Ce 10 avril 2013, la Parcem animait un point de presse où elle dénonce des anomalies dans la gestion des fonds alloués au fonctionnement du Conseil économique et social : ses membres s’arrogent le droit de se doter de salaires sous forme d’indemnités alors qu’ils prestent ailleurs.
<doc7708|left>Selon l’association Parole et action pour le réveil des consciences et l’évolution des mentalités (Parcem), la loi nº 1/13 du 18 avril 2006 est claire. Dans son article 12, il est stipulé que le mandat des membres du Conseil est gratuit. Et que l’Etat prend en charge les dépenses liées au déplacement et au séjour à l’occasion des réunions et activités organisées par le Conseil. Mais, ce n’est pas le cas selon la Parcem : "Les membres du bureau du conseil s’arrogent le droit de se doter des indemnités élevées alors que la loi ne le permet pas", indique Faustin Ndikumana, président de la Parcem.
Selon lui, sur 178.000.000 Fbu du budget, exercice 2013, 62.000.000 Fbu sont consacrés aux indemnités du bureau du Conseil alors que ces mêmes membres prestent ailleurs. En plus de ces indemnités, poursuit Faustin Ndikumana, il y a 32.000.000 Fbu alloués aux jetons de présence. Ce qui est alarmant selon le président de la Parcem, c’est que le budget alloué au secrétariat exécutif chargé d’organiser les activités quotidiennes (ateliers et conférences) est minime par rapport aux fonds destinés aux indemnités. Seulement 20.000.000 Fbu. Ce qui limite son efficacité.
Faustin Ndikumana fait savoir que pour rendre ce conseil plus efficace, il faut d’abord qu’un budget plus consistant soit alloué aux travaux de recherche, de consultance, des ateliers de réflexion pour trouver des solutions aux problèmes qu’endure le Burundi en matière économique. Le président de la Parcem trouve bizarre qu’il faut attendre le Conseil National de sécurité pour résoudre un problème purement économique, comme [la dernière envolée des devises->http://www.iwacu-burundi.org/spip.php?article4966] : "La raison d’être de ce conseil était d’avoir un Etat-major de réflexion permanent pour conseiller le gouvernement à faire des choix économiques stratégiques", souligne-t-il. "Impossible d’avoir une bonne réflexion si le budget consacré à ce travail est dilapidé."
Et la Parcem est au courant de l’existence d’un décret qui voudrait octroyer ces indemnités aux membres de ce conseil … Au ministère des Finances, "c’est une situation à assainir car c’est inadmissible que des autorités se fassent payer doublement", martèle Faustin Ndikumana. Il exhorte aussi les deux chambres du parlement de s’impliquer d’autant plus que c’est elles qui ont voté cette loi.
A l’inspection générale de l’Etat et à la Cour des comptes, il leur demande d’intervenir et de vérifier minutieusement la gestion des fonds du Conseil économique et social.