Par le Professeur NDAYISABA Joseph
Responsable de la Chaire UNESCO
Université du Burundi
Souvent, lorsqu’un des protagonistes dans un conflit se sent très puissant, la tentation est trop forte d’user de la force pour intimider et/ou écraser l’autre, et ainsi mettre fin au conflit en sa faveur. Ce comportement s’observe à tous les niveaux : entre les Etats, entre les citoyens et l’Etat, entre les époux dans un ménage…
Au Burundi, le 26 avril 2015 plus exactement, un conflit a éclaté entre le pouvoir et ses opposants au sujet du troisième mandat du Président : légal pour le pouvoir, ce troisième mandat est jugé illégal par l’opposition car violant la Constitution et les Accords d’Arusha. Un conflit somme toute politique, qu’une interprétation correcte des textes légaux aurait pu régler. D’éminents juristes ont été consultés ou ont donné spontanément leurs avis. Au lieu de les prendre en compte pour régler le conflit, le Gouvernement, sûr de sa puissance, a opté d’user de la force et de la violence pour mâter la contestation, et sauvegarder ainsi le mandat à la source du conflit.
Dans les processus de gestion et de résolution des conflits, une mise en garde est récurrente chez les auteurs qui traitent ce sujet : le recours exclusif à la force est la plus mauvaise solution pour régler les conflits. Pourquoi ? Pour quatre raison :
1. Parce que le conflit est naturel et permanent
Au sein d’un Etat, d’une association, d’un ménage…le conflit est naturel et permanent, parce que les intérêts ne convergent pas toujours. Ceci parce que les besoins à satisfaire diffèrent selon les individus dans un espace et un temps donnés. C’est pour cette raison que les hommes ont inventé les lois, les règles et les conventions : pour éviter l’oppression des plus faibles par les plus puissants. Si la dot et l’Etat Civil n’existaient pas, ce sont les hommes les plus forts et les plus agressifs qui feraient des enfants…les autres les regarderaient jouer…
Si le plus fort se permet de violer ces règles et conventions, impose ses décisions en violant les droits des autres, il provoque fatalement le refus et la révolte. Il installe un climat de méfiance et de défiance, incompatibles avec la paix sociale. Cette manière de régler les conflits a donc comme effet de les démultiplier et de les aggraver. On multiplie les ennemis et de nouveaux conflits se superposent aux premiers. C’est s’exposer à être en guerre tout le temps avec tout le monde. Au départ, on vivait un conflit entre burundais à propos du fameux mandat. Aujourd’hui, le Burundi est pratiquement en conflit avec le monde entier !
2. Parce que le « vaincu » n’a qu’une idée : la revanche
Si l’adversaire dans un conflit cède sous votre force et votre violence, ceci ne veut pas dire que le conflit est clos. Il peut décider d’attendre son heure. Il vous regarde savourer votre victoire, et attend. Puis un jour, au moment où vous vous y attendez le moins (vous avez peut être signé un « accord de paix »), il vous saute à la gorge et vous étrangle. Ou vous fait subir le triple des souffrances que vous lui avez fait endurer.
J’ai peur que les hommes politiques au Burundi ne soient bien installés dans cette logique de la revanche, d’où des crises qui s’auto alimentent depuis l’indépendance du pays. De fait, certains propos d’hommes politiques en privé ou en public font peur : actuellement par exemple, avoir été victime de 1972, ou avoir combattu au sein de la rébellion est devenu un fonds de commerce politique, un label de « qualité » citoyenne, un signe de « loyauté » envers l’Etat. Ceci expliquerait les difficultés de sécurité que vivent les anciens FAB depuis quelque temps. En attendant la revanche des victimes des crises suivantes, passées et à venir!
Qui arrêtera ce cycle infernal ? Au lieu d’être concentrées sur le développement du pays, toutes nos forces et nos énergies sont affectées à la lutte contre les «menaces » de nos pouvoirs. Jusque quand ? Puisque, comme disait récemment un parlementaire : toute action provoque une réaction. Cela s’arrêtera où ?
3. Parce que la force n’est jamais pérenne
Vous êtes fort, vous terrassez vos adversaires. Naturellement, les efforts épuisent, vous finissez par être fatigué, esquinté. Selon vos ressources et les faiblesses de l’autre, vous tenez plus ou moins longtemps. Dès que l’adversaire sent que vous faiblissez, il repère là où ça peut faire le plus mal, il réunit toutes ses ressources, vous fait fuir ou tomber. C’est une stratégie classique chez les sportifs en compétition. Si vous tombez sur des animaux qui se battent : les coqs, les chiens ou les taureaux… Observez-les attentivement. Vous comprendrez ! Ce n’est pas l’attaquant intrépide qui gagne nécessairement la bataille !
Un Gouvernement, ici et ailleurs, est toujours une super puissance vis-à-vis du peuple. Il a à son service l’administration, la police, l’armée, les services « secrets », la justice…. Il les déploie sans réserve, en cas de menace sur son pouvoir, pour réprimer des contestations, des manifestations, des opposants trop remuants…
En plus, il est immensément plus riche que ses « adversaires » : plus d’argent et d’équipements, plus d’hommes, plus de soutient « populaire »…Malgré ces gros avantages, tôt ou tard, à force de servir intensément, cette « Puissance de l’Etat » finit par s’épuiser, se lézarder. Il n’y a qu’à lire l’histoire des révolutions passées et récentes à travers le monde : les pouvoirs qui dépensent trop d’énergie à matraquer les adversaires, réels ou supposés finissent par s’effondrer de fatigue. Ou alors, versent dans l’inertie, sûrs d’avoir « vaincu », et que plus rien ne bougera contre eux. C’est comme ça que les Barbares ont eu raison de la puissance de Rome…
Personne, aucune structure, même les Etats, ne peut être fort partout et tout le temps. Au Burundi comme partout ailleurs. C’est une loi de la nature. J’en connais des papas qui en font baver à leurs épouses : humiliations, injures, coups…Petit à petit les enfants grandissent. Un jour, il tente de taper sur maman, ils s’interposent et lui disent : papa, c’est fini, tu ne recommences plus ! Ou tu sors de la maison !
Je ne discuterai pas ici de l’aspect légal ou illégal de l’usage de la force par les Gouvernements. C’est un autre débat. Ce qu’il faut retenir ici, c’est que plus vous déployez d’efforts et de force, légale ou pas, et plus vite vous céderez sous l’épuisement. Et quand le muscle et le cerveau sont fatigués, ils ne répondent plus, et il ne sert à rien de forcer… Même les champions du monde n’échappent pas à la règle.
4. Parce que l’usage de la force détruit la relation
Les conflits caractérisés par de graves violences se résorbent difficilement, parce que les protagonistes souffrent de graves séquelles physiques et mentales, impossibles à oublier. Il en est de même des conflits « réglés » par la menace et l’intimidation. La réconciliation est plus compliquée et prend plus de temps. La preuve : on souffre encore des séquelles de la crise de 1972, je l’ai indiqué ci-dessus. Après 43 ans, des orphelins de cette crise sont encore cristallisés sur des stratégies de vengeance et de revanche! La violence éloigne les protagonistes les uns par rapport aux autres, elle détruit la Relation. Elle creuse un fossé entre les victimes et ceux qui les font souffrir. La violence de l’Etat détruit l’Etat.
Un Etat est une communauté de citoyens aux caractéristiques et intérêts multiples : un Gouvernement n’a aucun intérêt à cultiver des réflexes identitaires et la violence d’Etat comme mode de résolution des conflits : c’est un très mauvais exemple, qui finit de toutes les façons par se retourner contre lui, tôt ou tard ! L’usage excessif de la force dans un conflit rend le dialogue ou la négociation difficile, surtout s’il s’ajoute au conflit initial un contentieux de sang.
La police, qui est l’instrument du Gouvernement, répond à la violence par une violence encore plus grave, au lieu de traiter « l’insurrection » par les instances légalement habilitées et reconnues, encore faut-il qu’elles soient politiquement neutres et indépendantes. En se comportant ainsi, le Gouvernement installe et perpétue un climat de terreur dans le pays, et monte les enchères de la violence.
Les images insoutenables de corps jonchant les rues, torturés ou mutilés ne dissuadent pas les « insurgés » de s’insurger. Elles suscitent l’indignation et la révolte, non seulement chez les insurgés, mais chez tous ceux qui les voient. La violence exercée sur l’adversaire le rend encore plus déterminé à en découdre.
Plus grave : la « force de l’Etat », légitime par essence, a été démystifiée, salie, par les méthodes trop brutales des services de police ! Dans certains quartiers, les enfants sont pris d’une peur panique quand ils voient un policier en uniforme ! Les policiers n’inspirent plus ce sentiment de sécurité qu’ils sont censés incarner, mais la peur d’être arrêté, violenté, assassiné…Cette perception est par ailleurs entretenue par l’habitude qu’ils ont pris de rouler à tombeau ouvert dans les rues, le doigt sur la gâchette de leurs grosses mitrailleuses…ils ont finis par devenir eux aussi des victimes de la violence.
Comme disent les miliaires, le feu attire le feu. La violence attire la violence. Et dans un pays en proie à la violence, le discours de paix ne prend pas. Vous ne pouvez pas dire aux gens : soyez calmes, vaquez à vos occupations habituelles. Le lendemain vous vous introduisez chez eux, vous les terrorisez, vous en arrêtez quelques-uns, vous leur tirez dessus, on trouve leurs cadavres le lendemain…Non, la mayonnaise ne peut pas prendre.
La confiance ne peut pas s’installer entre les citoyens et le Gouvernement dans un contexte pareil. Pour rétablir la paix et la sécurité dans le pays, le Gouvernement doit essayer autre chose.
Et il faut se décider vite (je me demande d’ailleurs s’il n’est pas trop tard !): le pays est au bord de la guerre civile, qui peut durer longtemps, avec son lot de morts et de destructions, et dont personne ne peut prévoir l’issue. Le pays connaît une pénurie de devises, les salaires vont manquer, nous allons connaître bientôt de sérieuses pénuries de médicaments et autres produits de première nécessité importés. L’inflation va appauvrir tout le monde, des opérateurs économiques sont déjà à plat ventre…
La crise va cette fois-ci, toucher sérieusement les 99% de la population, supposée vivre « en sécurité ». Il ne sert à rien de bomber le torse face aux partenaires qui menacent de nous sanctionner ou qui nous mettent sous sanctions. Il ne sert à rien de les insulter. Cela n’aura aucun effet, la situation va continuer à se détériorer, lentement, insidieusement, douloureusement…
Je persiste à croire que la force et la violence sont de très mauvaises manières de régler les conflits. Un Gouvernement, c’est comme un parent face aux enfants, ou un enseignant face aux élèves : il ne peut pas se faire accepter et respecter par la terreur. Au contraire, l’usage de la terreur lui fait perdre toute crédibilité. Un enseignant qui tient une classe avec un gros bâton dans la main n’inspire pas le respect, mais la peur. Et pour se venger, les élèves n’hésitent pas à lui tendre des pièges.
Surtout, le Gouvernement se doit de penser aux catastrophes qui vont s’abattre sur le pays, parce que le Burundi refuse de s’aligner sur les standards universels de gestion des Etats. De nos jours, un Gouvernement ne peut pas dire à la Communauté Internationale : vous n’avez rien à dire, je suis souverain, ce sont mes citoyens que je tue, pas les vôtres…Ça ne passe plus.
* Les articles de la rubrique « Opinion » n’engagent pas la rédaction
Si Nkurunziza avait accepté de quitter le pouvoir, allait-il mourir de faim? Mais il a preferé hypothequer toute une nation qui avait fondé son espoir dans les Accords d’Arusha pour afin vivre en paix ne fut ce qu’un siecle.c’est en 2020 qu’on va découvrir le vrai visage de Nkurunziza, quand il va jeter completement à la poubelle les Accords d’Arusha en briguant un quatrieme mandat.
Le droit de representer ou pas, c’est pas une affaire de faim. Il faut definer le problem comme il se presente. Nous sommes dans une democratie base sur la regle du droit. Le president, que je ne soutiens pas par ailleurs, veut se presenter. Son parti via le parlement interroge la cour constitutionnelle qui lui repond favorablement. A qui donc la faute? Nous avons opte pour ce systeme. Notre faute c’est d’avoir confondu droit et justice. Le droit n’est pas la justice absolue. On peut certes crier au scandale mais on ne peut crier « illegalite » et metre le pays sous feu parcequ’un president ou toute autre personne politique est de mauvaise foi.
Je conviens qu’il faut à tout prix éviter le(s) conflit(s). Mais pour le cas du Burundi ou (nous les Burundais), on est amené de croire que les guerres civiles, insurrections….. font le menu de notre quotidien. La preuve en est que même l’auteur de cet article semble vouloir inciter à la guerre ou à la révolte. Il est partisane. Cette manière d’agir et de penser par presque nous tous ne permettra presque jamais aux burundais de recouvrer la paix. Mais je suis optimiste. Un jour on finira par comprendre que la paix vaux tous ce que nous avons vécu dans le passé et que nous vivons aujourd’hui.
Le biais est évident dans cet article. Vous ne voyez que les fautes du pouvoir. Et dire que vous détenez une chaire UNESCO….!
Quant aux conséquences de la violence, on peut aussi dire que la violence des insurgés appelle une triple réponse de la police. Quelle manifestation pacifique où on brule les gens et où on jette des pierres à la police? Combien de policiers ont été tués ou blessés. Aux États-Unis en 2015, 1000 personnes ont été tuées par la police alors qu’ils n’étaient même pas armés et aucun policier n’a été blessé.
Vous dites qu’il y a eu des juristes qui se sont prononcés et qu’on auraient dû suivre leur proposition. Là encore vous ne voyez les juristes que dans le camp de l’opposition. Les juges de la cour constitutionnelle ne le sont pas. Les juges de la EAC ne sont pas non plus des juristes.
« On le connaît l’arbre par ses fruits ». On sait bien que ce qui arrive maintenant est une tentative de refuser la démocratie par la violence. Ce n »est pas nouveau par ailleurs. C’est depuis 1961…
ivyo uvuga usa nuwufise impengamiro yicakubiri muga ntaco ibereho uzobitahura nivyagushikira niho agatima buntu kazokwereka ko wari wihenze canke kwabaye ukutamenya canke UBUJUJU BWAWE
Cher ami Amurani, on ne peut pas justifier ses fautes par les fautes des autres, surtout si on est responsable. Ce n’est pas parce que des manifestants ont jetés des pierres sur les policiers que ces derniers doivent leur tirer dessus à balles réelles? Que leur a-t-on appris pour maintenir l’ordre? Tirer sur tout ce qui bouge dès qu’ils se sentent menacés? Si c’est la cas, il va y en avoir encore, des morts!
Excellente analyse pr Ndayisaba j’ ajouterais que la méfiance de la population envers la police et l’ armée s’ installe pour y rester. Pourquoi? La police est supposée être une institution pour la protection publique, ce qui n’ est pas le cas au Burundi. On n’ a même honte d’ accepter qu’ on a une parenté policière suite à cette mauvaise réputation criminelle. Au Burundi,la défense nationale est devenue défense politique et outil du parti au pouvoir. Les enfants burundais vivent sous la peur extrême. Imaginez-vous qu’ un enfant même malade ne peut pas pleurer pour exprimer sa douleur. Pourquoi? La police vient prendre papa ou nous tuer si je pleure. Un enfant burundais ne peut pas pleurer pour réclamer à manger sinon la police vient nous tuer. Quelle honte à nos frères, nos soeurs, nos oncles , nos enfants et nos tantes policiers et militaires!! Suggestion: reconstruire un Burundi tout neuf, de confiance à toute la nation, c’ est de consulter tous les dossiers vierges des personnes qui se présentent comme candidat au gouv. Et président d’ un parti politique. Fermer complètement l’ institution policière. Supprimer toutes les vices présidences et diminuer le nombre des députés et sénateurs pour un petit pays de 10 millions d’ habitants.
Tes suggestions ne tiennent pas. Le président Ndadaye a voulu construire un Burundi nouveau tu te souviens de ce qu’on lui a fait. La fermeture de l’institution policière comme si les burundais deviendront des anges dans ce Burundi neuf que tu proposes.
L’impératrice Wu est arrivée au pouvoir en octobre 690 jusqu’en février 705 et elle peut se targuer d’avoir été la seule femme à tenir la baraque chinoise. Le problème c’est que son bilan est un peu mitigé : cruelle et sadique, elle ne supportait pas vraiment qu’on la contredise et zigouillait à tour de bras. Tout le monde y passe, sa nièce, ses neveux, sa fille de quelques jours à peine, poussant aussi l’un de ses fils au suicide. Quant à son peuple, elle lui a fait subir toutes sortes de tortures, ébouillantant même quelques clodos. Une crème.
L’usage de la violence dans un conflit politique, alors que celle-ci ne s’est pas encore installée, peut être considéré comme une manifestation de faiblesse.
Cet usage trahit un manque d’arguments pour étayer sa propre position, et, en définitive, donne raison à son adversaire quelle que soit l’issue provisoire du conflit que la violence aura arrachée.
Gros bras, certes; mais pensée étroite, hélas !
Cela dit, je conçois que le président jouisse encore d’un large soutien et que ses choix discutables ne soient justement pas discutés par une partie de la majorité, disons « démographique ».
Ce président représente la rébellion victorieuse, celle qui garantit à la faction de la majorité évoquée ci-dessus de ne plus être soumise à la domination brutale et arbitraire qui fut le fait d’une minorité, qui est encore – consciemment ou non – assimilée à un ennemi.
Or, par le fait même qu’il a pris part à la rébellion et qu’il peine visiblement à se détacher de cette expérience, ce président ne peut pas être le garant d’une paix citoyenne dans le pays – ce que demande entre autres la constitution.
Je pense quant à moi que les garanties sont à chercher plutôt dans le respect de la Constitution et des Accords d’Arusha, qui représentent le socle sur lequel établir des rapports constructifs avec les oppositions. Une opposition qui a trouvé sa place dans le jeu politique et qui jouit du respect qu’elle mérite ne va probablement pas mettre en danger le vivre ensemble péniblement construit.
La méritocracie des guerriers est impuissante à faire évoluer les rapports entre les différents groupes sociaux qui forment une nation burundaise au bord de l’éclatement.
Pourquoi attendre des centaines de morts pour donner des lecons de RESOLUTION DE CONFLITS ? Il faut que nos fils meurent pour que soudainement des experts commencent à parler
WEHO WARIHE? WAKOZE IKI KUGIRA UNEGURE UWUVUZE UBU?
Mwakoze iki imbere yiwe ? Mwafashije iki ? Mwagaye iki ? Mwemeye iki ? Mbega niwe yabishe ? Atovuga vyofasha iki ?? Yonuma wokwunguka iki ??
Teddy reka sigaho! Nd’umuhutu ariko ivyo Dr Ndayisaba (n’umututsi ndamuzi) avuze ntubigaye. Ni ukuri kuzima kandi Uburundi n’abarundi tuzicwa n’ukudahanugwa bivanze n’ukutumva. Atari hamwe noba nihenze, Ndayisaba aragukurira kandi nanje arankurira bigatuma utoguma ugendera kuri ya mvugo ya ba sindabibazwa ya wamaze iki. Ter’intambwe ugire ico unegura wongere ugire ic’ushima muvyo yavuze kuko naho benshi twirabura, mu ntoke no mu kirenge harera.-
Kabadukaritse sinagaye ivyo mwigisha Ndayisaba yavuze nagaye ahubwo ivyo mutima yanditse !!!!
Article balance. Certains Burundais preferent des « Butoyi Evelyne et l’autre Dame parlementaire » qui disent que oser critiquer ou etre contre Nkurunziza equivaut a etre contre Dieu!
Oui, l’opposition a une responsabilite dans les violences, mais elle a ete force de le faire. Manifs pacifiques, ou des jeunes manifestants recoivent des tirs a balles reelles. Mandela avait aussi tire la meme conclusion: il ne sert a rien de protester pacifiquement quand l’autre camp utilise la violence crue.
Tout ca n’est pas bon pour le Burundi. Nous allons encore perdre beaucoup (tous) et ensemble.
Question: Est-ce simplement la violence….? Tout jeune (majeur oui, mais aussi mineur ) masculin tutsi habitant les quartiers dit contestataires (meme a l’interieur du pas, des provinces ne sont plus epargnnes) est a arreter, maltraite, torture. La majorite de ceux-ci est tuee ou portee disparue…De jeunes hutus sont aussi arrtes, mais en grande majorite, ils sont relaches. Un quartier contestataire tend a faire une tres petite exception: Buterere…
Corps laisses dans la rue, d’autres encore enterres dans des fosses communes etc… Ceci se fait a petit feu, des fois des centaines sont tuees, parfois, des dizaines, voire meme un petit nombre. Nos lois sont pourtant claires: la perpetuite a la place de la mort. Est-ce de la violence seule ou il y a t-il quelque chose de plus savant???? Qu-est-ce que c’est au fait? Micombero n’avait jamais accepte un genocide en 1972, les Frodebistes de 1993 le nient toujours, qui peut l’admettre au fait? Radio silencieuse, l’eglise catho idem, societe civile meme chose…..C’est quoi au fait?????
Urakoze kur’iyo analyse naho har’abaca bayiha iyindi ntumbero.-
Très vrai!! De nos jours, un Gouvernement ne peut pas dire à la Communauté Internationale : vous n’avez rien à dire, je suis souverain, ce sont mes citoyens que je tue, pas les vôtres…A-t-on des dirigeants faits pour tuer le peuple ou diriger vers le progrès du pays?
ndavyumva uko ubivuze muga hari intumva no mubategetsi zirimwo BARI BAHANUYE
Excellente analyse d’un sage qui, si je ne me trompe, fut aussi ministre.
Le pouvoir autocratique rend aveugle, sourd et ivre.
Tous les autocrate du monde se ressemblent. Ils sont obsédés par un phantasme d’adulation et ont un seul argument à tout: la force.
C’est cette honteuse ivresse qui les perd.
On voit vraiment que c’est plutôt un analyste chevronné il dit la vérité rien que la vérité . Je demanderais à Ngendanzi de le contredire plus tôt que lui coller une étiquette . N’uwanka urukwavu………
La force et l’opposition l’utilise aussi pour faire échouer le pouvoir de Bujumbura par les gros moyens données par les Occidentaux (surtout la Belgique) »Malgré ces gros avantages, tôt ou tard, à force de servir intensément, cette « Opposition » finira par s’épuiser, se lézarder. Surtout que si ces Occidentaux ne voient pas de resultats ils vous delaissent.
Pour plus de detail Veuillez vous rememorer cet article: https://bujanews.wordpress.com/2015/06/04/le-temps-mauvais-allie-de-lopposition-et-de-la-societe-civile/.
Le texte ressemble plutôt à une prise de position.Quand un scholar prend la plume,c’est pour exposer les faits. Mais apparemment si j’ai pas mal lu,le texte sonne la charge contre la partie gouvernementale au niveau des illustrations. On retient que les actes de violences sont asymétriques et uniquement imputable au pouvoir. Il faut reconnaître les responsabilités des uns et des autres équitablement dans cette crise. Mais je comprends aussi qu’il y a des actes qui sont difficiles à dénoncer ,en l’absence de la connaissance de l’acceptation de la critique de certaines parties.
Par ailleurs, je suis d’accord avec le fait que le mot souveraineté ne peut plus être évoqué,on sait que tous les Etats autarciques ont fini par éclater et embrasser la mondialisation politico-économique, mais tu oublies que le gouvernement peut décider de ne pas s’aligner sur l’axe occidento-capitaliste ,qu’il accuse d’appliquer les deux poids deux mesures entre les protagonistes, mais aussi dans les situations similaires (mandats au Congo Br,Rwanda)
Aussi , si les résultats d’une étude qui a été fait sur les orphelins de 1972 existent et montrent clairement des indicateurs statistiques de ceux qui ne rêvent que de vengeance,c’est un élément important,si non ce sont les discussions de cabaret que tu exposes.
Enfin,pour nos enfants, un dicton dit que de la bouche des enfants sort la vérité des parents, dites leur que la police est criminelle, ils la considéreront criminelle.La guerre de l’information peut provoquer plus de dégâts que celui des machettes .
» Il faut reconnaître les responsabilités des uns et des autres équitablement dans cette crise ». Faux. Nkuruzinza a la paternité du chaos burundais : si le Cndd avait choisi un autre candidat, n’importe quel autre candidat en fait, on n’en serait jamais arrivé à cette situation. De la même manière que Bachar El-Assad a la paternité du conflit en Syrie, alors qu’il avait les cartes en main pour une transition pacifique, Peter a délibérement pourri la situation en décidant, contre l’avis de tous, de se représenter une troisième fois. Si encore, comme Kagamé, il avait un bon bilan économique pour lui… mais l’homme est en prime un gestionnaire médiocre. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien si une partie de la population, comme par hasard, la plus pauvre, s’est soulevée contre lui… Tant le bilan de Peter que sa décision sont l’explication de la chute aux enfers du Burundi. Et comme l’explique très bien ce professeur, une fois que vous rentrez dans une logique de domination extrême, vous ne pouvez que rencontrer des résistances …
@ Yves
Tu voulais que Nkurunziza aille tuer et voler les minerais au Congo pour enrichirir le Burundi non merci!!!
Pour ce qui est du bilan économique même ceux qui ont dirigé le Burundi depuis l’indépendance n’ont pas fait mieux que lui, donne lui 40 ans et vous allez avoir des miracles vu ce qu’il a fait dans 10 ans seulement.
Du reste le mandat est un prétexte pour ceux qui veulent accéder au pouvoir sans passer par les urnes twarabahinyuye!!!!!
Mariya : les paroles s’envolent mais les faits, eux, restent. Le Burundi aujourd’hui : une corruption, qui est devenue endémique (parmi les pires au monde, source : transparency international) et désormais l’avant-dernière place dans le classement de l’IDH. Cerise sur le gâteau : une chute considérable du PIB pour célébrer en fanfare le début du 3ème mandat. Merci, au revoir.
@ Yves: Mariya te pose une question specifique et importante sur le pillage de Kagame au Congo. Il faut y repondre! C’est naif de voir des Burundais/es applaudir le bilan rwandais qui a effectivement ete acquis en detruisant l’economie congolaise, la C.E.P.G.L qui toutes avaient un effect de locomotive sur notre economie. En partant, le FPR se sont constitues des entreprises qui valent plus de 500 millions de dollars (on y ajoute pas les fortunes personnelles). Tout ca a permis a Kagame de payer la demobilisation de hauts grades qu’il ne voulait pas, sans oublier le poids financier pour insulter Nkurunziza en public et d’apres les allegations non encore prouvees mais fort probables, encourage et financer la rebellion burundaise. Meme en etant oppose a Nkurunziza, ma dose de patriotisme ne me permet pas de confondre interest rwandais et burundais.
du coq à l’ane..il fo rester constant surtout quand on s’attaque à un tel texte
@Carthage, vous dites qu’il a manque d’etude pour etablir une liaison entre les orphelin de 72 and la vengeance. Je pense que vous avez raison sur ce point, ils nous faut des etudes mais la meme chose s’applique lorsque vous dites que « La guerre de l’information peut provoquer plus de dégâts que celui des machettes ». Avez-vous des indicateur statistiques que la machete est moins dangeureux que les paroles? On peut deduire que vous souffrez de la meme maladie que celui que vous accusez avoir pris position contre le pouvoir en place.
Merci cher Professeur. Avec vous, j’apprends!
Oui au Burundi! Oui au dialogue! Oui à la souveraineté du Burundi! Non à la souveraineté des tueurs comme l’a si bien dit Museveni! Non au 3è mandat
@ Mugumyabanga
Les tueurs du Burundi ne les sont pas plus que Museveni, c’est plus facile de pointer la paille qui est dans l’œil de l’autre et oublier le poutre qui est dans le tien.
A Mariya,
Museveni est un dictateur fatique avec 30 ans de pouvoir c’est vrai, mais du cendre il a pu ressusciter la notion d’etat a l’ouganda apres de tres longues annees de guerre. Apres une victoire non contestee, il a pu organiser son pays et des progres economiques sont tres remarquables en tentant d’associer tous. Oui, il a des echeques et c’est tres important a souligner.
Mais, vouloir le comparer avec le DD? Ce dernier n’a pas gagne la guerre, mais qui a pu gagner les elections en 2005. En 2010, la tricherie a ete utilisee face a la tolerance et l’honnetete des burundais. Ce pouvoir a tue combien des FNL hutus surtout. En 2010, des miliers peut-etre, et sur leurs corps il a pu gouverner. Questions economiques, sociales et la justice, ce pouvoir a lamentablement echoue. Je pense que ca suffit, il faut plutot dialoguer pour que ceux qui tuent (et ceux qui ont tue dans le passe – TOUS depuis 1962 si possible) soient traduis devant la vraie justice, pas celle de Bagorikunda.
Je pense qu’il exprime les principes or pour quelques uns de non compatriotes dire la verité équivaut à etre un ennemi du pouvoir. Pauvre pouvoir trop sensible à toute opinion sincère.
On voit aisément qu’il roule, comme d’habitude, pour l’opposition dans cette opinion.
Si au moins vous aviez des arguments à lui opposer, vous pourriez, éventuellement, être crédible
Ce que tu dis est vrai, s’il n’a rien å ajouter qu’il se taise!!! Joseph a fait un bon analyse.
Je vous rappelle que ce NDAYISABA Joseph est le grand – frère de Mme Illuminée NDABAHAGAMYE, commissaire démissionnaire à la CENI car opposée au nouveau mandat du Président NKURUNZIZA. Elle était chargée de l’administration et des finances à la CENI et a été dégommée le 13 juin 2015 par le Décret N° 100/191.
Do not mix things. Oppose your arguments not family ties!
@Ngendambizi… ni vyo ni wa mwungu wa rwaruyuzi!
L’opposition n’a pas toujours tort! Ce que dit M. Joseph NDAYISABA est parfaitement connu par le pouvoir de Bujumbura. Le renvoi récurrent à la souveraineté nationale est le langage courant des dictatures. Mobutu, Bokassa, Duvalier, Gbagbo, …dans le passé, aujourd’hui Kim Jong Un, Kagame, Nkurunziza et j’en passe, l’utilisent. L’ouvrage de Machiavel, Le Prince, entre autres, permet de comprendre l’exercice du pouvoir par la force en se réfugiant derrière des considérations souverainistes.
Je m’inscris donc en faux par rapport à Ngendambizi qui voit dans le propos de Ndayisaba un parti-pris pour l’opposition à Nkurunziza.
Une bonne analyse tres enrichissante Prof Ndayisaba, J. En vous lisant, nous apprenons toujours quelquechose. Comme on dit en bon francais , » nous nous couchons moins ignorantS »!.
Of course Nkurunziza has the right to talk sovereignty not least because Kagame is standing next door and publicly insulting him and Burundi, running a deliberate smear war that will tarnish Burundi image and kill our economy. When RPF as a party is worth 500 millions dollars, not counting personal fortunes of Kagame and co., who have excelled in stilling from DRC, an economy supposed to sustain ours, you have to be totally blind to discount serious threats to Burundi national security and sovereignty. You are educated to lead, do not let Burundi down because we have nowhere else. Rwanda is not for Burundians and the sooner we understand it the better!