Installé à 1km du chef lieu de la province, couvrant une étendue de 7,40 ha, le Lycée Cibitoke se trouve dans un état pitoyable.
<doc3174|left>Les dortoirs sont obsolètes, sans équipements, les élèves dorment même sur terre. Les plus malins surtout les garçons se débrouillent en installant des cartons, des branches sur quelques lits. Quelques particules de matelas sont dans les dortoirs. Les fenêtres fermées à l’aide des moustiquaires, laissent passer toute sorte d’odeur nauséabonde, les mouches ainsi que les moustiques qui y grouillent en abondance.
Selon quelques élèves trouvés sur place, « quand la pluie tombe, nous sommes obligés de se déplacer pour se refugier dans les salles des cours. Dans ces conditions, nous passons une nuit blanche ».
Ce Lycée ne dispose pas des lieux d’aisance au vrai sens du terme. Insuffisants et construits de façon archaïque, ils doivent être vidés chaque trimestre comme l’indique nos sources. Ce qui cause des dépenses énormes à l’école.
Sur ce lycée, l’eau est un produit rare depuis deux ans. Les élèves doivent faire des kilomètres pour trouver de l’eau pour la lessive, le lavage et la boisson. Il faut noter que cette eau n’est pas gratuite. Ils payent 20 Fbu par cinq litres. Ce qui vient alourdir leurs dépenses alors qu’ils payaient le minerval et cela ne manque pas d’impact sur les activités pédagogiques.
La camionnette du Lycée fait seulement l’approvisionnement en eau trois jours par semaines pour la cuisine. Cette eau est puisée dans le petit lac « Dogodogo » se trouvant à 8km du Lycée vers Rugombo.
Le malheur ne vient jamais seul
Depuis le 23 février, les activités pédagogiques sont paralysées. Après le renvoi définitif de Ferdinand Ndayiragije (de la 1ère Lettres Modernes) et Jean Pierre Bizoza (de la formation pédagogique), les élèves ont entamé un mouvement de grève qui a atteint son apogée le vendredi 24 février. Tous les élèves ont été priés de rentrer. Selon une des autorités, ces élèves réclament l’annulation de ce renvoi. D’autres réclamations sont : de l’eau, être logés dans des conditions plus au moins décentes, la réhabilitation des infrastructures. Ils dénoncent aussi une mauvaise gestion de l’école.
Un climat malsain se manifeste entre la direction et quelques professeurs accusés à tort et à travers d’être de mèche avec les élèves en grève par le directeur. Ce qui noircit les relations interprofessionnelles car, « un climat de suspicion s’installe entre les professeurs », soulignent nos sources sur place.
___________
{Installé à 1km du chef lieu de la province Cibitoke, sur une étendue de 7,40 ha, le Lycée Cibitoke a été construit en 1983 avec l’appui du bureau pédagogique de l’enseignement (BPE). Mixte, il compte un effectif de 778 élèves dont 200 filles. Parmi ceux-ci, 620 sont internes Parmi ceux-ci, 620 sont internes dont 161 filles. Il a deux sections : Lettres Modernes et Scientifique B ainsi qu’un centre de formation pédagogique qui se trouve à sa deuxième promotion. La section scientifique est sa deuxième promotion.}
__________
A l’annulation du renvoi, Edmond Uwobikundiye, directeur du Lycée est clair. « Chaque élève qui se montre insolent envers une autorité doit être puni conformément aux règlements scolaires. »
En ce qui est de l’eau, Edmond Uwobikundiye signale que cette question date de longtemps. Il accuse les élèves d’être la source de carence du matériel de couchage par des vols répétitifs des matelas sans toutefois indiquer les noms de ces voleurs.
Cependant, le directeur reconnait que cette question est épineuse et nécessite une réponse dans l’immédiat. Il lance un appel aux autorités hiérarchiques et aux bienfaiteurs de venir en aide ce Lycée.
Appelés à regagner le Lycée dimanche 4 mars à 9 heures, jusqu’à Lundi 5 mars, les élèves répondent à cet appel à compte goutte. Pire encore, le syndicat CONAPES lance un mouvement de grève de quatre jours dès ce lundi 5 mars 2012.