Marche pour la paix, occasion de soutenir Nkurunziza
Un climat de tension semble s’installer de plus en plus dans le pays. Des personnes se sentent en sécurité ou non selon qu’ils sont pour ou contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza.
Samedi 28 mars 2015, la marche pour la paix organisée chaque dernier samedi du mois par le ministère de l’Intérieur a été une occasion pour certains ténors du Cndd-Fdd d’affirmer leur soutien à un troisième mandat de Pierre Nkurunziza, parfois en utilisant un discours violent.
A Bubanza, Gitega, Cankuzo, Muyinga, etc., des grandes figures du Cndd-Fdd, arborant des insignes du parti, pourtant interdits dans de telles manifestations qui se veulent nationales, ont affirmé que le président Nkurunziza a le droit de briguer un 3è mandat. Ceux qui s’y opposent ont été qualifiés d’ennemis de la Nation.
“Le président actuel est autorisé à se faire élire si son parti le propose comme candidat. Celui qui l’en empêcherait sera considéré comme celui qui a assassiné le Prince Louis Rwagasore après avoir formé son premier gouvernement. Il sera également pris comme celui qui a tué Melchior Ndadaye après trois mois de règne et je pense que ce sont les mêmes individus. » Ces propos ont été tenus a Muyinga par Victor Burikukiye, vice-président du Cndd-Fdd.
Pour lui, les fauteurs de trouble veulent se cacher derrière la question de mandats présidentiels et de la vie chère pour perturber la sécurité nationale.
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Réactions
Frédéric Bamvuginyumvira, des messages dangereux et inquiétants
Selon, le vice- président du Frodebu, « ce sont des messages terrifiants qu’il faut bannir du vocable politique du moment qu’ils menacent l’autre. »
Vital Nshimirimana, un discours pour intimider
Le délégué général du Forum pour le renforcement de la société civile (Forsc), trouve que ces propos constituent des signes de faiblesses. « Ils ont utilisé ce langage pour intimider les gens et là où la population et l’administration ne sont plus gagnés à la cause du Cndd-Fdd », indique-t-il, ajoutant que cela cache une dimension ethnique. Un langage, poursuit-il, qui vise les Tutsi, surtout ceux de Bururi qui, selon eux, ont régné sur le Burundi pendant longtemps. D’après lui, ils essaient de jouer encore sur la corde ethnique.
Agathon Rwasa, un manquement à la Constitution
De son côté, le leader historique des Fnl qualifie ces déclarations d’incendiaires, incitant à la haine politique et ethnique. « C’est un manquement grave à la Constitution du Burundi qui recommande que le pouvoir doit être le garant de la réconciliation du peuple burundais ». Mais aujourd’hui, déplore-t-il, on remarque que le pouvoir se met à diviser à cause de l’égocentrisme outré où l’on croit que seuls ceux du Cndd-Fdd méritent la qualité d’être citoyen.
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Quand les ex-combattants du Cndd-Fdd entrent dans la danse
Le 31 mars dernier, une coalition des organisations des ex combattants sort une déclaration « musclée » soutenant le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza. Dès le départ, cette déclaration fustige les politiciens « ventriotes et traîtres » qui incitent à la guerre : « Quand nous nous sommes battus, ils étaient en Europe, en Amérique et partout ailleurs, et ils reprendront l’avion pour y retourner avec les leurs et leurs biens si la guerre éclate, et c’est la jeunesse qui sera victime. »
Dans cette déclaration, ces anciens combattants mettent en garde toute personne qui prendra le mandat du président de la République comme prétexte pour perturber la sécurité et appeler aux manifestations : « Ils n’auront pas de répit, surtout que nous savons que nous n’avons élu qu’une seule fois le président de la République, en 2010. En 2005, il a été lu par cooptation par des personnes que nous n’avons pas mandatées. »
Pourtant, il semble que ces mêmes ex combattants non plus n’ont été mandates par personne pour parler au nom de leurs camarades. « Nous condamnons avec la dernière énergie la déclaration de ceux qui se disent des anciens combattants et nous dénonçons ce comportement indigne de parler pour des personnes qui ne vous ont pas mandate. Nous en profitons pour annoncer que cette coalition est inconnue », indique un communiqué publié ce jeudi 2 avril par l’Association de Développement des Militaires Handicapées, A.D.M.H.
Cette association pense que c’est plutôt un autre groupe d’agents de l’ordre inconnu et suspect qui se donne une mission sur laquelle les forces de sécurité ne se sont pas encore prononcées.
Jusque-là muette, la FDN réagit…
Dans une causerie morale organisée ce mercredi 01 avril 2015 par le ministre de la Défense nationale et des anciens combattants, des craintes d’atteinte à la sécurité ont été soulevées. Les 1ère et 5ème régions militaires craignent des groupes armées en train d’être constituées à l’extérieur du pays, en RDC et en Tanzanie. Les Imbonerakure menaceraient la 4ème région militaire, notamment à Karusi. Il y a également été pointé du doigt les discours inquiétants de certains responsables politiques et qui sont de nature à ne pas tranquilliser la population. Le ministre de la Défense a rappelé aux officiers qu’ils ont doivent désarmer toute personne détenant illégalement une arme ou tout objet militaire. « La gestion des manifestations contre un mandat présidentiel sont une affaire de la police. Mais, si cela s’avère nécessaire, l’armée peut l’aider, dans le strict respect des droits de l’homme », a ajouté le Lieutenant General Pontien Gaciyubwenge.
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Gérard Birantamije, expert des questions sécuritaires : « La violence ne peut produire que de la violence »
Quelle appréciation faites-vous de la situation sécuritaire ?
C’est une situation très grave qui ne présage rien de bon en matière de sécurité. On parle de distribution d’armes par ici, la constitution des bataillons de milices prêts pour le combat par là, ailleurs des déclarations de mise en garde, etc. Tout cela génère la peur, le chaos dans la psychologie des différents acteurs.
Si des gens pensent encore qu’ils peuvent remobiliser les jeunes sur la voie de la violence armée, qu’ils soient prêts aussi à en assumer les conséquences sur tous les plans. C’est une option mortelle.
Pourquoi ?
Il s’agit d’une situation dont personne ne peut se prévaloir de contrôler au regard de la fronde au sein du parti présidentiel. Parmi les frondeurs, il y a ceux qui sont soit des Imbonerakure, soit proches de ces derniers. On sait qu’au Cndd-Fdd, il y a une pratique de parrainage avant d’y entrer. A mon avis, il ne faut pas que les gens jouent avec le feu.
Une opinion craint une éventuelle répression sanglante contre tout opposant au troisième mandat de M. Nkurunziza…
Ce serait une grave erreur pour le régime en place. S’il pense que le troisième mandat est légal, ils n’ont qu’à convaincre l’opinion nationale et internationale. Tout ce monde qui en appelle au chef de l’Etat à renoncer à ce mandat, que d’aucuns qualifient déjà à tort ou à raison, de « tous les malheurs », mobilise des arguments qu’’il faut pouvoir déconstruire pour acquérir l’aval de tous. Sinon, la violence ne peut que produire que de la violence et l’histoire nous montre que dans de telles circonstances, il faut envisager plusieurs éventualités.
Quelles peuvent être les conséquences de la détention d’armes par une catégorie de la population ?
Le problème ne se trouve pas dans la détention d’armes, mais dans leur détention illégale, et a fortiori dans la mobilisation pour en faire usage à des fins de violence politique armée. Les conséquences peuvent se situer sur deux registres importants : d’un côté c’est une situation qui crée une remilitarisation de la société burundaise, c’est-à-dire que dès lors qu’on est au courant que des armes pulluleraient dans son entourage, la tendance générale est de chercher à s’en procurer pour se protéger. D’un autre côté, cela a une conséquence fâcheuse sur les institutions chargées de surveiller et de punir en termes de remise en cause du monopole étatique de la contrainte physique légitime. L’on peut se représenter dans un proche avenir faire plus allégeance aux miliciens qu’aux forces de l’ordre. Et cela s’appellera la faillite de l’Etat.
Au Sud du pays, des cadavres sont retrouvés à la frontière entre les provinces Rutana et Makamba. Or, des sources avisées avaient signalé la présence de l’ancien patron du SNR Adolphe Nshimirimana. Peut-on parler de simple coïncidence ou d’un plan en préparation ?
Simple coïncidence ou pas, le problème, je le situe au niveau de la conduite des enquêtes. Quelles informations nous donnent la police et le Parquet de Makamba ? Rien ne filtre. Seules ces deux institutions lèveraient toutes ces équivoques.
Pensez-vous que le retrait des agents de sécurité chez certains signataires contre le 3ème mandat de Pierre Nkurunziza peut avoir une incidence sur leur sécurité et celle de la nation toute entière ?
Encore une fois, le problème n’est pas que les frondeurs ont été dépouillés de leurs gardes… Mais pourquoi cette hantise pour les dignitaires de s’entourer de flics, alors qu’ils tiennent en même temps un discours lénifiant sur la paix et la sécurité… C’est le résultat d’un mensonge qu’ils ont entretenu pendant longtemps, que ce soit au sujet des milices ou du fonctionnement de la police. C’est dommage qu’ils soient maintenant les premiers à sentir cette menace venir. Mais cela ne signifie pas qu’ils ne doivent pas être protégés par l’Etat ! Ils doivent l’être comme tout citoyen et habitant du Burundi, mais aussi en tant que leader d’opinion, fusse-t-elle contraire à celle du pouvoir en place. Cependant, au-delà, c’est le fonctionnement de la police qu’il faut fustiger. C’est comme si la police était gérée au sein du parti présidentiel. Ce qui est grave dans un Etat de droit.
En cette période électorale, que doit faire le gouvernement pour rassurer tout le monde en matière sécuritaire?
Laisser les mains libres en termes d’action aux institutions en charge de la sécurité. Les policiers et les militaires ont eu à plusieurs reprises des formations qui en font de véritables professionnels. Ils sont même choyés à l’étranger où la situation sécuritaire est très grave. Tenez, s’ils sécurisent la Somalie en proie à une situation de non-Etat depuis un quart de siècle, la Centrafrique avec une violence d’une intensité extrême… comment manqueraient-ils à sécuriser le Burundi, leur pays ? Ce qui leur manque, peut-être, actuellement, c’est la liberté d’action.
Burundi is about to be a time bomb. if Kagame does not play well he is going to be cought in his own trap soon …. he is planning against Burundi supported by few short sighted burundians … will he succeed ? the time will tell. Burundi has been a surprise to the arabs in the 18th century, Burundi has been a surprise to anti peace in Somalia, Burundi has been a surprise when its inhabitant realized they were one and worked toward peace agreement …. in the same way, more surprises to come ….. Kagame , Kagame …. !!!!!!!!!!!!!
Some few short sighted Burundians under the control and pay by Rwandan security services (DMI ) want to cause Chaos in Burundi disguising as Imbonerakure. They are planning to kill and target one population of Burundi so that Rwandan army can invade Burundi . A lot of chaos is being caused by Rwandan security services with very long plans …. Burundians be as one to fight anyone killing in the name of any political party, tribe, pretending to support Nkurunziza and so on because he will be working under Rwanda security services …
Rwandan security services have caused fear in the Burundians of the north and ran away to Rwanda. and Rwandan authorities pretend to be more concerned of the situation on Burundi more than burundians themselves but it is part of the plan …
SO Burundians, be united whichever tribe you may think you belong to. Are u a tutsi, ask what Rwanda did to Banyamulenge who also thought they are one, are u a hutu see what happened to Ntaryamira .
Rwanda and especially Kagame is after its own personal gains, so do not ever be mistaken that they are inciting you to cause chaos in your best interest….
But as I said earlier , time will tell if Kagame is going to succeed or if he is going to suffer shame.
Je trouve cette analyse très crédible. Bravo Monsieur Birantamije.
Très bonne analyse de Gerard. Tout va finir bientôt avec l’annonce de la candidature de Nkurunziza. Il y aura des morts certe, mais une paie durable suivra. Quand un people chasse la peur, les dictateurs deviennent comme des chasse-mooches.
Contrairement au passé, cette fois-ci le pouvoir a pris au sérieux les menaces qui sont proférées à longueur des mois, et probablement ce n’est pas par hasard que les ténors du CNDD-FDD aient évoqué le passé. Les plus vieux savent que Rwagasore, Ngendandumwe, Ndadaye ont été assassinés par l’opposition d’alors. Ndadaye avait été averti que sa vie était en danger, mais il n’y a pas cru; le reste nous le savons. Quand vous parlez de l’insécurité qui s’accroit, vous semblez ne pas mettre en compte la part déterminante de ces associations qui se donnent le surnom de Société Civile, alors qu’elles sont le fer de lance de l’opposition politique. Si vous décidez de rugir comme un lion, ayez le courage de ne pas vous effrayer de l’écho de votre rugissement; si vous provoquez l’insécurité, ayez la courtoisie de ne pas vous en plaindre.