Dans la séance de prise de contact avec les hauts cadres du ministère de l’Intérieure, de la Sécurité et du Développement communautaire, de ce 17 juillet, le ministre Gervais Ndirakobuca leur a signifié qu’il ne tolèrera pas la corruption.
«Il y a des gens qui ne traitent aucun dossier sans qu’ils en tirent profit », a déclaré le Général Gervais Ndirakobuca. Et de hausser le ton aussitôt : «Toi qui fais ces choses-là, je t’accompagnerai jusqu’à l’entrée de la prison centrale de Mpimba et tu sauras toi-même comment en sortir. Tu n’as plus de place dans ce ministère ».
Pour le cas des officiers de police judiciaire, le ministre insiste : «La personne responsable de ce domaine qui emprisonne des gens les vendredis pour qu’ils soudoient en vue de leur relâchement, doit arrêter ce genre de choses. Arrête !» Il a souligné que ceux qui seront appréhendés seront remerciés : «les chômeurs sont nombreux, ils pourront vous remplacer».
Le Général Gervais Ndirakobuca leur ordonne de se surveiller et de dénoncer ceux qui vont continuer « la mauvaise » pratique de la corruption. « Rendez service aux citoyens sans rien exiger. Sinon je n’aurai pas de pitié. Même un billet de 2 mille sera un motif de licenciement ». Le ministre Ndirakobuca exhorte les hauts cadres de son ministère à demander à leurs subalternes d’être prudents.
«Honte aux corrompus »
L’ancien patron du Service national des renseignements leur demande aussi de se rappeler toujours qu’il y a un interdit : «c’est quand un citoyen te sollicite un service et que tu l’ignores », a expliqué le ministre Ndirakobuca.
Pourtant, ce membre du gouvernement reconnaît l’existence des tentations et se dit convaincu que la lecture biblique peut y remédier, «Ici je vous demande de lire Deutéronome 28 : 1 – 12. Si vous êtes soumis à la tentation, vous verrez ce que Dieu vous demande de faire avant de vous confier le pouvoir ».
D’après le Général Gervais Ndirakobuca, la corruption est une honte. Il affirme que l’argent acquis illégalement ne sert qu’à se procurer de la bière. Et de renchérir : «C’est du mépris quand quelqu’un se dit dans son for intérieur que le beau pantalon que tu portes, que c’est lui qui te l’a acheté par la corruption. »
Dès lors, il demande aux hauts cadres dans la police et l’administration de se comporter en bon père de famille et a souligné que tout parent rend justice à ses enfants. « Que ce qui se faisait ne se répète plus. Là où j’ai été plus sévère, je demande pardon, mais veuillez exécuter mes instructions », a-t-il conclu.
Pour rappel, le Burundi s’est doté de la Brigade spéciale et de la Cour anti-corruption depuis 2006. Et lors de son investiture pour le deuxième mandat en août 2010, le président Nkurunziza a déclaré la tolérance zéro contre la corruption.