En cas de contentieux électoral au terme d’un processus, quel discours digne des leaders politiques dans sa gestion afin d’éviter d’embraser la société? Chartier Niyungeko, expert en transformation et résolution des conflits, nous éclaire.
Dans un contexte de gestion d’un contentieux électoral, certains leaders politiques peuvent tenir des discours qui prêtent à confusion pour l’opinion publique. Dans ce cas, il est difficile pour les interlocuteurs de différencier le vrai du faux, de savoir leur véritable position », explique Chartier Niyungeko, expert en transformation et résolution des conflits.
Quelquefois, fait-il savoir, il appartient à l’opinion de comprendre ce que tel ou tel autre acteur a voulu signifier dans le message partagé. « Ce langage qui prête à confusion influence l’opinion, crée de l’instabilité au niveau de l’esprit chez les auditeurs. Il peut même entraîner des comportements de violence entre différentes composantes de la société. Car ce message est interprété de différente manière».
M. Niyungeko souligne que cette situation concerne autant ceux qui ont gagné que les perdants. En tout état de cause, chaque camp dispose de partisans qui sont amenés à se faire leur propre interprétation quand le message n’est pas clair.
Les leaders politiques, de par leur grande influence, trouvent en eux une légitimité. Ainsi, cet expert interpelle tout un chacun d’éviter de partager des discours qui suscitent des ambigüités surtout dans des moments cruciaux.
« Le langage des acteurs politiques dans la gestion du contentieux électoral doit être clair et rassurant. Un langage qui rassure aussi ceux qui sont en exil car, d’un moment à l’autre, ils peuvent rentrer pour participer au processus d’édification de leur chère patrie».
Chartier Niyungeko rappelle que la célébration de la victoire doit respecter la dignité d’autrui. Les gagnants doivent utiliser des discours rassurants qui manifestent la tolérance.
