« Vous vouliez des martyrs, en voilà! » Ces propos sont ceux d’Edouard Nduwimana, ministre de l’Intérieur, à l’adresse des adeptes de Zebiya présents à Businde quelques heures après les coups de feu des policiers dans la foule. Le bilan fait état de dix morts et d’une quarantaine de blessés.
<doc7426|left>Pourtant, le même ministre, et son homologue de la sécurité publique, Gabriel Nizigama, n’ont pas tari d’éloges pour lesdits policiers. Comme si cela ne suffisait pas, il a menacé les disciples d’Eusebie d’autres représailles, les comparant à Boko Haram, le groupe terroriste nigérian : « Il risque de faire fuir les investisseurs ou les touristes s’il dit qu’il y a des Boko Haram au Burundi », fait remarquer quelqu’un après avoir entendu cette déclaration du ministre. Un ministre qui, à Businde, était au sommet de son cynisme, devant une population attristée et apeurée.
Pourtant, le même Edouard Nduwimana semblait accablé de chagrin le lendemain, avant de prononcer son discours lors des cérémonies de clôture de l’atelier du BNUB. Après avoir demandé à l’assistance de se lever à la mémoire des victimes de Businde, il a assuré que tous les efforts seraient fournis pour que les coupables soient identifies et sanctionnés, provoquant les ricanements de certains. Un changement de posture digne d’une toupie.