter-burundais, à l’issue de sa tournée dans le pays. Elles tablent sur l’amendement de la Constitution avec comme finalité la fin de la limitation des mandats.
Une minorité farouche à la révision
Toutefois, quelques voix discordantes s’élèvent au sein de ce Parlement pour protester contre la révision de la loi fondamentale. L’opposant et premier vice-président de l’Assemblée nationale, Agathon Rwasa indique que ce n’est pas le moment de toucher à la Constitution. « Les mandats présidentiels doivent être limités à deux, afin de garantir le partage équitable du pouvoir. »
Selon le député indépendant, élu dans la circonscription de Bubanza, Fabien Banciryanino, toucher actuellement à la Constitution, reviendrait à vouloir plonger le pays dans un cycle de violences. Il souligne que la limitation des mandats est l’essence même de la démocratie.
En tout cas, le Gouvernement a déjà amorcé sa marche vers la révision de la Constitution. En effet, Le Conseil des ministres du 15 février a adopté un projet de loi portant création, mandat, composition, organisation et fonctionnement de la Commission chargée de proposer le projet d’amendement de la Constitution.
>>Les réactions
Charles Nditije : « C’est le président Nkurunziza qui s’est exprimé à travers le soi-disant Parlement.»
Pour le président du Cnared, « c’est le président Nkurunziza qui s’est exprimé à travers le soi-disant Parlement qui est sa caisse de résonance. » Selon Charles Nditije, le parlement burundais vient de mettre un coup d’arrêt définitif au dialogue inclusif conduit par la médiation de l’EAC. « Nous en appelons donc à l’EAC, à l’UA et à l’ONU de prendre les mesures urgentes qui s’imposent afin d’arrêter cette tragédie. »
Jean Claude Karerwa : « Ces déclarations sont l’émanation de la volonté manifeste des Burundais. »
Le porte-parole de la présidence de la République indique que les déclarations issues du parlement sont l’émanation de la volonté manifeste des Burundais à travers la CNDI. Selon Jean Claude Karerwa, « Vu le contentieux qui s’est posé en 2015 concernant la Constitution, il s’avère nécessaire de trouver les voies et moyens pour éviter que l’histoire ne se répète en 2020 et au-delà. Et cela passera par un débat constitutionnel.»
Sylvestre Ntibantunganya : « On suppose qu’il y a certains qui aspirent au changement au sein de sa classe politique.»
L’ancien président de la République indique qu’il faut être patient et attendre la fin de la crise pour penser à la modification de la Constitution. Concernant les mandats présidentiels, Sylvestre Ntibantunganya déclare qu’on devrait permettre l’alternance politique pour limiter les problèmes qui pourraient subvenir au sein du pays et du parti du président de la République, «car on suppose qu’il y a certains qui aspirent au changement au sein de sa classe politique.»
Domitien Ndayizeye : « Cela démontrerait au sein de ce parti une limitation de capacité à innover. »
Pour l’ancien président, il s’agit d’un forcing de quelques leaders du parti Cndd-Fdd à vouloir s’imposer à travers un chef d’Etat qui les comprendrait et voudrait défendre ce groupe. Domitien Ndayizeye dit ne pas penser que réellement ce soit une volonté de l’ensemble du Cndd-Fdd. « Cela serait pitoyable et démontrerait au sein de ce parti une limitation de la capacité à innover. »
Pierre-Claver Kazihise : « Les desiderata de la population doivent être pris en compte »
Le président de la société civile citoyenne indique qu’il est important que les desiderata de la population soient pris en compte. Il s’est dégagé des concertations de la Cndi que la population veut que la limitation des mandats disparaisse. « Comme nous sommes dans un pays à régime démocratique, il va de soi que la volonté de la population soit mise en avant. »
Vital Nshimirimana : « Vouloir changer la Constitution augure des conflits encore plus violents à venir »
Pour l’activiste des droits de l’Homme, parler aujourd’hui d’un régime aimé, d’un régime qui découle de la volonté du peuple, c’est un pur mensonge. Parce qu’en démocratie, c’est une question de choix, une question de mérites et d’élections. « Vouloir changer la Constitution augure des conflits encore plus violents à venir, une instabilité à long terme pour le pays. »
Amnesty International
Pour Amnesty International, presque 400.000 Burundais se sont réfugiés dans les pays frontaliers et une grande partie de la société civile indépendante et l’opposition politique est toujours en exil. Pour ceux qui restent, beaucoup ont peur d’exprimer des sentiments contraires à la volonté du pouvoir. Ce n’est pas de tout le moment d’envisager des révisions fondamentales de la Constitution, telles que la suppression de la limitation des mandats.
>>Analyse
Aucun obstacle à Nkurunziza
Thierry Vircoulon, consultant senior de l’International Crisis Group chargé de l’Afrique centrale indique qu’à ce stade, rien ne peut éviter cette révision constitutionnelle prévue depuis fort longtemps. On se souvient de la première tentative qui avait échoué à une voix près.
Selon cet analyste, compte tenu de la domination du Parlement par le parti au pouvoir et ses satellites, rien ne pourra l’empêcher de faire voter cette révision: ni l’opposition intérieure (Agathon Rwasa, Léonce Ngendakumana, etc.) ni l’opposition extérieure (Cnared, ONG, etc.).
« L’avis des Européens, des Américains, de l’ONU et de l’UA ne compte absolument pas pour le président. » On imagine difficilement les leaders de la sous-région (Ouganda, Rwanda, Kenya, Tanzanie) prendre position contre la suppression de la limitation des mandats alors qu’ils veulent eux-mêmes rester au pouvoir aussi longtemps que possible.
Toutes les planètes sont alignées pour que ce projet qui avait échoué d’une voix en 2014 aboutisse en 2017.
En ce qui concerne ses effets, il va de soi que ce changement constitutionnel va mettre les opposants au pied du mur, face à un choix d’existence. « Leur alternative sera d’accepter de rentrer au pays et de vivre sous le régime du président jusqu’à sa mort ou de refuser et d’accepter la perspective d’un long exil», analyse Thierry Vircoulon. Et de conclure : « Une telle alternative ne peut qu’approfondir le ressentiment et la crise burundaise. »
Hors du sujet, et si pertinent …
Lisant un article publié dans un quotidien que je consulte réguliérement (voir : https://www.letemps.ch/opinions/2017/03/22/lethique-reinhold-niebuhr-lesprit-barack-obama), je relève le passage suivant :
[ «Parce que l’homme est doté d’un sens de la justice, la démocratie est possible; mais parce qu’il est enclin à l’injustice, elle est nécessaire.» En langage théologique, la démocratie est ce système fragile mais nécessaire qui repose à la fois sur la grâce de Dieu (l’humain a reçu de Dieu le sens de la justice) et sur le fait du péché en sa version politique (les grands de ce monde se prennent pour ce qu’ils ne sont pas). ]
Le théologien cité est Reinhold Niebuhr, théologien protestant de New-York décédé en 1971; l’auteur de l’article est un autre théologien, professeur émérite de l’universite de Genève. Aucun de ces deux théologiens n’avait l’intention de parler du Burundi … mais ces réflexions concernent l’exercice du pouvoir, et s’appliquent de manière générale à toute société.
Entretemps, le Burundi vogue sur son petit étang de souveraineté et prétend se moquer de toute réflexion qui pourrait restreindre tant soit peu l’exercice du pouvoir, ce fascinant fétiche. La société burundaise, qu’on ne consulte pas valablement, sera forcément amenée à soigner – à grands frais – les fractures accumulées par un régime désinvolte.
Quel gâchis, vraiment.
La constitution a ete modifiee au Kenya, Tanzanie, Rwanda et Ouganda. Le Burundi ne peut pas faire le contraire de ce que tous les pays au monde font. Les politiciens sans assise politique et/ou le colonisateur en quete du Nickel et autres richesses naturelles ne pourra jamais imposer des pratiques antidemocratiques au Burundi.
@HIMA / Micombero : ta gueule connard
@Iwacu : je suis stupéfait. Je n’ai jamais vu un média protéger à ce point un troll qui pollue sans cesse son propre forum et se permet en plus de violer les règles de ce même forum consistant à publier sous plusieurs identités différentes. C’est proprement hallucinant. Que recherchez-vous exactement ? Et par pitié, ne me sortez pas le couplet de la liberté d’expression et du débat contradictoire… Et puisque toutes les règles semblent désormais ne plus s’appliquer, je me permettrai, à partir de dorénavant, d’employer un ton systématiquement injurieux à l’égard de ce triste personnage. A bon entendeur…
Note de la rédaction
Oui, vous avez raison. On aura tout essayé avec @ Hima Micombero…, je crois que c’est un cas perdu, qui relève plus de la « psy » voire plus. Des excuses à tous les lecteurs, la modération sera très vigilante.
@Yves
Employer un ton injurieux est contreproductif; car on ne peut pas prédire qui va sortir plus injurieux que l’autre.
Avez-vous eu l’occasion d’assister à ce genre de sport chez les éleveurs de vaches sur la crête Congo-Nil du pays de Ntare Rushatsi?
@Pas d’injustice là!!Qu’est ce qui n’est pas correcte dans les propos de Hima??Je trouve ça inacceptable de s’en prendre à quelqu’ un qui ne fait que donner son point de vue!!Et en plus ce qu’il dit est vrai car au Rwanda,Ouganda,Tanzanie,Kenya même en occident,on a changé leurs constitutions..Alors pourquoi cette menace envers Mr Hima?C’est son droit non!!!!?????
Iyo parlement du pouvoir cndd fdd yibaza yuko igihugu c,Uburundi yuko ari parcelle iyo pouvoir génocidaire baronse. Ubu lero inyuma y,amarorerwa birirwa barakora bahonya abarundi , ubu ivyo bakora vyose barita bakaguma bavyitirira abanyagihugu bicishije kigoyi , birirwa barabanyaga utwabo babica babangaza mw’iterabwoba ritari bwa kabe, babiriza mu mabarabara biyamaza. Bagiye lero gushiraho Constitution bibaza yuko izobafuka , ikanyegeza ayo mabi yose birirwa bakorera abarundi. Nico igituma bakwije igihugu cose izo mbonerakure zizoheraheza iyo génocide bamazemwo imyaka.
@Nyabenda Pascal
»Il faut que les mandats ne soient pas limités pour donner la chance à ceux … aimés par le peuple de rester au pouvoir ».A forcer de prétendre représenter le bien du peuple alors qu’en réalité c’est le peuple qui est spolié et détroussé de toute sa dignité on a compris le principe de nos hommes (aux ventres obèses) au pouvoir: »la charité bien ordonné commence par soi-même et finit par soi-même ».
Ca fait rire! Amnesty International….. Je croyais que c’était une organisation de Droit de l’homme!Si le Droit de l’homme existe, pourquoi priver la population de son Droit de réviser sa la constitution?
[Ndlr: Une telle alternative ne peut qu’approfondir le ressentiment et la crise burundaise.]. Je serait étonné que l’EXPERT DES CRISES DES GRANDS-LACS n’en profite pour prêcher le malheur à notre pays! Il l’a toujours prêché mais Dieu nous l’a toujours évité!
Pourquoi permettez-vous que des étrangers s’ingère dans les affaires du Burundi?
Que viens faires les avis d’Amnesty international ou de ce Vircoulon dans les affaires internes du Burundi?
Est-ce qu’il n’y avait plus de burundais à interroger?
@Is
J’ai l’impression que « ce Vircoulon » VOUS A DIT CETTE VERITE QUI BLESSE.
Vous auriez mieux fait de nous donner des arguments valables contre ce que ce consultant a Amnesty International dit.
@Is : donner un avis ou une opinion relève de la liberté d’expression et non de l’ingérence. Revoyez vos classiques
Cela m’étonnerai qu’un de nos ministre ou activiste de la société ou autre personnalité burundaise ou même africaine (chercheur , musicien….) soit un jour invité sur un plateau d’une télévision française pour débattre de la campagne électorale en France! Il n’y a que les « nègres » qui peuvent trouver cela normal!
Je me rappelle qu’à une autre époque une bouteille de vin ou un miroir suffisait pour qu’un nègre donne son frère en esclavage!
@ls
« Il n’y a que les « nègres » qui peuvent trouver cela normal! »
Ah non! Vous exagérez-là!
Vous confondez « nègre » et « pauvre »! Ce que font les puissances en Afrique noire le font ou le feraient à coup sûr dans n’importe quelle autre région du monde étant dans la même position de faiblesse.
Le monde est une jungle: c’est la loi de cette jungle qui s’applique tous les jours!
Le Cndd-fdd (ou le groupe qui le prend en otage) dit non à l’alternance politique au Burundi. Une drole de démocratie.
Indépendamment des conditions dans lesquelles votre Surpopulaire et Excellent Président de Sa République a accédé à son troisième mandat, et s’est maintenu au pouvoir, sous l’oeil indulgent d’une divinité cruelle et incompétente ;
indépendamment de ces roueries et cruautés, l’expérience répétéee un peu partout dans le monde montre que l’absence d’alternance amène immanquablement et rapidement son lot de maladies dans l’administration du pays : corruption, copinages, pratiques opaques, une justice plus ou moins à la botte.
Peu importent les sympathies que l’on peut avoir pour le CNDD-FDD, peu importent les mérites qu’il peut s’être acquis dans sa rébellion « contre les dictatures Hima ». Rien ne peut justifier cette décision d’étouffer toute opposition et de s’attribuer le pouvoir pour une très longue période.
En Europe de l’Est à l’ère de la puissante domination soviétique, un potentat local avait fait imprimer une nouvelle série de timbres à son effigie. Mais des plaintes du public concernant la mauvaise qualité de la colle avaient décidé d’une enquête. Laquelle montra que les usagers de la poste crachaient sur la face au recto, plutôt que d’humidifier la face arrière du timbre, qui, elle, était enduite de colle… (histoire invérifiable, mais d’autant plus morale).
Les écoliers irrespectueux de l’année 2016 ont-ils pu réintégrer leurs classes ?
Kubera iki tuguma tuja inyuma ? Pourquoi copier sur les mauvais de la démocratie ? Alors que les exemples modèle ne manquent pas : USA,France, etc .on va faire un grand saut en arrière et nos enfants auront la lourde tâche de mettre le pays sur les rails. Très chère armée : muragifukamye mu nda. Honte à vous.
… Et les mandataires seraient rémunérés par des impôts de la population qui ne change pas selon la volonté du peuple!
None démocratie yoba iri hehe? Ahubwo dusubire kuri « Ingoma y’Uburundi ».
Une question: le pouvoir, pour être mobilisé dans les mains de ceux qui sont aimés, serait-il une location-vente léguée par nos pères? S’il vous plait, laissons le temps aux autres de tenter leur amour.-
Je suis d’accord avec SE le Président Domitien. Veulent-ils nous dire qulil n’y a qu’une seule personne CAPABLE? Dommage !!
Faut pas vous casser la tête pour rien.
Les quelques profiteurs autour du président Nkurunziza n’ont ni l’intelligence ni la force d’imposer un président qui s’est déjà mis hors jeu au yeux de la communauté internationale. Ce groupe vit caché, chasse tout le monde quand il traverse la rue……Il suffit d’être sur son passage pour assister à un spectacle sans nom. Des soldats impolis comme tout, nourris tous les jours à la heine de l’autre, celui qui ne roule pas pour leur patron
Cette bande résistera t-elle jusqu’au délà de 2020? Par quel miracle quand le peuple est affamé, malade, nerveux, ?
Je ne le crois pas
KIBWA
@kibwa
« Des soldats impolis comme tout… »
Je me rappelle avec effroi de cette histoire d’il y a quelques décennies, où un pote à moi a vu une baïonnette plantée dans son orteil, n’ayant pas vu à temps des soldats qui défilaient au stade de foot, durant un match.
J’ai rarement croisé des soldats polis.
Ntaco abo ba DD nibagire uko bashaka duce dusubira muri zuuguruzuguru !!!