D’après le colonel Gaspard Baratuza, porte-parole du ministère de la Défense Nationale et des Anciens Combattants (MDNAC) les doléances des handicapés de guerre sont prises au sérieux. Il les rassure lors d’un point de presse tenue ce jeudi 12 janvier 2012 à Bujumbura pour réagir à une correspondance du 3 janvier adressée au MDNAC par l’Association de Développement des militaires handicapés(ADMH). <doc2649|left>« Le MDNAC réaffirme son engagement de continuer à soutenir les handicapés de guerre dans les limites de ses moyens et conformément à la loi », indiqué Colonel Gaspard Baratuza. Le ministère ne ménage, dit-il, aucun effort pour faire une plaidoirie auprès des partenaires : « Cela entre dans le sens de les motiver pour le financement des projets des militaires handicapés », précise-t-il. Selon lui, pour que le suivi soit efficace, le ministère a mis en place une commission technique chargée d’identifier les handicapés de guerre. Elle a aussi pour mission, souligne-t-il, d’établir le degré d’infirmité de chacun d’eux pour un suivi efficace. Il affirme qu’au niveau médical, un grand pas est déjà franchi : « Par exemple, tous les militaires handicapés déjà enregistrés sont soignés et pris en charges gratuitement par l’Arche médical de Kigobe. S’il y a une maladie, ou un cas que les médecins de ce centre ne parviennent pas à traiter, les patients sont conduits dans d’autres hôpitaux et le centre prend en charge tout le nécessaire», rassure le porte-parole. Même des séances de causeries morales, poursuit-il, seront multipliées pour se rendre compte de la situation réelle des militaires handicapés. Il souligne que pour que certains services administratifs soient proches de ces handicapés, une politique de décentralisation des bureaux de validation des attestations est en cours de préparation. Cependant, Colonel Gaspard Baratuza signale que certains problèmes devraient être résolus par d’autres ministères : « Par exemple la question des logements, de l’accès aux soins de santé de leurs familles, du cadre juridique qui doit être traité au niveau de l’Assemblée Nationale, du travail, les indemnités qui doivent être fixées au niveau de l’Institut Nationale de Sécurité Sociale (INSS) et les exonérations. » _____ Ce que veulent les handicapés de guerre {Les réclamations de l’Association de développement des militaires handicapés contenues dans la lettre du 3 janvier 2012 adressée au MDNAC s’articulaient autour de dix points :} 1. l’accès aux soins de santé de ces militaires et de leurs familles ; 2. création d’un cadre juridique pour eux ; 3. les aider à accéder aux besoins fondamentaux (logement, déplacement, ration, etc.) et prendre en compte des coûts supplémentaires occasionnés par la vie avec handicap ; 4. leur chercher de l’emploi dans les limites de leurs capacités physiques, morales et intellectuelles ; 5. une exonération de tous les droits de douanes et taxes pour tous les militaires handicapés démobilisés ; 6. de prévoir pour eux un stock des matériels de première nécessité qu’exige leur vie avec handicap ; 7. de plaider pour eux afin qu’ils aient une place dans les institutions ; 8. une pension d’invalidité comme le statut le définit ; 9. des cotisations régulières à l’INSS pour que les militaires handicapés démobilisés accèdent très facilement à la pension de vieillesse ; 10. une causerie morale pour recueillir les informations nécessaires et calmer les esprits des militaires handicapés démobilisés qui sont actuellement dans une vie très misérable. _____