«Il y a lieu de se demander si les dispositions de l’article 299 de la Constitution qui nous régit actuellement ont été considérées et suffisamment prises en compte», s’interrogent les évêques catholiques burundais dans une déclaration sortie, ce mercredi 2 mai 2018,marquant la première journée de la campagne pour le référendum constitutionnel.
D’après eux, cet article stipule principalement qu’aucune procédure de révision de la Constitution ne peut être retenue si elle porte atteinte à l’unité nationale, à la cohésion du peuple burundais ou à la réconciliation.
Or, indiquent-ils, ce projet de Constitution semble avoir exacerbé les désaccords au lieu d’unir les Burundais. Depuis 2015, poursuivent-ils, les divisions ont éclaté dans beaucoup de partis politiques, y compris celui qui est au pouvoir, jusqu’au sein des organes dirigeants du pays.
Et d’ajouter qu’à cause de ces divisions, nombre de Burundais ont fui le pays y compris les membres de cette classe politique. «Jusqu’à ce jour, aucune solution n’a été trouvée à ce problème puisque les efforts de dialogue qui devaient les rapprocher n’ont pas abouti.»
De plus, ces évêques évoquent la peur qui règne dans le pays à cause du langage et du comportement de certains Burundais qui usent de la violence ou abusent de l’autorité qu’ils détiennent pour réprimer la liberté d’expression et d’opinion de leurs adversaires politiques. «Les gens n’osent pas dire ouvertement ce qu’ils pensent par crainte de représailles. Tout cela fait partie de ce qui suscite en nous des inquiétudes en rapport avec l’amendement de la Constitution dans le contexte actuel.»
Les évêques exhortent tous les Burundais à sauvegarder l’unité et la paix et souhaitent que le référendum se fasse dans la paix et dans la liberté et que sans pression aucune, les Burundais puissent voter librement « Oui » ou « Non ».