C’est officiel, le Parlement européen a adopté ce jeudi 16 janvier 2020 une Résolution condamnant ce qu’il qualifie de «détérioration continue de la situation des droits humains au Burundi à l’approche des élections de mai 2020 ».
Dans cette résolution, le Parlement européen «condamne fermement les restrictions actuelles à la liberté d’expression au Burundi, y compris les restrictions plus larges aux libertés publiques ».
Il a demandé aux autorités burundaises à abandonner les poursuites contre les 4 journalistes du Groupe de Presse Iwacu et à les libérer immédiatement et sans condition. Le Parlement européen en appelle également à la libération de toutes les autres personnes arrêtées pour avoir exercé leurs droits fondamentaux.
Ces 4 Journalistes et leur chauffeur ont été arrêtés le 22 octobre dernier. C’était lors d’un reportage à Musigati dans la province de Bubanza sur les affrontements entre un groupe rebelle et les Forces de défense et de sécurité. Ils n’auront pas le temps de faire leur travail.
Ils sont aujourd’hui poursuivis pour «complicité d’atteinte à la sûreté intérieure de l’État». Leur jugement doit être rendu avant la fin de ce mois de janvier 2020.
Lors de l’audience publique du 30 décembre 2019 au Tribunal de Grande Instance de Bubanza, une peine de 15 ans a été requise pour Agnès Ndirubusa, Christine Kamikazi, Egide Harerimana et Térence Mpozenzi, ainsi que leur chauffeur, Adolphe Masabarakiza, aujourd’hui prévenu libre.
Ce n’est pas tout, Jean Marie Vianney Ntamikevyo, substitut du procureur de Bubanza a demandé qu’ils soient frappés d’incapacité électorale temporaire. Il a également proposé la saisie de leur matériel : véhicule, appareil photo, enregistreurs, téléphones portables, chargeurs, carnets de notes et cartes nationales d’identité.