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« Le pardon n’est pas obligatoire » et autres voeux d’Agathon Rwasa pour 2013

05/05/2013 Commentaires fermés sur « Le pardon n’est pas obligatoire » et autres voeux d’Agathon Rwasa pour 2013

Celui qui se réclame toujours à la tête du FNL s’est de nouveau manifesté en revenant sur les grandes questions du moment. Notamment la CVR, le travail de la CNTB, le foncier ou encore la mise en place de la CENI.

<doc6636|right>Un message en forme de voeux à la Nation alors que 2013 éclot : Agathon Rwasa fait de nouveau parler de lui en amorçant un tour de l’actualité burundaise dans une (désormais traditionnelle) cassette envoyée à quelques médias burundais.

D’abord, sur l’épineuse question de la justice transitionnelle : "Pour respecter ceux qui veulent que la justice soit faite, il faut un tribunal spécial pour le Burundi". Pour lui, les divergences à propos du projet de loi sur la CVR témoignent de "l’existence d’un gouvernement visant uniquement ses propres intérêts. La vérité et la réconciliation sont possibles quand tous les concernés sont consultés en vue de mettre en avant l’avenir du pays hérité de nos ancêtres", énonce-t-il.
Ce point s’inscrit dans une revue générale de l’année 2012 marquée selon Rwasa par "des exécutions extrajudiciaires, la corruption en place et lieu de la tolérance-zéro devenue un simple slogan, l’inféodation de la justice à l’exécutif."

Sur les polémiques liées au travail de la CNTB, "la gestion des terres doit être discutée par tous les Burundais, qui vivent à 90 % de l’agriculture" note l’ancien directeur général de l’INSS, appelant à "la mise en place d’une caisse d’indemnisation des rapatriés ou des résidents obligés de quitter leurs terres pour différents motifs". Par ailleurs, "la question foncière doit être dans le même sac que celle des habitations. Au moment où le Burundi compte plus de 8 millions d’habitants avec 1000 naissances par jour, il est indispensable de mettre en place une politique d’urbanisation dans le but de libérer les terres destinées à l’agriculture."
Et donner l’exemple de la ville de Bujumbura : "Avec son extension, les espaces cultivables se rétrécissent et il faut absolument penser à des constructions en étages", indique celui qui glisse aux couples burundais de "mettre au monde des enfants dont ils sont capables de nourrir, de soigner et d’assurer l’éducation, seule voie pour assurer un bon avenir."

Les élections ? Agathon Rwasa indique qu’un débat inclusif devrait être organisé autour du processus électoral de 2015, pour "pour analyser toutes les élections qui ont eu lieu au Burundi et leurs résultats. De cette façon, on parviendrait à construire une démocratie au Burundi." Hélas !, continue-t-il, "la nomination de la nouvelle CENI sans consensus montre que le pouvoir veut faire cavalier seul et se maintenir au pouvoir."
Justement, des rumeurs font état de son prochain retour pour se préparer aux scrutins de 2015 … "Ceux qui le disent ne visent qu’à désorienter la population", déclare Agathon Rwasa qui en profite pour "révéler un plan d’élimination de certains leaders de l’opposition, dont lui-même, et certains acteurs de la société civile par empoisonnement dans les restaurants, hôtels ou hôpitaux."

Bref, un avenir presque noir, d’autant plus que le Burundi fait face à des défis de taille : "Malheureusement, les dirigeants actuels sont préoccupés par les richesses, l’instauration d’un système autoritaire, une privatisation à travers la tricherie comme le montrent les cas du port de Bujumbura, la vente du stade FFB ou la privatisation de Air Burundi."

Et de conclure : "Le Burundi n’est pas une propriété privée d’un parti quelconque, d’une ethnie. Par ailleurs, dans la paix ou dans l’insécurité, sous tel pouvoir ou un autre, le Burundi a existé et le restera. Pour avancer, les Burundais doivent lutter contre toute tendance ségrégationniste."

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