Le marché bovin de Vyegwa abandonné, spéculation et mesures de sécurité drastiques à Ngozi … la province du nord a aussi accusé le coup de l’incendie du marché central de Bujumbura.
<doc6956|left>Vyegwa. Mercredi 10h. A 4 km de la ville de Ngozi, au marché des bovins, les vendeurs sont presque les seuls à occuper la place. Les acheteurs eux, n’ont pas répondu au rendez-vous. Houlettes sur épaules, visages inquiets, on attend toujours les {Jumbura}, leurs clients en provenance de la capitale qui avaient l’habitude d’être là au plus tard à 9h.
11h, rien. 12h arrive ! Les uns, comme pour s’essuyer les larmes, entrent dans les bistrots du coin. Pour couler le chagrin, les bouchons de Primus sautent : "On ne va pas perdre des deux fronts", rigole-t-on tristement.
A quelques mètres de là, sous un soleil de plomb, des voix s’élèvent fusent, fatiguées : "Le cœur de l’économie burundaise s’est arrêté. Ceux qui devraient venir acheter ces vaches ont peut-être tout perdu dans cette catastrophe. Eux-mêmes ne peuvent plus acheter de viande, rétrécissant encore plus notre clientèle. Rentrons !"
Ailleurs, au marché central de Ngozi, c’est l’odeur de la spéculation qui plane : "En moins d’une semaine, un kilo de haricot dit {jaune} vient de passer de 900Fbu à 1500Fbu", se désole une maman, restauratrice et opérant au chef-lieu de la province cœur de la ville : "La demande a soudainement explosé, car ceux qui l’achetaient à Bujumbura tournent leur regard vers Ngozi" explique-t-elle.
Et la prévention
Par réaction, une litanie de mesures préventives vient d’être prise par les autorités provinciales dans le marché : les passages pour les camions extincteurs vont être créés. Quelques kiosques s’apprêtent déjà à être rasés pour exécution. Interdit de fumer en plein marché. Charbon, braseros, produits pétroliers : indésirables sur place. Par ailleurs, une cellule de sécurité va être mise sur pied pour gérer ce genre de catastrophe.
Tout pour protéger enfin, ce marché d’un sinistre qui l’a déjà frappé quatre fois.