Plus de 130 mille personnes des communes Kirundo, Busoni et Bugabira de la province Kirundo ont reçu, mardi 5 mars, une aide en vivres de plus de 1000 tonnes. Les bénéficiaires et l’administration se réjouissent de cette initiative du PAM.
C’est un parterre d’enfants, d’hommes et de femmes venus pour la réception de cette aide en vivres du PAM, au terrain de la colline Gatete dans la zone Gatare en commune Busoni, ce mardi. Un lot de 10 sacs de maïs et 3 sacs de haricots de 50kg, en plus de l’huile de palme et du sel, pour 20 ménages.
« Une aide d’urgence pour une population dans une insécurité alimentaire sévère », souligne Virginia Villar Arribas, représentante du PAM au Burundi, avant d’ajouter : «On est préoccupé pour trouver les moyens afin de continuer à aider cette population.» La population n’ayant pas pu, explique-t-elle, cultiver pendant la saison culturale en cours, suite à la sécheresse, doit être accompagnée. Et d’évoquer une séance de réflexion entre le PAM, l’administration et la Croix rouge, dans 15 jours, pour un appui sur le long terme. Objectif : des mesures adéquates pour que la sécheresse ne soit plus le déterminant incontournable de la famine dans cette région.
«Nous saluons vivement cette assistance du PAM», a déclaré Alain Tribert Mutabazi, le gouverneur de Kirundo, insistant sur les stratégies à mettre en œuvre pour éradiquer « la recrudescence de la famine dans sa province. » Notamment des techniques d’irrigation, la culture dans les marais ainsi que l’usage des motopompes. Ainsi, la province pourrait profiter au maximum de ses lacs. Il appelle toutes les âmes charitables à venir en aide à cette population. «Cette aide est pour quinze jours. Il faut au moins une aide de deux mois au vu des besoins». M. Mutabazi invite les habitants de la localité à s’investir dans des activités génératrices de revenus outre l’agriculture, dont le commerce et l’apiculture.
Les bénéficiaires satisfaits, mais…
Les bénéficiaires interrogés s’en réjouissent. Dans la commune Busoni, racontent-ils, certains sont morts, d’autres ont fui vers le Rwanda, tandis que ceux qui restent tombent sans cesse en syncope.
«Nous remercions le PAM pour son assistance car nous traversions des temps difficiles, ces derniers jours, avec la sécheresse», assure Estella Mukamana, chef d’une cellule de la colline Gatete.
Elle déplore, néanmoins, que cette aide ait été insuffisante. Dans sa cellule, seuls 5 ménages sur 12 en ont bénéficié.
Rosalie Nahimana, une sexagénaire de la colline Cimbogo, déplore que les plus nécessiteux n’aient pas reçu cette assistance du PAM : « Nombre des bénéficiaires sont ceux qui ont dû donner des pots-de-vin à ceux qui faisaient les listes». Et de conclure : «Pour la prochaine fois, il faudrait que le PAM essaie de donner le peu qu’il aura eu au plus grand nombre possible d’individus.»