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Le marais de la Ruvubu fait peau neuve

24/05/2019 Commentaires fermés sur Le marais de la Ruvubu fait peau neuve
Le marais de la Ruvubu fait peau neuve
Une foule nombreuse s’était rassemblée pour prendre part aux activités

Le ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage a lancé, mardi 14 mai 2019, les travaux d’aménagement du marais de la rivière Ruvubu. Un des activités du Programme de Développement des Filières (PRODEFI), financé par le Fonds International de développement agricole (FIDA), lancé en liesse.

C’est sur des roulements de tambours, des chants et des danses de la population de Muhanga que le ministre Deo Guide Rurema ouvre officiellement les travaux d’aménagement de la vallée de la rivière Ruvubu. Muhanga est en liesse. Une foule nombreuse s’y est rassemblée pour accueillir les différents hôtes venus prendre part à cette activité.

Entre autres, le ministre de l’Environnement de l’Agriculture et de l’Elevage, les gouverneurs de Kayanza et Ngozi, le coordonnateur national du PRODEFI, certains élus locaux, les cadres du ministère de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage, ceux du PRODEFI, des Direction Provinciales de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage (DPEAE) de Kayanza et Ngozi, etc.
Financé par le FIDA et mis en exécution par le PRODEFI, ce chantier coûtera 11 milliards de BIF et s’exécutera sur une période de dix mois.

Les travaux consistent à l’aménagement hydro agricole de cette vallée d’une superficie de 800 hectares. Cela implique la construction d’un barrage de dérivation et l’aménagement des canaux d’irrigation pour irriguer les 800 hectares. L’aménagement du marais se fera concomitamment avec la construction de deux hangars qui serviront à la conservation de la production agricole des producteurs qui vont exploités ce marais.

Le ministre Déo Guide Rurema tenant son discours de circonstance

Dans son discours d’ouverture, le ministre Déo Guide Rurema a indiqué que ces travaux rentrent dans la politique du Gouvernement visant à augmenter la production du secteur agricole, un secteur qui nourrit la population et apporte des devises au pays. «Avec l’aménagement de cette vallée, il n’y aura plus de saison A, de saison B ou de saison sèche. Il y aura suffisamment d’eau pour occuper les travaux champêtres de ce marais pendant toute l’année. L’expérience de tels travaux a montré qu’après aménagement, la production agricole moyenne est multipliée par cinq ou six», a-t-il précisé.
Et de demander à la population de suivre le cheminement du projet et de faciliter les travaux. Le gouverneur de la province de Kayanza a quant à lui salué le choix de sa province comme province bénéficiaire du projet. Il a également remercié le gouvernement du Burundi et le FIDA dans leurs efforts d’améliorer les conditions de vie de la population de Muhanga et des localités environnantes.

Un projet aux avantages multiples…

Les avantages que la population de Muhanga et des localités environnantes bénéficieront de cet aménagement sont nombreux et variés selon les étapes. Pour Pontien Nzeyimana, Chargé des aménagements au niveau du PRODEFI, les avantages que les bénéficiaires tireront de ce projet peuvent être séquencés en trois composantes correspondant aux étapes du projet. L’étape de l’aménagement hydro-agricole, l’étape de la production agricole et l’étape de la valorisation agricole.

Au cours de l’étape de l’aménagement, la mise en œuvre des travaux d’aménagement du marrais va générer de l’emploi à la population bénéficiaire. « La population sera embauchée pour les travaux qui vont durer 10 mois. S’ils touchent en moyenne 40 mille francs par mois, vous comprenez que ça aura un impact positif au niveau de la situation socioéconomique dans les ménages, » a indiqué Pontien Nzeyimana. La création de l’emploi va ainsi améliorer le revenu des ménages.

Après les travaux d’aménagement, l’avantage principal de la phase de la production agricole est l’augmentation de la production et la productivité agricole. Généralement, on fait une rotation entre la culture du maïs associée à la culture du riz ainsi que d’autres cultures maraichères. Mais la culture principale reste le riz.

Sur ce point, Pontien Nzeyimana donne des précisions : « Le rendement moyen avant l’aménagement de ce marais est estimé entre 1 et 2 tonnes par hectare. Après l’aménagement de ce marais et après avoir mis en place tout le paquet relatif aux techniques agricoles et au système de cultures intensives, nous espérons passer de 5 à 6 tonnes en moyenne par hectare ».

En plus de l’accroissement de la production et de la productivité agricole, le projet compte apporter aux bénéficiaires d’autres avantages avec la mise en valeur du marais. Entre autres, l’encadrement et le renforcement de capacités des producteurs sur les bonnes pratiques agricoles de riziculture intensive, le développement de la régionalisation des cultures d’intensification comme le maïs et l’horticulture pour assurer la sécurité alimentaire, etc.

Pendant l’étape de la valorisation agricole, la population sera encouragée à travailler dans des coopératives. C’est à travers ces coopératives qu’ils vont accéder aux crédits agricoles et aux intrants, que ce soit les fertilisants ou les semences certifiées. Ils auront aussi la possibilité de stocker leurs production dans les hangars de stockage que le projet aura mise en place.

Satisfaction au niveau de la population

Xavérienne Niyomwungere, cultivatrice du marrais ne cache pas son exultation : «C’est une immense joie de savoir que bientôt nous allons emblaver nos champs durant toute l’année c’est à dire 12 mois sur 12 mois. Qu’ils fassent vite avec les travaux afin que nous puissions profiter de ce projet si important pour nos familles.»

George Ntahompagaze, président de l’association des agriculteurs du marais de la Ruvubu, se dit satisfait du projet. « Cette vallée était assez grande et riche mais ne pouvait pas rapporter grand-chose faute d’aménagement et de techniques agricoles poussées. En tant que producteurs, nous nous réjouissons du lancement de ces travaux qui sonnent pour nous un nouvel élan vers un rendement agricole accru, » dit-il d’un air à la fois joyeux et confiant.
Ce quadragénaire, demande en outre aux agriculteurs de la vallée de la Ruvubu de bien gérer la production issue de la dernière récolte afin de faire face à la période de dix mois que vont durer les travaux.

Il est à souligner que l’accompagnement du PRODEFI dans la mise en valeur du marais se fera concomitamment avec la mise en place des structures locales de gestion du marais. Ce sont ces structures qui prendront la relève en 2021, année correspondant à la clôture des activités du PRODEFI.

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