Le colonel Jean Bikomagu, ancien Chef d’Etat-major de l’armée burundaise, est assassiné le 15 août, le jour de l’Assomption pour les catholiques.
Il était un peu avant 12h30. Le colonel Jean Bikomagu quittait la grand messe de midi du samedi 15 août, le jour de l’Assomption. Arrivé devant chez lui sur le Boulevard du Japon, une voiture de marque Probox a foncé sur la jeep Prado du colonel Bikomagu, en tirant une rafale de kalachnikov sur sa portière. L’ancien chef d’Etat-major de l’armée burundaise a été fauché par cinq balles qui l’ont atteint au thorax, il tenait le volant, la tête penchée en avant. Sûrement pour protéger sa fille de 15 ans, Live, assise du côté passager, et touchée sur la jambe droite par une balle. Le véhicule a continué à avancer jusqu’à percuter le portail, avant d’être arrêté par un mur de l’intérieur. La voiture des assassins a aussitôt pris le large en tirant en l’air pour décourager d’éventuels poursuivants. Selon les témoins, tout s’est passé tellement vite que les gens n’ont pas pu les identifier. La fille du colonel Jean Bikomagu a aussitôt été amenée à l’hôpital BUMEREC, gardée par deux policiers dépêchés par la famille, avant d’être déplacée vers l’hôpital militaire pour plus de sécurité.
Sa famille ne croit pas du tout à un assassinat organisé depuis longtemps. En effet, selon toujours un témoin, le colonel Jean Bikomagu, au chômage technique, avait l’habitude de faire du sport tout seul, presque tous les jours. Pas plus tard que vendredi, la veille de son assassinat, souligne-t-il, il faisait de la marche sur l’Avenue du Large et sur la route Rumonge. En ancien militaire, il aurait sûrement remarqué une quelconque filature depuis quelques jours. Mais, selon ses proches, il n’était pas inquiet.
Un assassinat unanimement condamné
Cet assassinat d’un ancien haut gradé de l’armée burundaise, deux semaines après celui du général Adolphe Nshimirimana, ancien patron des services secrets et ex chef d’Etat-major adjoint de la FDN, a été fermement condamné, tant au Burundi qu’a l’extérieur.
L’Union Africaine, l’Union Européenne, les Nations unies, les Etats-Unis, ont condamné cet acte, comme ils l’ont fait après le meurtre du général Adolphe Nshimirimana. La présidence de la République a été la première à réagir. « Pierre Nkurunziza condamne avec la plus grande énergie cet acte ignoble perpétré à l’encontre du colonel Bikomagu », a indiqué le porte-parole de la présidence, Gervais Abayeho, le jour même de son assassinat. Il a ajouté que le chef de l’Etat a « présenté ses condoléances à la famille » et a « demandé aux services de sécurité et aux services judiciaires de faire en sorte que les auteurs de cet assassinat soient arrêtés et traduits devant la justice. »
Réaction du président Sylvestre Ntibantunganya
« Le colonel Jean Bikomagu avait été nommé Chef d’État-major Général des Forces Armées Burundaises (FAB) par le président Melchior Ndadaye, au mois de juillet 1993 », précise l’ancien président Sylvestre Ntibantunganya. Dans un texte publié sur son profil facebook, le président Ntibantunganya revient sur les moments forts qui ont caractérisé la vie du colonel Bikomagu depuis cette période.
Il souligne que, avec comme commandant suprême un président hutu, le colonel Jean Bikomagu se trouvait face à un défi : comment faire passer au sein d’une armée majoritairement tutsi l’obligation de répondre aux ordres d’un commandant suprême auquel elle « n’était pas habitué » si on considérait ses origines ethnique, régionale et professionnelle ? Pour le président Ntibantunganya, cela avait constitué des épreuves pour le jeune Chef d’État-major Général durant toute la période où il avait été à la tête des Forces Armées Burundaises.
Il souligne que la première épreuve a été le coup d’État militaire du 21 octobre 1993 qui emporta le président Melchior Ndadaye et plusieurs de ses collaborateurs. Sylvestre Ntibantunganya indique que le rôle du colonel Bikomagu n’a pas été définitivement démêlé. «Les circonstances dans lesquelles j’écris ces quelques mots obligent au respect de la mémoire du colonel et également au devoir de réconforter sa famille, ses amis et le pays aujourd’hui éprouvés. D’autant plus que je suis également témoin des rôles positifs joués par le colonel Jean Bikomagu pendant les moments difficiles qui ont suivi », poursuit l’ancien président.
Il se rappelle que, à la veille de l’investiture du président Cyprien Ntaryamira, le colonel avait mis sérieusement en garde les leaders politiques burundais qui persistaient dans une stratégie d’empêcher cette investiture. « Le colonel avait même dit qu’il était prêt à mettre les hélicoptères des Forces Armées Burundaises à la disposition des députés pour qu’ils viennent nombreux participer à l’investiture du président Cyprien Ntaryamira ! »
Le président Ntibantunganya salue également la façon dont le colonel Jean Bikomagu a géré le décès du Président Cyprien Ntaryamira et les jours qui ont suivi.
Il revient sur ses relations, alors qu’il était chef d’Etat, avec le Colonel Jean Bikomagu comme chef d’État-major général des FAB, à l’époque où naissait et se consolidait la rébellion du Conseil National pour la Défense de la Démocratie (CNDD) et sa branche armée, les Forces pour la Défense de la Démocratie (FDD). Il reconnaît que sa façon de comprendre et de gérer les choses n’était pas toujours concordante et partagée avec les perceptions et les comportements du colonel Jean Bikomagu. Et qu’il ne pouvait en être autrement.
« En ces moments difficiles pour la famille et les amis du Colonel, je leur présente mes condoléances les plus sincères. »
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Colonel Jean Bikomagu, l’icône des ex FAB
L’ancien chef d’Etat-major général de l’armée était devenu le symbole des Forces Armées Burundaises d’où le surnom« Abakomagu » donné aux militaires.
C’est pendant la crise de 1993, qui a suivi l’assassinat de Melchior Ndadaye, premier président démocratiquement élu, que le nom du colonel Bikomagu sort de l’anonymat. A l’époque, il est chef d’Etat-major général des Forces Armées Burundaises (FAB).
Charismatique, le colonel est apprécié, indiquent ses anciens collègues de l’Etat-major, dans les rangs militaires, surtout auprès des hommes de troupe. « Il maîtrise le terrain, donne des stratégies et opère à leur côté. » Le colonel Bikomagu, 8ème promotion de l’Iscam, avait fait ses preuves lorsqu’il était à la tête de quelques unités d’élite notamment l’Iscam, les camps Bururi, Mabanda, etc. Son commandement, se souviennent nos sources, est sans reproche, il maîtrisait tous les rouages de l’armée. « Le ministre de la Défense nationale et le président de la République ne le contrôlaient pas, c’est lui qui avait le dernier mot. »
Octobre 1993, le président Melchior Ndadaye est assassiné par des hommes en uniforme, des militaires insurgés. Selon des sources concordantes, même si l’ancien chef d’Etat-major n’a pas pu sauver la vie du président, il préserve celle de l’épouse et des enfants du défunt président.
L’armée et le pays sous son contrôle
Au lendemain de la mort de Melchior Ndadaye, la guerre civile éclate. A Kamenge naît une rébellion mais le colonel Bikomagu gère la situation. La classe politique burundaise se retrouve alors à Kajaga et Kigobe pour négocier la gouvernance du pays. « Dans toutes les décisions, l’ancien chef d’Etat-major est consulté à la fois par les militaires et certains politiques », se souvient un proche collaborateur.
Il conduira l’état-major général de l’armée jusqu’en 1996 à la reprise du pouvoir par Pierre Buyoya. « L’armée avait pris son nom Abakomagu, le nouveau régime a alors estimé qu’il fallait le démystifier », lâche un haut gradé de l’armée.
L’ancien homme fort se retrouve au parlement de transition, il est sénateur. Après, il est nommé directeur administratif à la Société d’Assurance du Burundi (Socabu). Les travailleurs garderont de lui le souvenir d’un dirigeant régulier au travail qui se présente cinq minutes avant le début du travail.
Des sources à la Socabu témoignent qu’il était correct et très rigoureux au travail. « Loin de lui l’injustice. » Compatissant, le directeur administratif était toujours ouvert au dialogue. Des sources dignes de foi à la Socabu confient qu’il avait conservé des réflexes de militaire. Pour exprimer un refus, ce père de cinq enfants (trois garçons et deux filles) préférait dire « négatif ».
ivyisi niko bimeze mutama wanje igikuru nigukorera IMANA nayo inguvu.ubwenge,ubutwari,vyose birangirira kuriyisi.
ariko gukorera IMANA nibwo bwenge kandi nibwo butwari ,niwigire utegereze urubanza rwisunba vyose.niba wakoze
neza tuzokubona mwizuka ryaberanda.ariko niba wapfuye utihanye ivyo vyiza abantu bagushima ntaco bizogufasha.
niyo npanvu abantu bakwiye gutinya IMANA aho gutinya abantu kuko umuntu apfuye imigabo yiwe yose ibiheze.
ariko IMANA yamaho ibihe vyose.kandi izohangaza abayikoreye gusa.
RIP
Nihamwe abantu &utwarwa nagati?a kabi kamacakubiri,vyukuri bikomagu siwe yishe ndadaye.iyakaba ariwe yamwishe,mbabwijukuriko abantu barigukurikira bicwa nawe barikuba benshi.mugabo ivyo ntivyabaye.yarumuntu ahoze,nivyo bamwagiriza yabifata nkuko atavyumva.d@ileur-kuva bikomagu akijijwe yarerekanye ubukirisu bwiwe,nukubugendera akabugendera.
Murabona nukubikwa kwiwe ko kwatandukanye nuguhambwa kwa dodufu.