Sur près de 550 commerçants exerçant aux marchés de Makamba et Nyanza-Lac, une minorité dispose du Numéro d’Immatriculation Fiscale (NIF). Les commerçants réclament plus de sensibilisation de la part de l’OBR.
« Et si je me fais inscrire, les taxes vont-elles diminuer ? »se demande Alexis Nimubona, un commerçant des ustensiles de cuisine au marché de Makamba. Il s’approvisionne à Bujumbura. « L’essentiel, pour nous, est que les commerçants paient moins de taxes pour que les consommateurs n’en fassent pas les frais. »
Pour Benoît Bigirimana, président de l’association des commerçants de Makamba, la majorité des commerçants s’approvisionnant sur place ne voient pas l’intérêt de se faire immatriculer. « Hormis les grands commerçants qui connaissent l’importance d’avoir le numéro d’identification fiscale, ces petits commerçants ont des préjugés envers l’OBR. Ils estiment que ce sont des taxes qui s’ajouteront à d’autres, » explique M. Bigirimana.
Même son de cloche à Nyanza-Lac
A Nyanza-Lac, les vendeurs ignorent aussi l’importance de se faire immatriculer. Japhet Ndikuriyo, commerçant depuis une année, n’y va pas par quatre chemins : « Comment est-ce que nous pouvons savoir l’importance du NIF, alors que nous n’avons jamais eu à l’utiliser ? Pour le moment, je ne vois pas l’intérêt de l’immatriculation. »
Francine Sindayigaya, vendeuse de pagnes, abonde dans le même sens : « Déjà, je paie les taxes, alors que je m’approvisionne à Bujumbura. Si je me fais immatriculer, sûrement que je payerai des taxes de trop. »
Quant à Sadock Matata, président de la société de gestion du marché de Nyanza-Lac, il assure que peu de commerçants du marché de Nyanza-lac sont au courant de l’importance de se faire immatriculer. « Les commerçants ont peur de l’OBR. Ils estiment que les taxes collectées peuvent excéder leurs capitaux. Imaginez si une personne a un capital d’un million et que l’OBR lui demande 500 mille Fbu d’amende ! Comment, dans ces conditions, ira-t-il chercher l’immatriculation auprès de cet office ? » fait-il remarquer. Et de réclamer la sensibilisation sur le civisme fiscal pour plus de compréhension : « Nous nous sommes faits inscrire au cours de la dernière campagne, mais nous ne savons pas à quoi vont nous servir ces numéros d’identification fiscale. »
Les avantages de se faire immatriculer
Dieudonné Kwizera, Directeur de l’Immatriculation des contribuables, Véhicules et Entreprises à l’OBR, rappelle l’importance d’avoir un NIF pour tout commerçant : « C’est une obligation pour accéder aux différents services comme les crédits bancaires, le transfert de propriété, les dédouanements ou toute activité commerciale et fiscale. » Le NIF est considéré comme une carte d’identité pour un contribuable.
Par ailleurs,« Etre un contribuable, c’est manifester la volonté d’un patriote. Toute personne qui exerce une activité qui génère des revenus, quel que soit le capital, doit contribuer au bon développement du pays, » insiste M.Kwizera.
Même constat pour Gilbert Nduwayo, gouverneur de la province de Makamba : « Le fait de travailler dans la légalité donne de l’espoir à la province pour différentes passations de marché.»
Il prévient que les récalcitrants vont avoir des problèmes prochainement : « Makamba est frontalière de la Tanzanie, et la plupart des commerçants exercent dans l’informel et pratiquent souvent la fraude. S’ils continuent ainsi, ils n’auront plus le droit de faire du commerce car il y a des taxations obligatoires aux frontières. La compétition avec nos voisins sera nulle. » M. Nduwayo appelle tous les commerçants à être en ordre afin de contribuer au développement du pays. « Si ces commerçants ne sont pas inscrits, la province ne saura pas avec qui travailler légalement. »
Certains commerçants voient déjà l’importance de se faire immatriculer. Amos Nijimbere qui s’est fait inscrire pendant la campagne de l’OBR indique que grâce au NIF« des clients peuvent le trouver facilement »
Quant à ces commerçants qui ont peur de se faire immatriculer, M.Kwizera souligne qu’ils s’exposent aux sanctions prévues par la loi fiscale.
L’OBR fait savoir qu’il continuera ces campagnes de sensibilisation qui ont commencé au second semestre de 2013. « Dans un premier temps, on a procédé par la registration, après suivra l’établissement des impôts égaux en rapport avec la catégorie du commerçant, »rassure M.Kwizera.
« …….Imaginez si une personne a un capital d’un million et que l’OBR lui demande 500 mille Fbu d’amende…… » à quoi cette révélation est-elle relationnelle avec le NIF??! A moins que le concerné a commis des actes frauduleux. Par ailleurs en cas de fraude ce n’est pas le capital qui est frappé par l’amende mais c’est la valeur des marchandises attrapées en fraude. Eduquons – nous.
les gens se plaignent que les taxes et impôts sont exorbitants. quelle solution?