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Le lycée Musema en état de délabrement: le directeur tire la sonnette d’alarme

05/05/2013 Commentaires fermés sur Le lycée Musema en état de délabrement: le directeur tire la sonnette d’alarme

Le Lycée Musema se trouve dans un état critique de délabrement. Érigé sur un espace exigu, ses infrastructures sont d’une vétusté inquiétante. Pour Philippe Ndikumana, il est temps qu’on pense à sa reconstruction pour éviter des risques d’écroulement des locaux sur les élèves.

<doc2383|left>C’est un lycée mixte de 835 élèves : 254 filles et 581 garçons. 819 sont internes. Vieux de plus de 50 ans, l’aspect physique de la plupart des locaux du Lycée Musema est alarmant. Dans les dortoirs, trois élèves se partagent un vieux matelas placé à même le sol.

C’est le même triste scénario dans les salles de classe où trois élèves se bousculent sur un seul pupitre pour suivre les cours. Selon Philippe Ndikumana, directeur de ce lycée, on a pris l’option d’entasser des pupitres dans certaines salles de classe pour essayer de résorber ce problème. Ce qui ne manque pas bien sûr d’impact sur la formation, car, indique Morèle Ntirampeba un des professeurs du Lycée, « on n’a pas du temps suffisant pour corriger toutes les lacunes des apprenants. Il devient aussi compliquer d’organiser des évaluations à cause d’un grand effectif dans une seule classe. On doit quelquefois scinder l’effectif des élèves en deux ou trois groupes pour une pédagogie acceptable».

Au Lycée Musema, souligne le directeur, on ne peut pas parler de réfectoire au vrai sens du terme. Brulé à deux reprises pendant la crise, ce réfectoire, ou ce qui en reste, n’existe que de nom. Insuffisantes, les latrines sont aussi détruites en grande partie. Le Lycée ne dispose pas de salles de réunions ni d’un bureau administratif. D’où un problème de classement et de conservation des documents.

Il n’existe plus de laboratoires dans ce lycée qui compte pourtant une section scientifique B (Biologie et Chimie). Ne parlons pas des nouvelles technologies au lycée Musema alors que la section économique doit disposer d’ordinateurs pour les travaux pratiques. Les littéraires, eux, sont dans le désarroi puisque l’institution n’a pas de bibliothèque. C’est la frustration totale des élèves qui se posent des questions sur ce qu’est une pièce de théâtre : «On ne peut pas parler de pièces de théâtres quand on n’a pas de salles pour cela», a indiqué le directeur. A cause de l’exigüité de l’espace, le Lycée ne dispose d’aucun terrain de jeu.

Une lueur d’espoir

<doc2384|right>Malgré ces problèmes, le Lycée Musema occupe paradoxalement de bonnes places au niveau des tests nationaux. Au cours de l’année scolaire 2009-2010, il s’est classé en première position dans la Direction provinciale de l’enseignement (DPE) -Kayanza au niveau du test de 10ème année et 47ème au niveau national sur 712. Au niveau de l’Ex-état, 69 élèves ont pu réussir sur 120 diplômés soit 57.5% de réussite.

Au niveau du matériel de couchage, le lycée vient de bénéficier d’un don de 50 matelas de la part du ministère de l’Education de base. Mais il lui en faut 400 pour couvrir tous les besoins en la matière. Selon le directeur, l’ONG Food For Hungry a promis, dès janvier 2012, la construction de trois salles et la réhabilitation de trois autres. Il y aura aussi la construction d’un dortoir moderne pour filles. Il lance un appel à tous les bienfaiteurs en général et à l’Union des Eglises Baptistes du Burundi (UEBB) de penser à la réhabilitation de ce Lycée.
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Un lycée deux fois meurtri

Créé en 1948 comme cycle d’orientation (CO), le Lycée Musema se trouve en commune Butaganzwa, dans la Province Kayanza. C’est une école sous convention de l’Union des Eglises Baptistes du Burundi (UEBB). Il comprend trois sections : la section normale, la section scientifique B et la section économique. Ce lycée a tant souffert de la crise puisqu’il a été brûlé à deux reprises en 1997 et en 2001. Ce qui a fait que l’année scolaire 1997 soit blanche. Depuis cette période, il n’a subi aucune réhabilitation.
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