Le ministère de la Santé publique et de la Lutte contre le VIH/Sida se lance dans une campagne de sensibilisation de la population sur les méfaits de la consommation abusive de l’alcool et surtout de boissons douteuses à fort taux d’alcoolémie.
<doc6003|right>« Notre objectif est d’amener la population à arrêter de consommer des boissons dont on ignore la teneur réelle en alcoolémie : {Kanyanga, Umudiringi, Igiti, Umuka, Ikibarbe, Umunanasi}. Mais aussi des boissons produites, on ne sait où, emballées dans de petits sachets en plastic à fort taux d’alcoolémie : {Cheers Vodka, Officer vodka, Liqueur-café, Chief Waragi, Boss Tangawisi, Simba Waragi, Obama Vodka, Excellent Vodka, Champion Waragi} », déclare la ministre de la Santé et de la Lutte contre le VIH/Sida, Dr. Sabine Ntakarutimana. « Toutes ces boissons ont une forte teneur en éthanol », fait-elle remarquer.
Depuis quelques années, des unités de fabrication de liqueurs en sachet, fortement alcoolisées, se sont installées dans notre pays et les commercialisent sur tout le territoire national sans être inquiétés. « Le gouvernement est conscient de la gravité de la situation. C’est pour cette raison que nous avons tenue ce point de presse pour débuter des actions de sensibilisation sur les méfaits de l’alcool sur la santé », fait savoir la ministre de la Santé.
Selon les données de l’OMS Afrique, la charge de morbidité due à l’alcool est en augmentation. Le nombre total de décès dû à l’usage nocif de l’alcool est passé de 2,1 % en 2000 à 2,2 % en 2002, puis à 2,4 % en2004. « C’est dans ce cadre que l’OMS a mis en place une stratégie pour réduire l’usage abusif d’alcool et prévenir les problèmes connexes dans ses Etats membres », explique Mme Ntakarutimana.
La consommation nocive d’alcool entraîne 2,5 millions de décès chaque année, dans le monde. 320 000 jeunes âgés de 15 à 29 ans, meurent à cause d’un excès d’alcool, c’est-à-dire 9% de la mortalité totale dans ce groupe d’âge.
Selon la ministre de la Santé, l’alcool est le troisième facteur de risque de morbidité au monde : « Aucun autre produit de consommation, aussi courant que l’alcool, n’est à l’origine d’un nombre aussi élevé de décès prématurés et d’incapacités. »
Les conséquences sur la santé sont de plusieurs ordres: les attaques cardiaques, des cirrhoses du foie, la tuberculose, des troubles nerveux, la folie, des traumatismes, des hallucinations, des délires psychotiques, le syndrome d’alcoolisme fœtal, le chômage, la violence, des comportements sexuels à haut risque pouvant entraîner des maladies infectieuses comme le VIH/SIDA, …
« Nous devons travailler avec les ministères ayant respectivement dans leurs attributions le Commerce, l’Intérieur, la Sécurité publique », indique la ministre. Elle rappelle que chacun doit jouer le rôle qui est le sien pour protéger la population contre les méfaits de l’alcool sur la santé.