Très peu de gens connaissent les cinq filles qui accusent Patrice Faye. Elles sont loin d’être les innocentes « jeunes mineures » que l’accusation a présentées. Elles ont mené une débridée, un parcours de vie chaotique. Pire, elles ne sont même pas toutes mineures. Iwacu a tenté (difficilement) de reconstituer le passé tumultueux de ces filles. Considérées comme mineures, leurs photos ne sont pas publiées .
Aisha Ahishakiye
Elle est native de la commune Nyarusange, province Gitega. Les gens qui la connaissent depuis son enfance, témoignent qu’elle avait quitté le toit parental à cause de son comportement pour habiter dans le quartier Yoba, à Gitega. Par après, racontent les mêmes sources, elle est venue à Bujumbura au quartier Buterere. Elle a fréquenté les écoles PIF (Patrice International Faye) pendant deux ans. D’après Liliane Nibizi qui habitait le site Sabe proche de la maison où vivaient les enfants élevés par Faye, Aisha Ahishakiye rentrait tard la nuit et a déjà avorté plus de deux fois : « Elle a été emprisonnée à Kigobe en janvier 2010 pendant trois jours pour cette affaire d’avortement et le père de l’enfant, un certain Audace.
Selon des sources à Sabe, ce dernier ne cessait de réclamer son enfant. « Plus de deux garçons venaient la voir en même temps, se disputaient entre eux, causant le désordre dans le site », explique Olive Bararusesa, responsable du site Sabe. Patrice Faye a fini par l’installer à Kajaga. Arrivée là, son comportement n’a pas changé car des militaires de la position voisine du Castel Croc à l’époque affirment qu’Aisha Ahishakiye rentrait vers minuit : « Nous avons failli tirer sur elle à plusieurs reprises en la en la prenant pour un assaillant.» D’après Clotilde Nyandwi, la psychologue de la Fondation Stamm, Aisha a 16 ans, ce qui signifie qu’elle avait 12 ans à l’époque des faits.
Methuselah Nshimirimana
D’après nos différentes sources, elle se comportait comme Aisha. Alice Vyukusenge de la zone Maramvya, commune Mutimbuzi, affirme que Methuselah est une divorcée : « Elle était la femme d’un certain Jean Claude de Buringa en commune Gihanga. » Pascal Bizimana, sentinelle au centre d’accueil de Sabe garde un mauvais souvenir de Methuselah : « Elle rentrait souvent au-delà de 23 heures. Quand je lui posais une seule question, j’étais immédiatement roué de coups par des garçons qui l’accompagnaient. »
Notre source ajoute que Methuselah fréquentait les bistrots surtout à la 25ème avenue à Buyenzi chez Mukono en compagnie de Aisha Ahishakiye. Actuellement, Methuselah Nshimirimana a 20 ans selon la liste trouvée à Sabe. Elle n’est donc pas mineure.
Fabiola Mukeshimana
Elle était une bonne à tout faire à Kajaga. Selon Léopold Ntamatungiro qui gardait le site de Patrice Faye à Kajaga, Fabiola Mukeshimana a pris connaissance de l’existence du centre d’accueil de Patrice Faye grâce à Aisha Ahishakiye : « C’est aussi une divorcée. Son mari habitait à Buterere et travaille dans une organisation non gouvernementale « AJAD ». Après ce divorce, poursuit notre source, Fabiola Mukeshimana a noué des relations avec un autre garçon qui garde l’antenne de « Leo », sur la route de l’aéroport : « Le 14 février de cette année (Saint-Valentin), ils ont passé la nuit ensemble. » D’après la liste disponible au centre d’accueil de Sabe, Fabiola Mukeshimana a 25 ans.
Alima Dusengimana
Native de la commune Rugombo, Alima Dusengimana a été accueillie à Sabe en septembre 2010. Ses parents sont respectivement Jackson Bikorimana et Consolatte Nibogora. Ceux qui habitent près du centre d’accueil de Sabe ne savent pas beaucoup sur Alima sauf qu’elle sortait souvent, prétextant qu’elle rendait visite à sa maman.
Néanmoins, son frère Melchior Sabimbona affirme que sa sœur sortait souvent avec des garçons et se dirigeaient vers une destination inconnue : «Je la fouettais presque tous les jours et mon père l’avait déjà chassée de la maison. » Selon toujours la liste trouvée à Sabe, Alima Dusengimana a 16 ans.
Evelyne Harerimana
Son passé n’est pas bien connu. Les voisins indiquent qu’elle habitait chez une certaine Rahabu, riveraine du site Sabe avant d’aller chez Patrice Faye. Toutefois, ses voisins témoignent qu’elle n’a pas habité longtemps chez Rahabu parce qu’elle commençait à entretenir des relations avec des garçons du site : « Elle a alors été recueillie dans le centre d’accueil de Patrice Faye », confie un habitant de Maramvya. Elle a 15 ans d’après le registre trouvé à Sabe.