Mardi 26 novembre 2024

Société

Le Lycée Rutovu fortement endetté

20/08/2014 8

Moins d’un mois de la rentrée scolaire 2014-2015, Frère Sylvère Nimirijimana, son directeur, déclare que la dette tourne autour de 50 millions de Fbu. C’était dans un entretien accordé à Iwacu, ce vendredi 15 août, à Bujumbura.

Pour Frère Sylvère Nimirijimana, les infrastructures du Lycée Rutovu sont vétustes ©Iwacu
Pour Frère Sylvère Nimirijimana, les infrastructures du Lycée Rutovu sont vétustes ©Iwacu

« En plus de son retard, les subsides donnés par l’Etat sont insuffisants. C’est 700 Fbu par jour et par élève. Avec un complément du minerval, on se retrouve avec 800 Fbu par jour et par élève », souligne le directeur précisant. Le matin, les élèves ne prennent rien. Ce qui est aggravé par d’autres dépenses que l’école est obligé de faire comme l’achat du matériel de bureau, la réhabilitation de certaines parties du lycée, les frais sportifs, etc.
Ce n’est pas tout, il y a la vétusté des infrastructures : des fissures s’observent sur les murs, des toitures défectueuses, des sanitaires insuffisants, des dortoirs très étroits avec insuffisance de lits et de matelas. L’étroitesse du réfectoire oblige les élèves à manger par groupes. Notons que cet établissement compte un effectif de 1.026 élèves dont 933 internes. Il est mixte avec à peu près 300 filles.

A cela, il faut ajouter l’insuffisance des professeurs, d’où le recours aux professeurs vacataires. Avec la crise, beaucoup de livres ont été volés ou perdus. « Pendant la crise, les élèves qui rentraient ou qui se réfugiaient un peu partout sont partis avec les livres ». Le laboratoire n’est pas aussi suffisamment équipé.

L’autre défi est que chaque année, l’école renvoi une ou deux filles enceintes. Frère Nimirijimana ajoute aussi que l’école a connu une régression dans le classement des tests nationaux. A titre d’exemple, alors qu’il se classait dans les vingtièmes sur plus de cents écoles dans le passé, pour l’année scolaire 2013-2014, il a reculé jusque dans les cinquantièmes sur 115 écoles.

Des atouts aussi

Le directeur estime que le fait que cette école se situe dans une région froide est un grand atout : «Le climat est favorable à l’apprentissage et à l’assimilation des leçons». Il ajoute aussi la bonne collaboration existant entre les parents et la direction de l’école : «Les parents suivent de près l’éducation de leurs enfants. Certains font un suivi régulier et viennent même s’informer sur leur discipline.» Il mentionne qu’ils ont même mis en place une prime pour les professeurs fixée à 3.000Fbu par élève et par année.
Frère Nimirijimana déclare, par ailleurs, que ce Lycée a une spécialité sportive : un des rares disposant de plusieurs terrains : six terrains de basketball, terrains de volleyball et de handball tous cimentés. Héritage des Pères Blancs et des Frères de l’Instruction Chrétienne du Canada. A
la direction, affirme-t-il, il y a actuellement 37 coupes remportées en athlétisme, volleyball, basketball, etc. Aujourd’hui, le handball (garçon et filles) remporte beaucoup de coupes.
Le Lycée Rutovu comprend le cycle inférieur, la Section économique, les Lettres Modernes, Normal et Scientifique B.

Forum des lecteurs d'Iwacu

8 réactions
  1. Moi j’ai fréquanté le lycée rutovu.les élèves du lyce à partir de 2014 sont vrt coe des frère et soeur.nous partageons tous meme la quantité insufisant coe le dit exes directeur frère nimirijimana.pas de groupe ethniques qui se manifesté gravement coe les anné90.jusqu’à nos jrs la conduite est bne grâce aux frère.vive LSTAR.

  2. Justine Mutetsi

    Je suis ecoeuree quand je lis sur ce site ce qu’est devenu Rutovu. Cela me rappelle la destruction de Jerusalem racontee dans l’ancien Testamment.
    Ce qui est bien c’est que ceci apprendra les gens a croire en Dieu.
    Autrement comment expliquer une decadence pareille dans mois de deux decennies!
    Rutovu s’arrangeait pour etre meilleur en tout! Pas seulement dans le bon!
    Meilleur classement academique, athletique, meilleur bibliotheque, meilleurs terrains de jeu, meilleur salle de theatre, meilleur source du Nil, meilleur encadreur de tous les temps(volos), meilleur professeur fan mathemeticien et fan athletique de tous les temps(Nyangoma), meilleur lycee dominee essentiellement par une seule commune Songa, meilleur volleyballeur(Rusina), meilleur mwivuzi w’amazina(Rusake)etc. Aussi meilleur eleve indiscipline(Muturagaro), meilleur sale professeur(Badogomba), meilleur mauvais eleve(Vache) etc.., meilleur fournisseur de l’Armee(Iscam), de la Rebellion(Nyangoma et Ndayikengurukiye) etc. Et enfin meilleur presidentiable Lycee.
    La liste est longue et d’autres peuvent la completer.
    Il ne faudarait pas que Rutovu soit quand meme definitivement enterree.
    Relevons la a la Nehemie vis- a- vis de Jerusalem.
    Proposition
    a)Creer un collectif des jeunes cadres anciens de Rutovu des annees de sa gloire
    b)Trouvons une activite generatrice de revenus
    c)Construisons un Lyccee modele a Rutovu (public- prive)
    d)Recrutons les meilleurs laureats du primaire et les professeurs.
    e)Redynamisons le site touristique de Rutovu.
    Pour tout cela prions le seigneur!

    • Mugunza

      @Justine Mutetsi

      Peux-tu allonger la liste? Moi qui n’ai pas eu la chance de faire Rutovu! J’aurais peut-être été meilleur dans quelque domaine! Voilà…expert putchiste (Major B.Pierre), meilleur sophiste (Prof.R.Luc), pires terres infertiles (rutovu), neilleur économiste (Prof.N.Léonce), pire accidenté (Col.N.Firmin)…mais heureusement aujourd’hui nous préférons les éléments du milieu, pas ceux qui nous tirent dans tous les sens…vive Mwumba!

  3. Ndayavurwa Melchior

    Cette façon de lancer des commentaires accusant un responsable Burundais est un signe que le peuple est vraiment malade. Parfois je me demande ceux qui lancent cette sorte de tracts sur Iwacu sont vraiment conscients du très mauvais service qu’ils rendent à notre nation, s’ils sont réellement Burundais. Car, en tant qu’ancien lycéen de Rutovu, je peux affirmer que jamais ce frère Sylvère n’a monté les élèves contre les autres. Plutot il faisait l’harmonie entre les gens. Si l’on se fie de ce truc d’éthnie que le blanc est venu apprendre à l’homme noir, je vous assure que je suis hutu et que frère Sylvère était tutsi. Mais si j’ai fréquenté le grand séminaire de Burasira, c’était sous l’encadrement de frère Sylvère. Si c’est la première fois que je commente cet article Iwacu, c’est tout simplement parce que je suis révolté par des commentaires mensongers de NIKITA et MUHUTU (s’il en est un car le vrai hutu ne déteste pas une éthnie, il aime tous les Burundais).

    Bien cordialement, Merci!

    • Jean-Pierre Ayuhu

      M. Ndayavugwa Melchior,
      Je pense que vous devez avoir de la compassion pour tous ces jeunes ( à l’époque de 1993) qui ont du subir ce qu’ils ont subi. Et ce n’était pas uniquement à Rutovu. Ce fut aussi, pour compléter la liste, le Lycée de Tora, où des enseignants, élève, directeur, je crois, ont été tués. Ce fut le Lycée de Muramvya, ce fut l’Athénée de Gitega avec l’assassinat du directeur, pour ne citer que lui, Athanase ( alias Japan) etc…
      Pour revenir à Rutovu, ce fut l’assassinat de l’administrateur, Gisoda, ancien lanceur de poids etc…
      La commission vérité et réconciliation doit aussi aider, des gens comme vous Ndayavugwa, à admettre les faits et non pas à défendre tel ou tel parce qu’il de son bord ethnique… Et je précise que je ne suis pas un Hutu qui parle mais un citoyen qui observe comme on essaye parfois de travestir la réalité.

      Pour revenir sur le cas de Rutuvo, vous vous imaginez une seconde cette école diriger par un Hutu avec tout ce qu’elle portait comme histoire et ce que Rutovu symboliser? Vous voyez, à la tête de Rutovu, un administrateur Hutu, même natif en 1993?

      Ce furent des kamikazes mais la révolution passe parfois par là.

      Ce que les hutu ont fait ailleurs doivent être nommer également sans ambiguité.

      Gira amahoro mu bavukanyi b’Uburundi

  4. NIKITA

    C’est ce qui va arriver aux belles infrastructures de Mwumba en 2015, après la chute du très régionaliste fils natal…. Vive BUBANZA!!

  5. hamuli

    J’ai fréquenté le Lycée Rutovu dans les années 90. J’en suis fier et je suis prêt à aider cette école d’une façon ou d’une autre. Ce dont je regrette c’est la façon dont certains élèves Tutsi se sont comportés pendant la crise surtout après la mort de Ndadaye. Ils ont sauvagement assassiné des dizaines de Hutu qui étaient restés à l’école après la mort de Ndadaye. Après les élèves, ils ont tué plusieurs dizaines de paysans et fonctionnaires Hutu des environs y compris les infirmiers qui les soignaient pourtant. Je pense que la Commission vérité devrait convoquer les auteurs des ces forfaits. Ils sont bien connus. L’ancien directeur du Lycée Polydore Ndayirorere, très raciste et ethnisant , devrait aussi témoigner et demander pardon. Quand Ndadaye est arrivé au pouvoir, Polydore a cédé sa place à un Hutu contre son gré. Il avait alors informé les élèves Tutsi que les choses devraient revenir comme avant dans peu de temps. Ils savaient tous qu’un coup d’état était imminent dès la fin des élections. Polydore a sémé le germe de la division à cette école surtout pendant toute la campagne électorale. Il avait notamment dit, durant une réunion avec le gouverneur de Bururi, qu’il comptera les voix de ceux qui auront voté pour le FRODEBU (abadakunda amahoro = qui sont contre la paix). Polydore avait un service de documentation parmi les élèves Tutsi pour espionner les élèves Hutu et les renvois injustifiés à la maison de ces derniers étaient fréquents, ce qui entraînait des échecs et même des abandons. Polydore fut un activiste politique très fanatique et très engagé au mépris de toute morale éducative.

  6. MUHUTU

    Est-ce que ce soit-disant Frère est encore extrémiste anti-Hutu comme à l’époque quand il pseudopilotait le Lycée GATARA?On le surnommait RUTWE!

A nos chers lecteurs

Nous sommes heureux que vous soyez si nombreux à nous suivre sur le web. Nous avons fait le choix de mettre en accès gratuit une grande partie de nos contenus, mais une information rigoureuse, vérifiée et de qualité n'est pas gratuite. Nous avons besoin de votre soutien pour continuer à vous proposer un journalisme ouvert, pluraliste et indépendant.

Chaque contribution, grande ou petite, permet de nous assurer notre avenir à long terme.

Soutenez Iwacu à partir de seulement 1 euro ou 1 dollar, cela ne prend qu'une minute. Vous pouvez aussi devenir membre du Club des amis d'Iwacu, ce qui vous ouvre un accès illimité à toutes nos archives ainsi qu'à notre magazine dès sa parution au Burundi.

Editorial de la semaine

Question à un million

Quelle est cette personne aux airs minables, mal habillée, toujours en tongs, les fameux ’’Kambambili-Umoja ’’ ou en crocs, les célèbres ’’Yebo-Yebo’’, mais respectée dans nos quartiers par tous les fonctionnaires ? Quand d’aventure, ces dignes serviteurs de l’Etat, d’un (…)

Online Users

Total 1 784 users online