Les journalistes du Groupe de Presse Iwacu ainsi que d’autres médias privés ont été interdits d’assister à la conférence de presse du ministre de la Santé. Une stratégie très maladroite.
Lors d’une conférence de presse ce samedi 11 avril dans la soirée, le ministère de la Santé a annoncé, deux cas testés positifs au covid19.
Les journalistes d’Iwacu et d’autres médias indépendants ont été interdits d’assister à la conférence du ministre. Seules la RTNB, Rema et Mashariki TV ont été autorisés à couvrir la conférence. Une discrimination qui pose question. En principe, une conférence de presse est faite justement pour communiquer au maximum et en toute transparence. L’interdiction faite à quelques médias va donc nourrir la suspicion et les rumeurs.
En période de crise, la meilleure attitude est de montrer que l’on n’a rien à cacher. Pire, cette interdiction ne crédibilise pas les infos des médias « sélectionnés » qui seront désormais suspects.
Au fait, pourquoi interdire des médias burundais de participer à une conférence de presse tenue par le ministère de la Santé de leur pays ? De crainte qu’ils ne posent des questions gênantes ? Et pourquoi pas ? Les journalistes sont là non pas pour servir de caisse de résonance mais pour interroger, transmettre les questions, les peurs, les doutes de la population. C’est cela leur véritable fonction.
Enfin, à l’ère des réseaux sociaux et de la « mondialisation » de l’information, ces chiffres sur les audiences de quelques médias burundais auraient dû pousser le ministère de la Santé à réfléchir deux fois avant d’interdire à Iwacu d’assister à la conférence : Sur Twitter, par exemple, Iwacu compte 49.100 « followers » , la RTNB 25.300, Rema FM, 223 abonnés ! Le site d’Iwacu est le plus consulté sur le Burundi.
Même sans l’aimer, le bon sens commanderait de ne pas ignorer Iwacu. Si bien entendu le souhait est vraiment de communiquer au plus grand nombre et en toute transparence.
Monsieur le ministre de la Santé, ne vous trompez point de combat, vous avez besoin de tous les médias.
Disons que ce qui s’est passé est juste un couac. Pour la prochaine conférence de presse, nous serons là ? Iwacu reste toujours disponible.