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Le mouton noir de l’EAC ?

05/05/2013 Commentaires fermés sur Le mouton noir de l’EAC ?

<doc516|right>Notre pays préside l’EAC depuis une année et accueillera dans quelques jours le sommet de cette Communauté économique et bientôt monétaire de l’Est du continent africain.
Nos hôtes arrivent au moment où une affaire macabre frappe l’opinion. Celle de ce corps d’un militant du Mouvement pour la Solidarité et la Démocratie(MSD) retrouvé lundi matin, décapité, dans la province de Gitega.

Ce n’est pas un simple « fait divers ». La famille de la victime accuse la police qui avait arrêtée la victime veille. Cette fois, on est allé plus loin dans l’horreur. La tête emportée par les assassins a été retrouvée ce mercredi, dans une latrine.

Depuis plusieurs mois, ce sont des dizaines de militants de l’opposition-principalement du parti FNL- qui sont arrêtés ou enlevés avant d’être retrouvés morts. La police est accusée, souvent avec preuves objectives, de procéder à des exécutions extrajudiciaires des militants de l’opposition. Ainsi, pour le décapité de Gitega, la plaque du véhicule, qui qui a emmené la victime a été donnée par la famille. Le véhicule appartient à un commissaire de police !

Dans quelques jours, le Burundi sera observé à la loupe et évalué par ses "pairs", les pays membres de l’EAC mais aussi par les très nombreux journalistes de ces pays amis et du reste de l’Afrique. Les pays membres seront comparés à différents niveaux et notamment celui des médias et de la Société Civile.

C’est, entre autres, au dynamisme de la Société Civile et des médias qui l’on mesure le degré de démocratie et de développement des pays et plus spécifiquement des pays en situation post-conflit comme le Burundi.
C’est en observant et en analysant le degré de dialogue et de respect mutuel entre le Gouvernement d’un pays et "sa" Société Civile, ou "son" opposition, qu’une démocratie progresse ou régresse, que l’on se rapproche d’un Etat de Droit ou que l’on s’en éloigne.

Or, depuis quelques mois, des signaux inquiétants confirment la régressiond’un Etat de droit. La dernière déclaration de l’UE à travers son délégué à Bujumbura est à ce titre éloquente et chargée de sens.

Elle constitue à la fois un appel et une mise en garde. Un appel aux Autorités du pays pour le respect des Accords de Cotonou qui proclament la Société Civile comme un partenaire incontournable du développement et une mise en garde : "Malheureusement, aujourd’hui, je ne puis qu’exprimer notre inquiétude face au harcèlement dont la Société Civile est l’objet, qu’il s’agisse d’ONG, de certains média, ou de partis politiques. Ces pressions continuelles créent un climat malsain de peur et de méfiance, et ne contribuent ni à l’apaisement du climat politique ni au développement économique tant nécessaire du pays" a déclaré M. De Loecker.

Si rien n’est fait le Burundi risque d’être très rapidement le mouton noir de l’EAC.

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