Dimanche 22 décembre 2024

Société

Le ministère de l’Intérieur déplore des irrégularités au sein des confessions religieuses

23/12/2022 2
Le ministère de l’Intérieur déplore des irrégularités au sein des confessions religieuses
Des représentants des confessions religieuses demandent l’administration de ne pas s’ingérer dans leur organisation interne

Dans une réunion de ce 22 décembre, le ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique a dénoncé le non-respect de la loi et la mauvaise prophétie parmi certaines confessions religieuses exerçant au Burundi. Leurs représentants appellent l’administration à ne pas s’ingérer dans leur organisation interne.

« Il y a encore des confessions religieuses non reconnues par la loi. Nous avons constaté que certaines collaborent avec des groupes terroristes. Ils se disent serviteurs de Dieu, mais leurs activités sont redoutables. Pour certaines, leurs leaders ont été déjà arrêtés », a indiqué Christophe Nyabenda, directeur des affaires administratives, juridiques et politiques au ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique.

Selon lui, une liste des confessions religieuses illégales a été envoyée aux gouverneurs des provinces pour leur fermeture. Cependant, regrette-t-il, il y en a beaucoup qui fonctionnent toujours alors qu’elles devraient être fermées. Et de déplorer que d’autres confessions religieuses reconnues par la loi prêchent ce qui est contraire aux dispositions de leurs statuts.

Il dénonce aussi la mauvaise prophétie au sein de certaines églises. « Certaines commercialisent ce qu’elles considèrent de l’eau bénie ou de l’huile d’onction. Elles mettent l’eau de la Regideso dans de petites bouteilles de 60 cl et le vendent à 3 000 BIF par bouteille. Un couvercle d’huile d’onction est aussi vendu au même montant ». Pour lui, il faut que ces églises paient de l’impôt sur les revenus gagnés dans ce commerce.

Christophe Nyabenda fustige que certaines confessions religieuses pratiquent des cultes dans des lieux interdits comme des écoles et où les conditions d’hygiène ne sont pas favorables. Il appelle leurs leaders à assainir l’environnement des cultes, à enseigner leurs membres de bonnes manières et des leçons pour le développement.

En outre, il dénonce des tapages nocturnes provenant des cultes qui s’observent encore dans certains endroits du pays : « Il faut prier, mais sans toutefois perturber et menacer les autres ».

Des préoccupations des représentants des confessions religieuses

Pour certains leaders des confessions religieuses, la commercialisation de « l’eau bénie » et de « l’huile d’onction » doit être punie sévèrement : « Normalement, ces deux produits ne sont pas à vendre. Ils doivent être donnés aux chrétiens gratuitement. Demander aux églises de payer l’impôt serait une manière de les encourager. Il faut tout simplement suspendre ce commerce ».

D’autres déplorent l’excès de zèle au niveau de l’administration de base. Selon eux, certains administratifs ne suivent pas l’instruction des hautes autorités : « L’administrateur peut décider de fermer une église sans toutefois informer son représentant. Avant que l’administration ferme une église, il faut qu’elle nous informe, nous montre des irrégularités à corriger et privilégier le dialogue pour trouver une issue favorable ».

En outre, ils dénoncent des administratifs qui cherchent à s’ingérer dans l’organisation interne des confessions religieuses. Pour eux, les églises doivent s’organiser librement tout en respectant la loi.

Selon Laurent Nduwimana, représentant d’Evangelical Pentecostal Church, certaines églises ne sont pas reconnues par loi alors qu’elles ont soumis leur demande d’agréement au ministère de l’Intérieur depuis environ quatre ans : « Avant 2020, le ministère de l’Intérieur avait exigé un nombre de 300 membres et la construction d’un lieu de culte pour qu’une église soit agrée. Beaucoup ont construit des églises et ont soumis leur demande d’agréement au ministère. Elles n’ont pas, jusqu’ici, reçu l’ordonnance ministérielle ».

Il demande au ministère de l’Intérieur de faire des descentes pour s’enquérir de la situation de ces églises pour qu’elles ne soient pas fermées.

Forum des lecteurs d'Iwacu

2 réactions
  1. Jean-Baptiste Rubeya

    Bonjour à tous,
    La spiritualité est le cœur d’une nation ou d’un peuple. Pour moi, la religion est une faux reflet de la spiritualité. La spiritualité est plus profonde. Elle est une sorte de savoir avancé et il ne peut pas être confié à n’importe quel imposteur. Sans ce savoir, aucune nation ou un peuple ne peut vraiment se développer. Veuillez lire les livres de Sheikh Anta Diop, de Kalala Nioussere Omotundé et du Dr Jean Fils-Aimé ou de regarder leur vidéos.

    Les vidéos de la Dre Ama Mazama sont aussi fortement recommandables. A l’université, si tu fais un plagiat, tu es expulsé de l’institution. Eh bien si vous consultez les oeuvres de Kalala Nioussere Omotunde, elles démontrent plus un plagiat des textes africaines de l’Égypte ancienne. Celles du Dr Jean Fils-Aimé démontrent pour moi plutôt des incohérences du nouveau testament.

  2. Jean-Baptiste Rubeya

    Bonjour à tous,
    Je pense que l’administration devrait forcer les dirigeants de ces confessions religieuses d’être titulaires minimalement d’un doctorat en théologie, un certificat de cours approfondi en civisme, un diplôme en égyptologie. Une formation en sciences politiques ou en sociologie serait une autre option.

    Comme ça, on casserait l’amateurisme dans le domaine.

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